Live Report : Les Cowboys Fringants – Zénith de Paris – 24 mai 2013
Les Cowboys Fringants étaient de retour en France en cette fin mai apocalyptique, afin de fêter au Zénith de Paris comme il se doit, l’arrivée très prochaine des fêtes de Noël ce vendredi 24 mai 2013.
Le temps d’un changement de plateau entre les Trois Accords (malheureusement non aperçus pour cause d’arrivée tardive) et l’arrivée des Cowboys Fringants, les paris vont bon train concernant la setlist à venir. Certains en sont persuadés, nous n’échapperons pas à Toune d’Automne vu le sujet principal en France actuel, mété improbable inconnue dans l’hexagone depuis 1887 titrait d’ailleurs ce week-end le Parisien.
A 21h ou presque, point de Cowboys mais une femme aux airs d’Aretha Franklin arrive de nulle part et entame une chanson, de but en blanc, a cappella. Ce sera, comme l’expliquera ensuite durant le concert Karl Tremblay, le chanteur des Cowboys, la « mini première partie des Cowboys Fringants au Zénith.» A vrai dire, il s’agit de la réceptionniste de leur hôtel à Grenoble qui a spontanément eu la bonne idée de chanter pour leur réveil. Résultat, la voilà embarquée jusqu’à Paris pour « avoir le plaisir de chanter devant 5 000 personnes.» La musique est incroyable n’est-ce pas ?
C’est aussi ce que s’est dit le public dès le début du concert. Le groupe enquille l’amuse bouche Droit Devant, l’éternel succès La Manifestation, concluant le trio par le titre phare Paris-Montréal tiré de leur dernier album Que du Vent. Il est incroyable de voir qu’en trois chansons et donc trois époques bien distinctes, les paroles sont reprises à l’unisson par la foule. Les cousins fringants sont d’ailleurs bien représentés dans la salle et d’innombrables avions en papier marqueront l’attachement et la connaissance du public français vis-à-vis du groupe durant la chanson Les Etoiles Filantes dont la beauté ne s’éteint pas pour votre rédacteur, même après l’avoir vu quatre fois.
C’est d’ailleurs ce qui a pu attirer mon attention. Autant, ma première rencontre avec les Cowboys Fringants s’était faite à l’Autre Canal à Nancy, salle raisonnable d’un bon millier de places, autant cette quatrième entrevue se fait donc au Zénith de Paris. Du temps est passé… Les Cowboys Fringants n’en deviennent pas pour autant un groupe « d’habitués ». Rodés, assurément, mais prenant toujours autant plaisir à fouler la scène. Jérôme Dubras, le fantasque bassiste cumule ses plus belles pitreries, courant tout au long de la scène, tandis que Jean-François Pauzé, guitariste et principal compositeur, s’affuble de différents costumes, tenant la baraque tout en sautant à tout bout de chant !
Quelques regards complices entre la savoureuse Marie-Annick Lépine, multi-instrumentiste de talent et son chum de chanteur Karl Tremblay (homme cirque faisant tenir des basses sur son menton à ses heures perdues) et deux heures de concerts sont déjà derrière nous. Les nouveaux morceaux s’intègrent très bien à l’énergie communicative des anciennes mélodies, les refrains rock font danser littéralement le Zénith de la fosse aux gradins. Musique sociale, paroles engagées, réflexion perpétuelle, les Cowboys Fringants n’ont pas oublié leur Chum Rémi, ni les 1500 ouvriers de l’usine d’Electrolux tous licenciés (!) dans la petite ville de l’Assomption au Québec.
Léger dans les mélodies mais touchant dans les actions et les paroles : voilà la clé du succès des Québécois, toujours aussi chéris en France. Ti Cul, En Berne ou Awikatchikaën me comblent de joie (une fois encore) tandis que le groupe revient pour un premier rappel. Cinq nouvelles tounes, dont celle d’automne (forcément), un Joyeux Calvaire ! dont la gaieté contrastera toujours autant avec les paroles et enfin l’enchaînement 8 secondes et Les Etoiles Filantes. Stop ? Non, encore, la foule hurle, tape en rythme, chante, danse encore, toujours.
Les ténèbres se poursuivent, aussitôt ressurgissent les Cowboys. Jérôme nous gratifie d’un charmant La Chatte à ma sœur (ah, elle nous manquait tiens !), suivi de La Catherine et, plus posé (aucun lien avec Jean-François), un très beau Léopold (mariage pour tous en France oblige). Et voilà, le concert des Cowboys se termine déjà. Déjà ? Non, toujours pas. En extase, les parisiens (et tous les autres !) applaudissent encore et encore.
Le concert se termine (finalement) sur les airs de L’Hiver Approche, laissant le Zénith se questionner sur le rapprochement à faire concernant cette dernière chanson : plutôt une référence à Game of Thrones ou à la température ambiante ?. Chacun rentre donc chez lui, n’attendant visiblement qu’une chose : la prochaine venue des cousins du continent américain.
Article : Ugo Schimizzi