L’Autre Canal, jeudi 7 novembre 2013. La superbe salle nancéienne n’a pas attendu les anglais de Foals pour s’emplir de toute part, et le public était déjà au rendez-vous pour cette mise en oreille que nous a magnifiquement offert Everything Everything.
Le groupe, formé en 2007 et originaire de Manchester, nous a fait le plaisir d’ouvrir le bal, armé de sa pop démembrée aux tendances plutôt rock a réussi à faire danser les premiers rangs dès son premier titre.
Enchaînement de titres plus vifs et plus éclectiques les uns que les autres, Everything Everything groupe encore trop peu connu du public français s’impose avec des titres tels que Kemosabe ou encore Duet. Mais on retiendra de façon magistrale leur performance sur leur titre phare Cough Cough ayant sans grande difficulté remporté l’adhésion du public.
Titres aux constructions complexes, voix atypique de Jonathan Higgs, inventivité, et dynamisme, Everything Everything par cette identité si bien marquée et inimitable se range dans la même lignée que les Foals et se détache de toute forme de vague générationnelle musicale à laquelle on pourrait et pourra tenter de les rattacher. Un groupe en devenir donc, à ne pas manquer !
Passons aux choses (encore plus) sérieuses. Foals. Après de longues balances aux allures interminables, extinction des feux, début d’intro, planante, vivante, Prelude, de leur dernier opus Holy Fire se fait prémisse d’un concert marquant.
L’arrivée du quintet ne se fait pas sans bruit devant les fans se bousculant non pas seulement au premier rang, mais également dans une grande partie de la salle. Le public est sans conteste au rendez-vous et Yannis Philippakis, son charisme, et ses compères le lui rendent bien.
Le groupe propose une setlist n’hésitant pas à alterner calme et puissance, au risque de perdre l’adhésion des auditeurs. On assiste finalement à une avancée sur terrain conquis et le déchaînement arrête de se faire attendre lorsque nos Oxfordiens jouent le titre très médiatisé, My Number.
Riffs précis, complexité musicale, tantôt progressive, tant pop, mais où le rock reste un fil conducteur, les anglais proposent un show d’une grande qualité avec une bonne humeur flagrante et communicative. Fait confirmé par le bain de foule de Yannis et de sa guitare, l’envie de partage est là et indéniable, si forte que deux vaillants fans les rejoignent sur scène où s’entame une joyeuse course poursuite vigiles-fans-techniciens, suivie d’une évacuation de scène par la voie express ou (au choix) par slam dans le public !
La setlist poursuit ses soubresauts de temp : pogos sur Providence puis envol vers des contrées plus lointaines, plus désertiques, plus magnifiques avec Spanish Sahara, Late Night ou encore Milk and Black Spiders. On ne sait plus où l’on en est, où l’on doit aller, on se laisser bercer, secouer, et déboussoler et c’est tout ce qui compte. La magie d’un instant musical, hors de la réalité, un soir de novembre.
Soirée intéressante, très déroutante musicalement, inoubliable sans aucun doute…
Article et photos : Lauriane Fox