Live Report : Patrice – Nancy Jazz Pulsations 2013

Après avoir pu tourner avec Matisyahu cet été sur la côte ouest des States, je retrouve ce soir le reggae avec la soirée spéciale des Nancy Jazz Pulsations. Au programme vont se succéder le Sénégalais Natty Jean, le Martiniquais Yaniss Odua, les Jamaïcains de Protoje & The Indiggnation et pour clore la soirée en beauté, Patrice.

La soirée s’ouvre avec Natty Jean, chargé de chauffer la salle et qui commence son show alors qu’encore peu de monde n’est entré sous le chapiteau. Il déploie pendant une demi-heure une belle énergie dans sa performance et peu à peu les spectateurs s’approchent de la scène pour l’écouter et vibrer sur sa musique.

Le Dakarois qui a longtemps fréquenté la scène plutôt hip hop se diversifie aujourd’hui et mêle des sonorités plus roots, plus reggae. Son album Santa Yalla mélange sonorités africaines, américaines et reggae et les titres qu’il présente au public semblent les ravir.

Il est remplacé ensuite directement par Yaniss Odua pour lequel les musiciens sont les mêmes. Après avoir réalisé deux clichés de loin, je me rends compte qu’il n’y a pas eu de pause entre les deux chanteurs et que du coup j’ai raté les trois premiers titres. Je me contente donc de ces deux clichés et profite du reste du concert depuis le fond du chapiteau.

Le Martiniquais est venu présenter son dernier album, Moment Idéal, sorti cette année et fêter ses 20 ans de carrière… son premier album étant sorti en 1992 ! Habillé tout de rouge, toutes dreads sorties casquette noire vissée à l’envers sur la tête, il exécute un set rondement mené et le public monte en température armés des drapeaux aux couleurs du rastafarisme et de l’Afrique et portant le lion de Juda.

Bien réchauffé, le public est prêt pour accueillir le groupe suivant venu directement de Jamaïque, Protoje & The Indiggnation. J’ai décidé ne pas trop m’éloigner pour ne pas rater le coche et quand résonnent les premières notes, on sent tout de suite la vibe jamaïcaine qui se répand sur les NJP. Cela fleure bon les Peter Tosh, Bob Marley, Wailers et autres grands noms de la scène jamaïcaine et cela augure un autre bon moment. Protoje nous distille un bon dubrock reggae qui je dois l’avouer me ravit grandement et le public semble du même avis.

Il virevolte sur scène encadré de ses deux choristes, bonnet vissé sur la tête et lunettes rondes teintées sur le nez. L’artiste semble prendre plaisir sur scène et cela se ressent dans sa musique. Les jeux de lumières de la scène mettent son set en valeur, entre rais de lumière bleue, dégradés vert-jaune-rouge ou vert et donne plus de dimension à ses textes, plutôt engagés, qu’il distille dans ses chansons.

Enfin, c’est au tour de Patrice d’entre en scène. Rencontré peu de temps avant en backstage, l’artiste est agréable, sympathique et disponible pour tous. Lui qui a exécuté une belle performance live sur les marches du Sacré Cœur au lever du soleil, s’installe. Sa musique qui mêle nombre de styles musicaux différents va du reggae à la soul et permet à l’artiste de faire voyager son public d’un continent à l’autre. On sent sa culture multidirectionnelle qui lui permet de toucher un éventail très large au sein du public : fans de reggae pur, de rock, de musique du monde ou de soul y trouvent leur compte.

Je me rappelle que le jour où j’ai découvert sa musique, il m’avait tout de suite fait penser à Ben Harper même s’il est plus roots que folk dans l’esprit. Il enchaîne ainsi la quinzaine de titres qui suit : Alive, Everyday Good, Up in my Room, Bones, Another One, One Day, Murderer, Hippies with Guns, Every Second, Sunshine, un titre acoustique, Clouds, Soulstorm et après un solo de batterie, conclut par Basement et Cry Cry Cry. Il mêle dans sa setlist des titres de son nouvel album, The Rising of the Son, sorti en septembre de cette année et d’autres de ses précédents, nous abreuvant de classiques et distillant les nouvelles pépites. Il sait faire le show sur scène et l’éclairage le met en valeur, tant depuis les airs que depuis le sol, son estrade l’éclairant du dessous comme sur un dance floor spécial.

C’est donc une bonne soirée qui s’est présentée à moi : du bon son, de bonne personnes rencontrées lors du cours, le plaisir de revoir mon expo sur la Nouvelle Orleans, qui était suspendue dans le hall du festival ainsi que tous mes amis. Mention spéciale à Patrice et à Protoje même si les deux autres artistes ont fait du mieux qu’ils pouvaient. Je peux alors filer au stage de Flamenco à Luxembourg et reprends donc la route, à peine revenu à ma charrette.

Article et photos : Cédric Mathias

2 Comments

  • Répondre octobre 28, 2013

    Teranga

    Bonjour Cédric, super Article, petite rectification par contre, il s’agit de YaniSs Odua, et non pas Oduna ;)
    Y’a t-il un lien ou l’on peut visualiser toutes tes photos ?
    Merci d’avance
    Teranga

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