Interview : Crucified Barbara

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Crucified Barbara est originaire de la banlieue de Stockholm en Suède. Les quatre jeunes filles qui composent le groupe s’y croisent dès 1998, mais se rencontrent vraiment quelques années plus tard lors d’une fête, au moment même où le grunge est à son apogée. Elles se découvrent rapidement des intérêts communs et une même impétuosité. Cette rencontre devient particulièrement intéressante quand elles décident de transformer l’essai en un groupe : Crucified Barbara est né. Elles ont l’intention de créer une musique haletante et audacieuse. Leurs parcours similaires, de petits concerts au lycée jusqu’aux clubs locaux, les ont fait toutes progresser pour arriver à ce dénominateur commun : l’envie de jouer du heavy metal et du rock’n'roll.

Et si Debbie Harry avait raison en disant que : « Les femmes vont être les nouveaux Elvis. C’est la seule issue pour le rock’n’roll. Les seules personnes qui peuvent exprimer quelque chose de nouveau dans le rock sont les filles et les gays. » ? A méditer ! Mais seulement après avoir lu notre entretien avec Mia Coldheart, chanteuse et guitariste du groupe juste ici.

Bonjour Mia ! Où es-tu en ce moment ?
Bonjour Nathalie ! On est à Ljubljana en ce moment. Nous sommes en tournée avec Supercharger et Junkstars.

J’aime bien commencer mes interviews en demandant d’où vient le nom du groupe. Y a-t-il une histoire à l’origine du nom « Crucified Barbara » ? La pauvre Barbara !
(Rires) En Suède, ce que nous appelons des Barbaras, ce sont des poupées gonflables. Un jour, nous étions toutes les quatre à un festival et quelqu’un avait crucifié une de ces poupées sur une croix en bois. Les gens criaient « Crucify the Barbara ! » et on a trouvé ça tellement cool qu’on a gardé ce nom depuis.

Votre dernier album « In the Red » vient de sortir. Comment avez-vous procédé pour l’écrire ?
Nous avons travaillé un peu de manière différente cette fois-ci. Avant, nous bossions chacune de notre côté avec des bribes de morceaux sur l’ordinateur. Cette fois-ci, on a décidé de se mettre ensemble et de composer en jouant spontanément. Quand tu es chez toi, tu imagines comment le morceau va être en y ajoutant les instruments et très souvent nous avons été déçues du résultat au final. Donc, là, en jouant ensemble, on voit tout de suite si les membres du groupe se sentent bien dans le nouveau morceau ou pas. On jouait ensemble cinq fois par semaine et ceci pendant des heures. Je pense que c’est le meilleur album que nous ayons fait jusqu’à présent. C’est vraiment le plus abouti.

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Est-ce que vous réfléchissez à comment sera le morceau sur scène aussi ?
Oui, absolument. Nous ne faisons rien en studio que nous ne pouvons pas reproduire sur scène.

Vous avez choisi un petit label indépendant pour la sortie de votre album. Pourquoi ?
Nous avons choisi Despotz Records car nous voulions pouvoir rester nous-mêmes et travailler comme bon nous semble. Nous voulons garder le contrôle sur tout le processus d’élaboration de l’album et, en même temps, nous voulions pouvoir jouir des avantages d’une petite maison de disque et profiter de leurs contacts. Je suis allergique à toute forme de pression et encore plus lorsqu’il s’agit de ma musique.

Votre style a beaucoup évolué sur tous vos albums. Vous faites attention à une certaine continuité ou pas du tout ?
Pas vraiment. Nous n’y faisons pas trop attention. Certains titres sont plus metal, d’autres plus rock ou encore seventies. Toutes nos influences apparaissent dans les morceaux et nous ne choisissons pas de privilégier telle ou telle tendance. Nos paroles parlent toujours de sentiments profonds ou pas. On parle de nos vies. Il y a de la haine, de l’amour, de la jalousie, de la vengeance, des peurs et de la solitude aussi.

Vous êtes un des rares groupes 100% féminins que j’ai interviewé ces derniers mois. Pourquoi y a-t-il aussi peu de groupes de filles dans le rock ou le metal ? N’êtes-vous pas acceptées dans le milieu ?
C’est bizarre, on nous pose souvent cette question. Nous ne réfléchissons pas trop à cela car nous n’avons jamais eu de soucis pour être acceptées en tant que femmes dans ce milieu. En fait, et cela prouve que nous sommes totalement acceptées, personne ne fait la différence entre nous et un groupe de mecs. Nous n’avons pas de traitement de faveur. On est tous des êtres humains et surtout, pour moi, je trouve cela plus important d’être acceptée en tant que musicienne et pas en tant que femme en particulier.

Y a-t-il un festival ou un concert qui t’a beaucoup plu ?
Oui, il y en a eu des centaines ! Je pense notamment à nos concerts en Suède qui sont toujours un peu spéciaux comme on joue à domicile. Sinon, nous étions hier à Budapest et tout était vraiment parfait ! Le public était formidable, la scène grandiose, le son réglé à la perfection et même le catering nous a plu ! Des fois, il y a des concerts où chaque chose se passe comme prévue et où tout est à sa place. C’est rare, mais ça arrive ! Je garde aussi un très bon souvenir de nos concerts au Brésil, car les fans y sont très dévoués.

Y a-t-il un concert qui fut l’horreur absolue à tes yeux ?
Oui (rires) ! Je me souviens d’un concert où Nicki, qui joue de la batterie, est tombée de scène. Elle nous a fait une belle frayeur ! Elle n’était pas gravement blessée, mais elle aurait pu. Sinon, je me souviens qu’à un concert nous n’avions pas fait les réglages-son nous-mêmes. Les réglages étaient faits, sauf que nous étions toutes dans une tonalité différente. Il y avait beaucoup de soleil ce jour-là et on n’arrivait pas à regarder devant nous pour procéder au bon réglage. Finalement, on a découvert qu’il y avait que l’une d’entre nous qui sonnait faux par rapport aux autres, mais ce sont des minutes très longues sur scène. Un grand moment de solitude.

Peux-tu aussi nous raconter un souvenir mémorable de tournée ? J’ai l’impression qu’il se passe toujours beaucoup de choses dans les bus de tournée !
Ce que je vais te raconter est un souvenir mémorable, mais c’est sûrement aussi un des trucs les plus stupides qui nous soient arrivé. Nous étions à un festival en Allemagne où il y avait aussi nos amis du groupe Hammerfall. C’était la première fois que nous les rencontrions, donc on a décidé de faire la fête dans leur bus de tournée une bonne partie de la nuit. Ils devaient nous déposer à notre hôtel en Allemagne, mais comme nous nous amusions bien, ils nous ont proposé de nous emmener avec eux en Suède. Nous devions revenir chez nous en Suède le lendemain de toute façon, donc, l’alcool aidant, on a accepté. Nous nous sommes rendu compte de notre erreur de jugement le lendemain matin, en nous réveillant dans leur bus complètement gelées, la bouche sèche et un cerveau prêt à exploser.

Nous aurions pu être tranquillement à notre hôtel et prendre l’avion dans l’après-midi alors que nous étions en compagnie de personnes que nous connaissions à peine et en plus nous étions dans un état lamentable. Nous sommes arrivées dans la ville dans laquelle jouait Hammerfall le soir, sauf que cette ville était au sud de la Suède et non à Stockholm où nous habitions. Impossible de trouver un train, un bus ou même un avion pour pouvoir rentrer. Nous nous sommes rabattues sur une voiture de location, qui était en plus très chère. Nous avions donc six heures de route à faire et de nuit ! L’horreur. Nous étions à peu près à deux heures de Stockholm quand nous avons eu un accident avec un sanglier. C’était un vrai cauchemar cette soirée ! Nous avons dû appeler le garde forestier pour savoir quoi faire. Nous avons appris la leçon : il ne faut plus jamais monter dans le bus de Hammerfall ! Jamais !

Merci pour cette anecdote ! Franchement tu pourrais en faire un film, cela marcherait ! Pour terminer l’interview, je te propose des questions « Rock Star ». Quelle est la pire chose que vous ayez faite à une chambre d’hôtel ?
Nous étions assez sauvages dans notre jeunesse, mais là, je pense qu’on ne fait pas de carnage dans les chambres. Des fois, nous redécorons en changeant les meubles de place, mais c’est tout. Ça reste assez gentil en fait. On rend service (rires) !

Avez-vous des désiratas bizarres sur vos riders de tournée ? Du style des roses de couleur rose uniquement ou un régime alimentaire particulier ?
Non, nous sommes assez ennuyeuses à ce niveau-là. Je pense que les promoteurs de concerts doivent être assez contents avec nous, car nous ne demandons rien d’extraordinaire. Ah si, en ce qui concerne la nourriture, nous demandons à avoir des aliments végétariens. On demande à avoir plusieurs sortes de légumes, car trois filles sur quatre sont végétariennes.

Tu es en train de me dire que trois filles sont végétariennes alors que vous avez écrasé un sanglier après une grosse cuite ?
Oui, oui, je sais. Je n’en suis pas fière ! Comme je te le disais, cette soirée était un vrai cauchemar !

Pour terminer : notre question rituelle. Beatles ou Rolling Stones ? Et pourquoi ?
Je vais devoir choisir les Beatles. Ce sont les meilleurs compositeurs de chansons et ils ont eu le plus grand impact sur l’Histoire, sans aucun doute.

Propos recueillis par : Nathalie Barbosa

 

Les dates de leur tournée en France :

14 Oct 2014 (FR) NANCY at Le Hublot
15 Oct 2014 (FR) LYON at Ninkasi Kao
16 Oct 2014 (FR) ISTRES at Usine
17 Oct 2014 (FR) BILLIÈRE at Ampli Billère

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