Le Jeudi 9 Octobre, les Nancy Jazz Pulsations #41 attaquaient une nouvelle journée sur le créneau des sonorités variées. Mon rendez vous du jour a lieu dans le nouveau chapiteau, toujours installé à la pépinière pour y voir Jamaica, Sébastien Tellier et Etienne de Crécy présente Super Discount 3.
L’horloge bien réglée de l’organisation n’a pas défailli depuis l’an dernier puisque c’est à 20h pétantes que le premier groupe, Jamaica entre en scène. Ne vous laissez pas avoir par leur nom, les 4 membres du groupe ne sont pas affublés de dread locks, la fumée qui les entoure n’est que pyrotechnie et leur musique est bien plus rock que reggae.
Le quatuor évolue dans une formation des plus classiques : guitare/basse/batterie/chant. De nombreux morceaux m’évoquent les sonorités rock des années 1990, d’autres s’apparentent un peu plus à du grunge « propre ». A cela s’ajoutent des passages plus « osés » musicalement, rattachant le groupe à une ambiance plus moderne.
Le son est propre, les mélodies entêtantes et l’énergie musicale bien présente. C’est du côté énergie scénique que la prestation manque de conviction. Trop souvent statiques derrière leurs micros, les quelques pas de danse et mouvements distillés de temps à autres ne suffisent pas à animer suffisamment l’espace. Les Français n’en reste pas moins sympathiques et la musique est bonne, ce que le public salue volontiers.
Après un changement de plateau efficace, équipant la scène d’un stand de percussions des plus massifs, de synthétiseurs et d’une batterie, c’est au tour de Sébastien Tellier de faire son entrée.
Comme il nous l’avait confié dans une interview l’an passé, l’artiste en a fini avec sa période bleue. Il l’a remplacé par un look bariolé dont les tons rappellent vaguement ceux de Carlos époque « big bisou ».
Côté musique, le tout a évolué à l’image du nouvel album L’aventura vers des sonorités brésiliennes. C’est d’ailleurs en grande partie de cet album qu’est tirée la setlist de ce soir.
Le public est plutôt excité, certains sont probablement restés du côté de Sexuality et ne cessent de crier des « Sébastien ! À poil ! ». D’autres auront été plus marqués par Politics et y vont de leur « Sébastien président ! ». Une partie, quant à elle, crie son admiration, probablement quelques disciples de My god is blue. Tellier a su marquer avec ses différents personnages au fil des années.
De son côté l’artiste répond comme à son habitude avec ironie aux demandes du public d’un « J’ai fait une cure de désintoxication récemment, je ne suis plus le même », ou encore en imitant (délibérément mal) Claude François.
Au-delà de L’aventura, certains morceaux issus des précédents albums sont interprétés pour le plus grand plaisir de l’assistance, à l’image du final majestueux sur le titre La Ritournelle avant un départ sous les applaudissements.
Les instruments et le décor sont retirés pour faire place à une plateforme massive « Super Discount » ainsi qu’à deux installations lumineuses supplémentaires, la transition du chapiteau vers l’ambiance club est efficace.
Etienne de Crécy, Alex Gopher et Julien Delfaud font rapidement leur entrée aux platines, satisfaisant la foule massée au plus près de la scène qui se met à danser aux premiers beats.
Pilier historique de la french touch, De Crécy ne coupe pas avec ses habitudes et emplit les oreilles de l’assistance avec des sons bien old school associés à une ambiance house dérivant parfois sur des gammes plus funky.
Le public est inépuisable et continuer de danser jusqu’à la dernière note d’un set d’une heure, passé en un clin d’oeil tant la qualité est au rendez vous.
Article et photos: Matthieu Henkinet