Ce 20 Juin, le Nancy Jazz Pulsations organisait sa conférence de presse dans la cour du théâtre de la Manufacture à Nancy. C’est au pied d’un arbre, entre soleil et éclaircies et au son d’un 5tet de choix, que se dévoilait la programmation de la 41ème édition du festival Nancéien.
2013 marquait le 40ème anniversaire des NJP. Au son de la Nouvelle-Orléans, cette édition avait été le théâtre d’une grande fête, sublimée par une programmation de premier ordre. Nous vous en parlions dans différents live reports et dans notre numéro Hors Série.
Difficile de remettre le couvert avec autant de panache un an plus tard, de trouver l’énergie et la variété nécessaires. Pourtant c’est à cela que se sont affairées les équipes pour proposer un nouveau programme de qualité. Alors que le 5tet cesse de jouer, l’attention du public de la conférence se focalise sur un groupe placé sur le côté de la scène improvisée. Une quinzaine d’intermittents s’est installée, silencieusement, une banderole revendicatrice à la main.
Avant de prendre la parole pour introduire son festival, le président et co fondateur Claude-Jean Antoine (plus connu sous le nom de Tito) choisit de laisser la place aux revendications des travailleurs du spectacle. Un micro est donné au porte parole du CIPCL (Collectif Intermittents Précaires Chômeurs Lorraine) afin qu’il puisse lire un communiqué, visant à alerter sur la situation des précaires ainsi qu’à fustiger les dernières déclarations du gouvernement.
Là ou les mouvements cheminots s’essoufflent, les intermittents ne comptent pas baisser le ton et annoncent déjà l’annulation de certains festivals et de nouvelles actions choc. L’assistance, composée de membres de la presse, de responsables de salles et de partenaires du festival applaudit chaleureusement l’intervention, comme une marque de soutien.
« Tito » reprend ensuite la parole, débutant son discours en marquant lui aussi son inquiétude et son soutien vis-à-vis du mouvement intermittent. Il embraye sur les intentions du festival pour cette nouvelle année : le brassage du public ; mais surtout sur la diversité de la programmation, véritable moteur depuis 41 années. Sont remerciés les partenaires, avant de laisser la place à Patrick Kader, directeur et programmateur du festival. Ce dernier annonce un retour à « la normale » après le 40ème anniversaire dédié à la Nouvelle Orléans et ouvrant donc le festival à plus de diversité. Il ne tarde pas à détailler la programmation, que voici :
-
Mercredi 8 Octobre :
Le Hublot accueillera une soirée blues rock décalé avec Guitar Lightnin’ Lee and his thunder band, Hell’s Kitchen et The Legendary Tigerman
La Salle Poirel de son côté accueillera le premier acte 100% Jazz du festival avec Gregory Porter, récemment décoré d’un Grammy Award pour le meilleur album Jazz vocal. Il s’agira de son second passage au NJP.
-
Jeudi 9 Octobre :
Le Chapiteau de la Pépinière fera son entrée dans la programmation, avec Jamaica (electro rock) ; Etienne de Crécy, véritable référence électro/trip-hop qui présentera Superdiscount 3 Live ; et Sébastien Tellier, le gourou qui nous avait enchanté sur sa précédente tournée à Metz.
Le Magic Mirrors assurera l’after avec une carte blanche à What Comes Around Goes Around, un collectif nancéien haut en couleur.
Une programmation est à venir du côté de l’Opéra National de Lorraine, mais celle-ci n’a pas encore été dévoilée.
-
Vendredi 10 Octobre
Le chapiteau accueillera une soirée purement reggae avec le français Naâman ; Tarrus Riley, le fils du légendaire Jimmy Riley ; et Ky Mani Marley le plus éclectique des fils Marley.
De son côté, le Magic Mirrors s’occupera des couche-tard avec le dancehall d’Irie Crew et le reggae dub d’Asher Selector.
Pendant ce temps l’ambiance sera tout autre à l’Autre Canal, la salle accueillera le lorrain Julien Bouchard ; la valeur pop montante François & the Atlas Mountains (déjà présent à Hors Format en ce mois de juin) et le duo Brigitte qui présentera le résultat de sa résidence nancéienne.
La Salle Poirel de son côté, maintiendra la part Jazz de la programmation avec Craig Taborn Trio et Sylvain Luc & Stefano di Battista 4tet.
-
Samedi 11 Octobre
Le chapiteau prendra un virage Blues avec la présence de The Campbell Brothers, Lurrie Bell, Otis Taylor et la pointure française du domaine Paul Personne.
Le Magic Mirror devrait lui accueillir une soirée plus funk avec la présence du Youngblood Brass Band.
L’Autre Canal sera théâtre d’une double soirée. D’une part pop française avec Tristesse Contemporaine et Christine & the Queens.
Et d’autre part Electro avec Carbon Airways, Black Strobe et un autre artiste à annoncer.
La Salle Poirel restera une nouvelle fois terre de Jazz avec The Messenger Legacy 6tet et un nom qui ne vous sera pas inconnu : André Manoukian 4tet.
-
Le Dimanche 12 Octobre est la date choisie pour les festivités de « La Pep en fête ».
Le chapiteau sera de la partie avec Hugo F, Radio Bee, Yougblood Brassband et Youfris Maracas.
Le Magic Mirrors de son côté sera aussi en fête puisqu’il accueillera un groupe finaliste des FML à annoncer, Manuel Etienne ainsi que d’autres artistes à dévoiler.
-
Lundi 13 Octobre
Le Chapiteau sera le seul à être animé avec la coldwave locale de Grand Blanc ; la pop québécoise de Peter Peter ; et les chants raffinés d’Emilie Simon.
-
Mardi 14 Octobre
Le Hublot pour sa part s’embrasera, avec une soirée Metal en compagnie des Danois de Supercharger, des Suédois de Junkstar et des Suédoises de Crucified Barbara.
Ames sensibles, rassurez-vous puisque le jazz ne sera pas en reste.
Le théâtre de la Manufacture présentera Disco Mobile, un projet Lorrain aux multiples facettes ; et Thomas de Pourquery Supersonic, un collectif qui a choisi de reprendre le répertoire de Sun Ra.
A la Salle Poirel, Waterbabies et Nikky Yanofsky réchaufferont les oreilles des spectateurs.
-
Mercredi 15 Octobre
Le Chapiteau accueillera à nouveau le Jazz dans son enceinte. Avec Arita chante Lhasa, un hommage à Lhasa de Sela ; Butler Bernstein & the Hot 9, l’une des fiertés de la Nouvelle Orléans ; et Plaza Francia, le croisement entre Catherine Ringer et Gotan Project.
Au Magic Mirrors, Congopunq chargera les tentures de punk expérimental.
Le Théâtre de la Manufacture accueillera une double soirée avec le jazz de Melanie de Biaso d’une part, et celui inspiré de The Cure de Pierrick Pedron Trio Kubic’s Cure.
-
Jeudi 16 Octobre
Le Chapiteau prendra les couleurs de la pop avec Moodoïd, la révélation Cats on Trees et le reggae-soul de Selah Sue.
Au Magic Mirrors, Jarco Weiss et Dengue Dengue Dengue ! embraseront la fin de soirée avec leurs électros imprévisibles.
L’Autre Canal accueillera de son côté Guillaume Perret & the Electric Epic et Robert Glasper Experiment.
Le Théâtre de la Manufacture sera une nouvelle fois envahi par le Jazz avec les Chinois de A Bu Trio et la world de Rivière Noire.
-
Vendredi 17 Octobre
Pour le lancement du dernier week end, gros focus sur le Jazz et Soul à commencer par le chapiteau en compagnie de Bettye Lavette, Electro Deluxe et Lee Fields & the Expressions.
Le Magic Mirrors réservera sa soirée à Alpage Records, en compagne de Bodybeat, Youman, Antoine Pesle et Marklion.
Le Théâtre de la Manufacture s’occupera de faire entendre les américains de Marc Cary Trio et les Israeliens de Omer Avital.
-
Le Samedi 18 Octobre marquera la fin du festival
Le chapiteau accueillera une nouvelle fois Ibrahim Maalouf, le porte flambeau du jazz Français actuel. En première partie seront présents Gilberto Gil et Dirty Loops.
Le Magic Mirrors terminera la fête en funk avec DJ Claude Sérieux et Manu Boubil.
Le Théâtre de la Manufacture n’en démordra pas et restera Jazz jusqu’au bout, avec Leila Martial « Baa Box » et Catherine Russell 5tet.
Article : Matthieu Henkinet
