Live Report : Festival Rock en Seine 2013 – Jour 2 (24 aout 2013)

Sur les terres de Rock en Seine pour la deuxième année consécutive, le Magazine Karma a été s’encanailler sur le domaine national de Saint Cloud pour vous ramener les derniers rayons de soleil de l’ultime festival estival, qui se tenait cette année du 23 au 25 aout.

Deuxième journée, le samedi commence pour nous après le goûter, sur les sons des bambins de La Femme. Vingtaine d’années au compteur, l’inexpérience est éclipsée par la fougue et l’envie de faire danser. Adulé par les ados, le groupe me laisse assez perplexe.

Pas moins de six personnes sur scène et surtout beaucoup de bruit pour (presque) rien. Différentes consoles et machines donnent de la prestance autant qu’elles emprisonnent le groupe, les paroles en français d’une banalité aberrante ne me donnant pas plus envie de faire connaissance avec les petits gars (et la femme donc, cqfd). Avis parfaitement subjectif pour une fois. Le public de son côté aime énormément et en redemande, j’avoue que je ne ressens rien de tel. Peut-être une prochaine fois ?

Direction ensuite le trio de Black Rebel Motorcycle Club. Assez peu connu en France, l’équipée sauvage jette une ambiance sombre sur l’après-midi ensoleillée.

Tout de noir vêtus, perfecto sur les épaules, Pete Hayes le guitariste et Robert Levon Been le bassiste se tiennent raides comme des piquets devant leur micro. Grosse disto et rock baveux sont au menu de ce concert. Derrière, le visage impassible d’une femme matraquant ses fûts avec passion et application s’imprime longuement sur la rétine. C’est bien du côté de la quatre cordes que se fait l’animation, qui reste cependant limité.

BRMC ne restera pas inscrit comme visuellement passionnant mais a eu le mérite de faire le boulot sérieusement, avec des chansons carrées, bien foutues et à l’ambiance rock assurée.

On reste sur la grande scène ensuite pour profiter au mieux des talents de Nine Inch Nails. Tête d’affiche incontestée et véritable sensation, rarement de passage dans l’hexagone, NIN a tout rasé sur son passage.

Dirigé par un Trent Reznor bodybuildé et intenable, le principe même de concert éclate dans toute sa splendeur. Les ingés sons et lumières ont réalisé un travail dantesque, la scénographie est parfaite et l’utilisation de centaines d’ampoules dans le dos des musiciens rend du plus bel effet. Du rock industriel des origines aux ballades plus conventionnelles qui ont permis d’attirer dans le girond du groupes des milliers de quidams, Nine Inch Nails s’impose comme LE groupe de cette édition, ressuscitant l’âme du rock sur les terres de Saint Cloud.

Difficile de prendre la relève pour Vitalic VTLZR, finalement sauvé par un style totalement différent. Seul point commun avec le spectacle précédent finement orchestré, le sens de la scénographie et une énergie débordante (ok, ça fait DEUX points communs).

Le DJ Pascal Arbez connaît tout l’art de faire bouger son public et s’en donne à cœur joie, mixant ses sons électros de coups de projos aveuglants. Le public hurle et en redemande, les adolescents étant tout heureux de découvrir l’effet d’une discothèque en plein air (les plus vieux également, mais ils ont l’habitude).

Bref, avant de sombrer dans un lyrisme total, retour sur la grande scène – décidément tous ces stands de nourritures et de boissons sont idéalement placés sur ces quelques encablures – pour se forger une opinion propre (enfin…personnelle en tout cas) des Versaillais de Phoenix.

Stupeur et surprise mêlées, au-delà de l’accoutrement complètement hors de propos des loustics, on assiste bel et bien à un concert rock’n’roll, bien parsemé de notes de synthés et de samples.

Thomas Mars, chanteur de son état a le diable au corps et se jette comme à son habitude dans la foule, bien décidé à s’imposer « à la maison ».

C’est presque à regret que l’on traverse en courant le site du festival pour aller jeter un œil aux galériens de Fauve.

Les amateurs du Blizzard jouent sur la plus petite scène du festival, Pression Live, qui est pour l’occasion totalement bondée. Comme aux Eurockéennes, le phénomène Fauve déplace les foules et invite à l’interrogation. Scène éteinte, des projections servent d’éclairage aux nombreux musiciens, d’une impassibilité totale. Musicalement, on est peu surpris de réentendre à l’identique ou presque les morceaux de leur premier EP. Les artistes, la tête dans le Blizzard, sont pour le moins heureux d’être là. On ne compte plus les mercis prononcés par le chanteur, habité d’une envie incroyable de parcourir la scène de gauche à droite de manière incessante, à en donner la nausée. Et bien oui, malgré toutes les qualités du groupe Fauve, l’inspiration indéniable des paroles, l’efficacité de sa musique, je dois bien me rendre à l’évidence. Cela ne fait qu’un an que le groupe existe et ils ont encore d’énormes progrès à faire sur scène. Le concept de mettre en avant l’idée de collectif plutôt que des musiciens est louable, mais à voir cette prestation, on comprend aussi tout l’intérêt que les gens viennent chercher à un concert, au-delà de se retrouver ensemble et de chanteur la bouche en cœur ses chansons favorites : du spectacle. Et force est de constater que malheureusement, ce soir, celui-ci n’est pas convié à la soirée. Dommage Fauve, mais en-même temps, vous avez déjà tellement déjoué les pronostics, que quelques déceptions ne motiveront que plus à vous revoir et constater l’évolution de la formation ! Alors, à la prochaine.

Article et photos : Ugo Schimizzi

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