Le vendredi 21 novembre j’assistais à la seconde soirée de concerts du festival Sonic Visions 2014. Après une belle journée de conférences, dont je vous parlais dans mon article précédent, le rendez vous était donné à la Rockhal pour les concerts.
A mon arrivée, je suis accueilli de manière surprenante par le groupe Australien King Gizzard & the Lizard Wizzard. Un titre imprononçable pour un groupe annoncé comme psyché et qui n’usurpe pas cette appellation. Sur scène, on croit voir double : deux batteries, deux guitares, deux basses… et chose encore plus surprenante, de l’harmonica et un chant aux multiples facettes allant des cris aux murmures sans y paraitre. Une belle énergie scénique vient couronner la prestation.
Pour ma part, il est temps de prendre le chemin du Rockhal Café pour y voir Napoleon Gold distiller de l’électro éthérée. Bien que le lieu ne permette au public que de se tasser en rangs et à n’apercevoir que des bribes de la scène, je réussis à me faufiler pour y voir le Luxembourgeois s’affairer aux commandes. Le son n’est pas d’une qualité renversante, saturant régulièrement mais le projet n’en est pas moins intéressant.
Mon arrêt suivant est au Dome, pour y voir Nick Mulvey. L’Anglais est annoncé comme « songwriter » mais la musique est plutôt pop-folk. Sur scène, une batterie, une contrebasse élecrique, une guitare, parfois un ukulele et surtout un chant de qualité. L’ensemble sonne bien et les musiciens souriants semblent prendre du plaisir sur scène, une réelle sincérité émane des compositions.
Je retourne au Club pour y voir Asgeir, un chanteur islandais à la folk mélodique envoûtante. La prestation est très bonne et prend bien le public, prouvant une nouvelle fois (Sigur Ros s’en étaient chargés l’an dernier) que l’Islandais est une langue très mélodique.
Si je voulais être tatillon, je dirais que la voix très aiguë devient lassante après quelques morceaux, mais la prestation est suffisamment belle pour en faire abstraction.
Dans la continuité de mon marathon, je vais rejoindre les Lorrains de Grand Blanc au Dome. C’est la 4ème ou 5ème fois que j’ai l’occasion de les croiser sur scène et je ne me suis jamais caché du fait que je n’apprécie pas énormément leurs prestations mais, accompagné de personnes plus que motivées à l’idée de les voir, je donne une nouvelle chance à leur cold wave.
Mon principal reproche, le manque de clarté des voix, perdues dans les effets et rendant les textes inaudibles, tient toujours. Mais on peut constater que le groupe a beaucoup travaillé depuis ses débuts, l’harmonie des instruments et le placement sur scène sont meilleurs et le live est plus réussi. On sent une réelle volonté derrière le groupe et même s’il ne parvient toujours pas à me convaincre, je ne doute pas du fait qu’il va continuer son ascension.
Je poursuis avec un passage au Rockhal Café pour apercevoir Gabriel Rios, seul en scène le chanteur vit ses chansons et semble raconter une histoire au public. Très jovial entre les morceaux, un bon sentiment émane de la scène. Nul doute que j’irai écouter son album qu’il annonce pour l’an prochain.
Je fais un nouveau passage par le Dome alors que Courtney Barnett a déjà commencé son live en compagnie de son groupe. Estampillée indie pop sur le programme, c’est plutôt du grunge que mes oreilles reçoivent. La voix est trainante, la basse est en avant, les postures ne mentent pas… sans compter les lampées de whisky entre les morceaux.
Ce n’est qu’après le 4ème morceau que les choses se calment un peu pour se tourner vers une ambiance plus pop.
Mon rendez-vous suivant est au Club pour y voir St Vincent. La chanteuse déjantée est déjà sur scène, bien en avant dans la lumière alors que son groupe se contente de quelques petits éclairages. La musique de son côté est bonne, les instruments et la voix sonnent bien.
A partir du 4ème morceau (autrement dit après que le temps imparti aux photographes soit terminé), la mise en scène monte d’un cran avec des couleurs plus vivantes et l’utilisation d’un promontoire en fond de scène. Entre les morceaux la chanteuse y va de quelques élucubrations sur la vie.
Je n’y assiste que quelques temps, puisque je suis appelé ailleurs…
En effet, sous le Dome le groupe Say Yes Dog dont j’ai loupé le focus aux conférences plus tôt dans la journée débute son concert. Les luxembourgeois pratiquent une fusion electro pop plutôt énergique, les morceaux dégagent de l’émotion et sont souvent dansants.
La formation est prometteuse, mais elle gagnerait à travailler le côté visuel de son live, le chanteur se retrouve très souvent le visage caché derrière ses mains et bras et le tout manque de mouvement, ce qui manque pour que le public se prenne au jeu…
Je fais mon dernier passage de la soirée au Club pour y voir Bakermat et sa House. Assez peu fan des DJs en « live » et ayant trop vu des pseudo artistes faire semblant de tourner des boutons en buvant des bières alors que leur live était pré enregistré, je n’attends pas grand-chose de cette prestation.
Pourtant, Bakermat entre sur scène avec un large sourire et s’affaire aussitôt aux machines « lipdubant » joyeusement et avec conviction tous les sons. Bien que le tout ne soit pas extraordinaire, la bonne volonté et la qualité de la musique retiennent mon attention ainsi que celle du public jetant ses dernières forces dans la danse.
Cependant mon corps en a trop vu durant cette longue journée et j’anticipe déjà la nouvelle journée de conférences et de live qui m’attend le lendemain, ce qui me pousse doucement vers la sortie, les oreilles encore pleines de son. Rendez-vous au prochain article pour le compte rendu du dernier jour de conférences.
Article et photos: Matthieu Henkinet
Sonic Visions 2014 - 22 Novembre - Conférences | Magazine Karma
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