Hier soir (mercredi 16 avril) avait lieu l’étape régionale de la tournée des Inrocks Lab. Le concert se tenait à Nancy à l’Autre Canal et accueillait sept talentueux artistes du Grand Est, disposant chacun de 20 minutes sur scène pour convaincre le public.
Evidemment Karma a fait le déplacement en terre nancéienne pour vous conter les exploits scéniques des groupes en devenir. Mais avant d’assister au show, on a tenu a poser quelques question à Abigail Aïnouz, en charge du tremplin Sosh aime les Inrocks Lab, histoire de faire un point détaillé sur cet événement.
Abordable et disponible malgré le planning minuté de la soirée, Abi s’est confiée sur ses choix et sur le son des Inrockuptibles. Pour elle, l’idée du Lab est avant tout d’offrir un tremplin médiatique et de donner une visibilité supplémentaire aux groupes en lesquels les Inrocks placent leurs espoirs. Deux compilations ont également vu le jour, pour mettre encore un peu plus en avant les coups de coeur. Et c’est bien de cela qu’il s’agit, car quand on parle avec Abi, on sent la passionnée de musique, mais aussi de réseaux sociaux, vecteur par lesquels elle a fait son entrée au sein du mythique magazine, d’abord en tant que stagiaire, puis aujourd’hui au poste que l’on sait. Après un parcours initialement orienté vers les sciences, elle a finalement eu l’opportunité de vivre de sa passion. D’ailleurs elle l’admet elle-même : « aujourd’hui le journalisme a changé et au sein des Inrocks, beaucoup de gens ne sortent pas forcément d’une école de journalisme et ont un parcours atypique. »
Pour en revenir à la musique, cette année la sélection a été rude, puisque le Lab a reçu environ 2 000 candidatures. La dématérialisation des supports a d’ailleurs beaucoup aidé à la sélection, qui s’est faite via les morceaux publiés en ligne par les groupes. A ce sujet, la responsable du Lab insiste sur l’importance de la partie graphique : « J’ai vu des sites horribles qui ne devraient plus exister aujourd’hui. Le visuel est très important. J’accorde en général entre 3 et 5 minutes d’écoute à un artiste. Mais globalement je suis rapidement fixée ». Abi reconnaît qu’il y a un son des Inrocks et qu’une des premières questions qu’elle pose à un stagiaire c’est de savoir ce qu’il écoute. Pourtant elle insiste sur la volonté de ne pas se cantonner à un style et de pouvoir parler de tout. Je lâche un « même de Kyo ? » un brin moqueur, sur lequel elle me répond sans surprise un « non » catégorique.
Le moins qu’on puisse dire c’est que la jeune femme à l’oreille. Les sept groupes choisis pour auditionner le soir même sont tous très talentueux. On commence la soirée avec Jean Elliot Senior, que l’on avait déjà suivi lors de son périple parisien (voir ici). Sa belle voix et les arrangements de guitare aux influences sud-américaines constituent une entrée en matière du plus bel effet, suivie de près par Adam & The Madams et leur rock garage lorgnant fortement vers Radiohead. Très bon moment, d’autant que le groupe se risque à finir le dernier morceau unplugged au milieu de la fosse, alors conquise par cette idée. Rock ensuite avec Amor Blitz,qui dédie sa Plus Belle Psychose à Abi, apparemment flattée, avant de laisser la place à MWTE, seuls messins de la soirée, qui – sans vouloir être chauvin – m’ont littéralement fait planer durant leurs trois morceaux. La voix de Lulu (mais si, la chanteuse des Yokels dont on ne vous dit que du bien !) se prête à merveille à la dreampop planante du groupe. Grindi Manberg ensuite propose encore un style différent en s’inspirant de la new wave. Original et bien ficelé, leur son à tout à fait sa place au sein du tremplin. Mais ce sont les seuls nancéiens de la soirée, Capture, qui étaient attendus au tournant. Autant le dire tout de suite, leur concert express était parfaitement maîtrisé. Soutenu par un public de fidèles, le groupe a enchaîné ses trois morceaux sans temps morts, avec une précision millimétrée et une énergie qui nous ferait presque oublier leur jeune âge. J’ai pris une bonne claque, de celles qui empêche de penser à applaudir à la fin du morceau. La salle commence alors à se vider, bien qu’un groupe reste encore en lice : Rouge Congo, dernier participant de la soirée offre un set énergique et dansant influencé notamment par Moroder, ce qui n’est pas pour me déplaire.
Le concert terminé, il reste encore à attendre les résultats du tremplin, qui seront révélés le 28 avril prochain pour toute la France. Les 15 lauréats nationaux obtiendront une aide de 1 000 euros pour lancer un projet de crowdfunding de leur choix via KissKissBankBank et se produiront lors d’un festival dédié du 29 au 31 mai à la Gaîté Lyrique à Paris. L’occasion de découvrir également les gagnants du concours de clip organisé pour la première fois cette année, dans le cadre des Inrocks Lab.
MWTE remporte la sélection régionale des InRocks Lab | Magazine Karma
[…] plus d’infos, voir notre live report précédé d’une interview d’Abigail Aïnouz, en charge du projet. […]