Live Report : Bruce Springsteen – Bercy – 05 juillet 2012
Un show du Boss dans nos vertes contrées ça ne se manque pas. Dès que furent annoncées deux concerts de Bruce Springsteen à Bercy, l’équipe de Karma entendait bien évidemment assister à l’évènement, bien décidée à comprendre d’où le rockeur tirait son mythique surnom. Maintenant, on sait !
Ce n’est donc pas à un mais bien deux concerts que se livrait le E Street Band et son charismatique leader dans le Palais Omnisport parisien les 4 et 5 juillets derniers. Nous nous sommes rendus au concert du 5 juillet, où la salle était comble, comme la veille, preuve s’il en était de la longévité du rockeur, qui rassemble d’ailleurs toutes les générations, prêtes à danser et chanter au son des guitares.
L’entrée en scène se fait sur une amusante reprise d’Au Clair de la Lune à l’accordéon. De quoi faire sourire le public fébrile, dont l’impatience devenait presque palpable. Et c’est alors que le Band fait son entrée sur The Ties That Bind, tout en lumières et en décibels. Ce qui impressionne d’emblée c’est la présence scénique et sonore du groupe qui compte plus d’une quinzaine de musiciens, parmi lesquels claviéristes, guitaristes, cuivres et choristes. La deuxième chanson, No Surrender, reste sur la même lancée et on sent bien la volonté de Springsteen de faire bouger la salle, si bien qu’à ce stade du concert, la majorité des gradins s’est déjà levée. Le E Street Band ne se limite plus aux musiciens présents sur scène, mais fait avec ce nouveau membre qu’est la salle entière, qui reprendra en chœur la plupart des titres joués, me rappelant d’ailleurs mon statut de profane, ma culture du Boss se limitant aux titres les plus emblématiques.
Et c’est peut-être le seul bémol à relever : la setlist changeant chaque soir, Springsteen ne fait pas forcément la part belle aux tubes, ce qui pourra perdre un peu l’auditeur venu scander Born in the USA (qui ne sera notamment pas jouée ce soir-là). Qu’importe, le show est de grande qualité, le groupe alterne aisément le rock et les ballades, en passant même par la soul. Les musiciens laissent naturellement une bonne place au dernier album, Wrecking Ball, dont 6 titres seront interprétés ce soir-là. Rarement concert aura été aussi communicatif, surtout pour un artiste de cette trempe. Le Boss est (très) bavard et multiplie les références et hommage à sa compagne, présente sur scène et à sa famille, qui le suit des gradins.
Au rayon des titres les plus emblématiques, on retiendra le fameux Because the Night (écrite par le Boss himself pour la prêtresse du punk Patti Smith). C’est avec plaisir que j’ai pu également apprécier The Rising, souvent absente des setlists. Mais c’est surtout pendant les rappels que l’on
entendra les morceaux les plus fédérateurs, tels que Thunder Road, Glory Days ou Born to Run, chantés d’une seule voix par l’ensemble de la salle, rallumée pour l’occasion.
Au final le show aura duré près de 3h15 ce qui est à souligner, bon nombre d’artistes de légende ayant plutôt tendance à se contenter désormais du minimum syndical sur la scène. Le charisme et la présence du chanteur, mais plus généralement la qualité de l’évènement et la prestation des musiciens prolongent cette fameuse réputation : A bientôt 63 ans (quelle santé !) le Boss a largement mérité son surnom.
Article : Guillaume Hann