SOUNDGARDEN Rockhal, 24 juin 2014.

Aller voir Soundgarden, c’est comme réécouter la bande son de ma jeunesse. Figure emblématique de la scène rock-grunge de Seattle dans les années 1990, ils font partie des références que nombre de trentenaires ont dans leur discographie au même titre que Nirvana, Alice in Chains et Pearl Jam. Après une parenthèse de douze ans à parcourir le monde avec des projets divers, en solo ou avec Audioslave pour Chris Cornell, le groupe se reforme et l’aventure recommence avec un album live en 2009 et un nouvel album en 2012, King Animal. Cette année est aussi, il faut le signaler, l’occasion de fêter les 20 ans de leur plus grand succès, l’album Superunknown, qui nous a émerveillé avec des titres devenus aujourd’hui classiques : Black Hole Sun, Spoonman, Let Me Drown. Le rendez-vous était donc pris à la Rockhal ce 24 juin 2014 !

Pour l’occasion, c’est un groupe local, Lost In Pain, fort de nombreux concerts dans la région, qui à la chance d’ouvrir pour Soundgarden. Le combo joue un metal old school assez énergique qui, même s’il ne me passionne pas, a le mérite de montrer la détermination du groupe et une envie qui fait plaisir à voir. Le chanteur guitariste virevolte sur scène, allant de son guitariste à sa bassiste et haranguant la foule pour faire monter peu à peu la température. Dommage pour eux que la salle soit encore peu remplie. Peut-être le match Italie-Uruguay qui se déroule en même temps et qui a rempli les bars alentours en est une des raisons. Après un set d’un peu plus d’une demi-heure, filmé pour l’occasion, le groupe laisse la place pour un changement de plateau, plutôt long. L’heure est maintenant venue de se concentrer pour l’arrivée de Soundgarden.

Le groupe entre sur scène sous le grondement de bonheur de la salle qui les attend de pied ferme. Kim Thayil, Ben Sheperd et Matt Chamberlain entrent les premiers, suivis de peu par Chris Cornell. 20 ans après avoir écouté les premières notes de Superunknown et avoir été scotché par le clip de Black Hole Sun, l’instant est magique.

Le groupe entame son set par le titre Searching puis enchaîne avec Spoonman (SU), Flower (UOK), Outshined (BAD), le tube Black Hole Sun, Jesus Christ Pose (BAD), Blood On The Valley Floor (KA), Been Away Too Long (KA), premier single extrait de leur dernier opus, The Day I Tried To Live (SU), My Wave (SU), Superunknown (SU), Blow Up The Outside (DOWN), Fell On Black Days (SU), A Thousand Days Before (KA), Burden in My Hand, Rusty Cage (BAD), 4th of July (SU) et pour finir, Let Me Drown (SU), Taree (KA) and Beyond the Wheel (UOK). La set-list est un bon mélange des 6 albums du groupe avec une nette prépondérance de Superunknown et de King Animal.

Le concert est ponctué par les sons lourds et puissants des guitares tandis que la base rythmique fait pulser le public et que la voix du Cornell, haute et planante, nous porte. Les musiciens jouent avec leurs instruments, sourient et semblent s’amuser sur scène. Quand on sait qu’il y eut des dissensions au sein du groupe, amenant un break de longue durée, cela fait plaisir à voir. Le public est concentré, réjoui et semble partager la bonne humeur ambiante.

Le concert se termine après un set d’un peu plus d’une heure et demie d’un rock’n’roll léché et de l’avis de certains, meilleur que leur prestation quelques jours plus tôt au Hellfest. La renaissance de Soundgarden est sans aucune hésitation un succès et une chance pour ceux qui, comme moi, étaient trop jeune pour les voir avant leur break. Expérience auditive à renouveler rapidement.

Article et photos : Cédric Mathias

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