Bon pour me mettre dans l’ambiance de l’écriture de ce live report, un petit Paradise City en fond sonore et on retourne sur les terres de Clisson pour le concert attendu des Guns N’ Roses.
Première surprise, d’ailleurs puisque l’on parle d’attente : Axl Rose et sa bande commencent le concert à heure pile, faisant ici mentir leur réputation. Le chanteur d’Edguy - qui jouait plus tôt dans l’après-midi – ne s’était pas gêné pour railler le groupe à la rose, visiblement habitué à des entrées tardives. De ma propre expérience, Axl et sa bande avaient d’ailleurs fait patienter le public plus d’une heure avant d’entrer en scène lors de leur passage au Galaxie d’Amnéville en 2012. De quoi attiser les ardeurs des moins patients… Bref, consigne stricte du management ou réelle envie du groupe d’enflammer la Main Stage, toujours est-il que pour une fois, les Guns N’ Roses sont à l’heure.
Passons rapidement sur les questions récurrentes lorsque l’on aborde le nouveau cru des Guns n’ Roses. Oui, ce n’est plus le line up originel. Oui, on n’entendra pas le feeling incroyable de Slash (du moins pas avant le lendemain). Oui, « Chinese Democracy » divise (doux euphémisme). Et oui, enfin, Axl a pris en poids ce qu’il a perdu en capacité vocale.
D’ailleurs c’est bien le morceau titre du dernier album qui marque l’entrée en scène du groupe. Sympathiquement exécuté, mais pas du goût de tout le monde. Qu’à cela ne tienne, la deuxième chanson, Welcome to the Jungle rattrape le coup et réchauffe l’ambiance, de même que l’entrée en scène des strip-teaseuses du côté du bar – qui soit dit en passant n’est pas non plus du goût de tout le monde. D’ailleurs si la setlist fera la part belle au dernier opus, Axl sait bien que le public veut également entendre des vieux titres. C’est ainsi que seront joués pas moins de sept morceaux de leur premier album, « Apetite for Destruction », considéré par beaucoup comme le meilleur. On entendra donc avec plaisir Rocket Queen, Paradise City, ou encore Sweet Child O’ Mine.
Sur ce dernier morceau, d’ailleurs, le chanteur s’illustre par une magistrale chute en plein milieu de la scène, alors qu’il allait entamer les paroles de la chanson. Les nombreux cameraman amateurs présents lors du festival n’ont pas manqué ce passage épique, que vous pouvez voir ici :
http://youtu.be/tLycWe6cmYA?t=20s
A la 25e seconde de la vidéo sur la droite. Selon le site de l’Express, il ne s’agit d’ailleurs pas d’un évènement isolé, puisqu’Axl avait déjà chuté sur scène lors d’un concert au Mexique en 2011.
Il n’empêche que les musiciens assurent. Le concert de 2010 m’avait donné l’impression que les trois guitaristes avaient du mal à jouer ensemble, mais le show du Hellfest 2012 semble rectifier le tir. Et si chacun y va de son solo et que Ron Thal s’autorise même une reprise de son ancien groupe, Bumblefoot, force est de constater que l’alchimie est là. Les trois bretteurs ont une prestance scénique certaine, remarquée dès l’entrée en scène du seul DJ Ashba et de son chapeau (toute ressemblance avec un autre guitariste, serait un hasard fortuit, soyez-en assuré).
Au final, le concert aura contenté ceux qui venaient voir les Guns version 2012, et aura forcément déçu les nostalgiques. Reste que la setlist comportait pas moins de 27 morceaux – solos compris – et que ceux-ci étaient parfaitement exécutés. Et si vous faites partie de ceux qui pensent que c’était mieux avant, faites comme moi, ressortez « Apetite » et reprenez en chœur « Take me down to the Paradise City where the grass is green and the girls are pretty… »
Article : Guillaume Hann
Retrouvez tous les articles dans notre dossier consacré au Hellfest 2012 sur : http://magazine-karma.fr/live/dossier-hellfest-2012-concerts-interviews/