Week-end inaugural – Beat Box Story – BAM – Metz – Dimanche 28 septembre 2014 – Jour 3

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Le dimanche 29 septembre, se clôturait le week-end inaugural de la Boîte A Musique à Borny. Depuis deux jours, le lieu avait proposé des concerts détonants et variés pour tous les publics. Enfin presque. Les plus jeunes n’avaient pas encore eu leur moment à eux. La BAM ne les avait pas oubliés pour autant.

C’est par un dimanche après-midi ensoleillé que la salle de concert ouvre ses portes. Pas besoin d’invitations ou de places cette fois-ci, l’entrée est (enfin) libre. L’ambiance est décontractée et bon enfant, et ça tombe bien, car les héros d’aujourd’hui sont bien les plus jeunes. Rassemblés dans une salle dans le hall, ils ont pu s’essayer à divers ateliers spécialement prévus pour introduire le spectacle du jour.

Si on compte beaucoup d’enfants se prêtant avec entrain aux quelques ateliers, le public n’en est pas moins hétérogène. Ainsi, on retrouve bien sûr les parents, profitant de cette belle journée et de la gratuité du lieu pour sortir en famille. Mais aussi des personnes âgées, des gens seuls et même des groupes d’amis tout simplement curieux. Ce hall lumineux et spacieux permet vraiment de favoriser les rencontres et de déguster un verre au bar dans les meilleures conditions.

Les ateliers sont nombreux et permettent tous à leur manière une approche du beatbox, cet ultime art du hip-hop souvent sous-estimé. Le but de cette journée est alors de le faire connaître aux plus jeunes en les faisant participer ; résultat immédiat à la clé. Il y a par exemple le  »beatboxmaton », où en plus de se faire tirer le portrait, on peut jouer des sons à sa guise. Le tout étant enregistré et mis bout à bout pour créer un seul morceau. L’application Beatbox Looper permet de garder en mémoire des boucles de son, superposables par la suite pour ne créer plus qu’un titre musical. Ou encore le très fun Incredibox, donnant la possibilité d’être le chef d’orchestre d’un jour d’un groupe de human beatbox. Des activités ludiques et créatives pour des enfants qui s’en donnent à cœur joie. Arrive 16h, la queue commence à se former devant la porte d’entrée de la salle. Le spectacle jeune public promet d’être intéressant aux vues des ateliers précédemment proposés.

Intitulé Beat Box Story et mis en scène par Yannick Guégan avec la collaboration artistique de Thomas Delvaux, le show d’une heure promet de faire découvrir aux spectateurs l’histoire de la musique. Pour l’occasion, des chaises sont disposées là où les gens dansaient encore frénétiquement la veille et un tapis géant est placé devant la scène pour les plus petits. Le show étant disponible dans la limite des places disponibles, placer les gens se révèle être un peu compliqué pour l’équipe du lieu. Sans compter la bonne humeur enfantine qui projette déjà une ambiance agréable dans la salle. Juste avant le début, des personnes quittent la pièce, n’ayant apparemment pas lu l’intitulé du spectacle.

Pendant une heure, la compagnie des Daltoniens composée cette après-midi de quatre personnes, fait voyager le public dans l’histoire de la musique. Avec, comme fil rouge, cet art du beatbox, soit la faculté à faire des sons avec sa bouche. Véritable discipline du hip-hop, elle fait se rencontrer des personnes lors de battles et se diversifie de plus en plus dans la pop culture. Résumer des décennies de musique en une heure est une sacrée ambition que les Daltoniens passent sans problème. Grâce, notamment, à cet écran situé derrière eux qui permet d’appuyer leurs propos et passer des extraits vidéos et musicaux. Ensuite, avec ce jeu d’acteur enjoué et un texte vulgarisé mais pas dénué de détails intéressants et immanquables.

Les quatre acteurs n’hésitent pas à changer de costumes, se mettre en scène, jouer sur l’humour. Tout est fait pour capter l’attention du plus jeune public. Si les parents ou les plus grands n’ont aucun mal à comprendre les subtilités ou les références multiples citées par les Daltoniens, difficile d’imaginer des enfants de maternelle voire même de primaire tout comprendre. Le discours passe du blues au jazz, en passant par le hip-hop des années 1980 et même du film Men In Black. Tout est fait pour se rendre compte que le human beatbox est bien plus présent autour de nous qu’on ne se l’imagine.

Sous la forme d’un discours scientifique, de sketchs, de chants et de danses, le spectacle est bien calibré et fait même rire les plus jeunes. Jusqu’à ce moment final où les essais musicaux du « beatboxmaton » sont montrés à l’écran et où l’acteur reproduit un véritable morceau. Les enfants rient et sont amusés de se retrouver ainsi à l’écran. Les ateliers étaient bien prévus dès le départ pour le spectacle et aussi pour promouvoir le travail de la compagnie à travers l’application mobile « Beatbox Looper ».

C’est toujours dans la bonne humeur que se finit cette démonstration, laissant les enfants les plus ravis essayer de reproduire des sons avec leur bouche. Défi réussi pour les Daltoniens et la BAM et une petite victoire pour le hip-hop qui a réussi à faire parler de lui à un public inhabituel. Le soleil est toujours aussi clément quand les premières personnes quittent le lieu. S’en est fini de ce week-end inaugural à Borny. Avec cette dernière journée décontractée et destinée à un plus jeune public, la BAM prouve qu’elle ne veut oublier personne dans son ambitieux programme culturel. Alliant diversité et éclectisme, la Boîte à Musiques a les moyens de devenir un véritable pôle culturel de la ville de Metz, plaçant Borny au centre de cette ébullition. Avec, aussi, cette envie de jouer sur les surprises afin de toujours surprendre le public. Comme ces mini-concerts organisés dans les différent bus des lignes Mettis tout au long de ces trois jours.

Vendredi prochain aura lieu le premier concert payant et réel début sérieux des festivités pour la BAM. Les fans de hip-hop devraient y trouver leur compte avec un DJ Set en hommage aux Beastie Boys. Encore une nouvelle preuve de l’ouverture d’esprit d’une salle aux multiples facettes.

Article : Nathan Roux

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