Pop Evil – mars 2014

Mercredi 26 mars 2014 le groupe de rock Pop Evil a enclenché les hostilités lors de l’ouverture du concert de Five Finger Death Punch au Bataclan à Paris. Comme le combo de cinq Américains originaires du Michigan et qui est mené de main de maître par Leigh Kakaty, n’est pas encore très connu dans nos contrées, on a eu envie de vous les faire découvrir. De sources sûres, nous savons que le concert à Paris a été un succès et au merchandising, ils offraient leur album gratuitement pour l’achat d’un t-shirt. Un geste sympa de la part d’un groupe qui existe depuis 2001 et qui compte déjà trois opus à son actif. En attendant de percer en Europe, Nick Fuelling, guitare rythmique du groupe, a accepté de répondre à nos questions.

Comment s’est passé votre concert au Bataclan hier ?

Bonjour Nathalie ! C’est vraiment incroyable ! C’était notre premier concert à Paris et notre première fois à Paris tout court, donc on ne savait pas trop à quoi s’attendre. On ne savait pas du tout comment le public allait réagir à notre musique et on a été surpris de voir que les gens ont tout de suite été totalement dedans dès la première chanson.

Racontez-nous un peu le parcours du groupe Pop Evil !

Le groupe existe depuis 2001 et il a commencé en faisant des reprises de chansons rock très connues et dans toutes les salles (et aussi beaucoup de bars) qui voulaient bien les accueillir. C’est grâce à cela que le groupe s’est fait connaître et s’est forgé une solide expérience scénique. Nous avons gagné de l’argent avec ces concerts et nous avons pu enregistrer notre premier album Lipstick on the Mirror avec nos propres titres et avec un vrai producteur. Ce premier album nous a ouvert pas mal de portes. Nous avons eu notre premier contrat avec un label grâce à lui et on a enregistré War of Angels, notre deuxième album en 2008 par la suite. Ce deuxième album était nettement plus mainstream que le premier et certaines chansons sont même entrées dans les charts aux Etats-Unis. L’année dernière nous avons écrit Onyx, notre troisième album. Et là nous venons le présenter en Europe.

Pourquoi avoir choisi cette dénomination bizarre « Pop Evil » ?

Il y a plusieurs significations en fait. Nous voulions un nom avec des contradictions, car nous sommes un groupe à contradictions. Souvent la pop est considérée étant le mal personnifié à la radio de nos jours. En nous, nous sommes un peu cela. La pop et son contraire. Nous avons deux côtés bien distincts : un côté joyeux et un côté plus sombre. Nous pouvons faire des titres très dark et très metal, mais nous écrivons aussi de belles balades. On ne veut pas choisir. On est les deux.

Sur le dernier album Onyx, il y a effectivement un grand nombre de styles différents. Vous avez un côté rock et même hard rock, un côté metal et un côté un peu fleur bleue…

(rires !) Effectivement ! On n’essaie pas d’avoir une cohérence dans un album. Chaque chanson correspond à une émotion et à un état d’esprit dans lequel nous étions à un moment de notre vie. En fait l’album est un ensemble de titres écrits dans une période définie de notre vie, rien de plus. Nous voulions garder cet éclectisme car c’est notre signature et puis cela reflète aussi le public et les gens en règle générale. Cela reflète les émotions humaines qui sont toutes très différentes.

Concernant vos relations avec le public justement, j’ai vu sur votre site que vous aviez lancé un projet lié à la chanson Torn to Pieces. Pouvez-vous nous en parler ?

Oui, nous voulions que les fans s’investissent dans ce projet, car cette chanson parle de la perte d’une personne qu’on aime. Cela peut être un décès, mais aussi une rupture ou une séparation. Cette chanson est riche en émotions et tout le monde comprend de quoi il s’agit car chacun a perdu quelqu’un d’important dans sa vie à un moment ou à un autre. Nous voulions aider ces personnes. Les aider à surmonter cette épreuve à notre manière. Et leur permettre d’aller de l’avant. Cette chanson n’est pas triste, elle est pleine d’espoir.

Personnellement, j’aime beaucoup le titre Beautiful sur cet album. Pouvez-vous me dire de quoi il parle exactement ?

Cette chanson nous a été inspirée par un fan, qui subissait des brimades à l’école et elle a été écrite pour tous les fans qui sont dans ce genre de situation. Elle parle du fait que les qualités intérieures sont beaucoup plus importantes et que ce que pensent les gens autour de toi, cela n’a pas d’importance.

D’où vient le nom « Onyx » pour ce troisième album ?

Nous voulions là aussi quelque chose de dark et de mystérieux. La pierre et le titre nous ont plu. Nous travaillons toujours avec le même artiste qui nous fait nos couvertures d’albums et il a le contrôle total. Quand nous lui avons donné le titre « Onyx », il nous a envoyé la couverture que tu connais. C’était sa première épreuve et nous n’y avons rien modifié : elle est noire mais il y a une grande partie lumineuse et elle n’a rien à voir avec une religion. Il y a une partie mystique, mais nous voulions que cela représente un certain espoir et que le message soit positif.

Parlez-nous un peu de votre tournée en Europe ! Comment cela se passe ?

C’est vraiment génial ! Nous aimons beaucoup les tournées et cela faisait longtemps qu’on essayait de faire une tournée en Europe mais sans les moyens financiers et structurels d’un label, ce n’était pas très évident. Cela nous ouvre pas mal de portes. On s’est aussi rendu compte que nous n’étions jamais sortis des États-Unis et qu’on avait sous-estimés les barrières, disons… culturelles…

Ah ? C’est-à-dire ?

Les langues, notamment ! En Europe dès que vous franchissez une frontière il y a une langue différente. Chez nous, tout le monde parle anglais ! (rires !) En tout cas, cela m’a permis d’apprendre quelques mots en français.

Que se passe-t-il pour vous après la tournée ?

Nous allons terminer notre prochain album. En fait, nous ne nous arrêtons jamais d’écrire. Après la tournée nous repartons en studio et nous allons essayer de sortir un nouvel album à la fin de l’année ou début de l’année prochaine.

Chez Karma nous avons une question rituelle : préférez-vous les Beatles ou les Rolling Stones? Et pourquoi ?

Les Beatles ! J’aime l’entièreté de ce qu’ils ont fait : leurs carrières, les albums, leurs visions. Toutes leurs chansons sont aujourd’hui des classiques et elles sont intemporelles. Il n’y a pas une seule chanson à jeter. Je ne peux pas dire la même chose concernant les Stones.

Propos recueillis par : Nathalie Barbosa

 www.popevil.com