Le mercredi 26 novembre marquait le retour du Never Say Die ! à la Kulturfabrik d’Esch s/Alzette. Le festival oscillant entre punk, hardcore et metal est à présent bien connu des Luxembourgeois et frontaliers puisqu’une date y est organisée presque chaque année.
Cette année sont à l’affiche sept groupes, mais comme de nombreux autres je loupe quelques-uns des premiers participants. Le festival ouvrant ses portes à 17h30 et en milieu de semaine, il contraint toutes les personnes retenues par leur travail, leur vie de famille ou d’autres obligations à faire une croix sur les groupes émergents programmés en bas d’affiche.
Lorsque j’entre dans la salle, le groupe More Than a Thousand est sur scène. Il est déjà trop tard pour que je puisse les prendre en photos, mais j’assiste à une partie de la prestation énergique des Portugais.
Mais ce n’est réellement qu’après un changement de plateau que les choses sérieuses commencent pour moi. C’est le groupe Obey the Brave qui grimpe sur scène pour y donner de leur mix entre hardcore et metalcore. Dès la première note, on sent une grande énergie émaner de la scène, et elle ne la quittera pas avant la fin du set.
Entre les morceaux, le frontman s’adresse quasi systématiquement en français au public avant de traduire lui-même en anglais pour être compris de tous. La volonté de communiquer est forte et appréciable. Le public plutôt frileux jusqu’alors répond favorablement aux appels de circle pits et fait monter la température d’un cran.
Le groupe suivant à prendre la scène est la valeur montante du hardcore des deux dernières années, Stick to Your Guns. Avec leur hardcore « moral » et leur album Diamond, ils ont conquis les oreilles d’une vaste communauté. Cette fois, ils défendent leur nouvel opus Disobedient.
Les textes virulents et l’énergie déployée font recette, donnant une nouvelle allure à la fosse. De nombreux spectateurs s’avancent pour chanter en chœur les passages marquants des morceaux.
J’avais déjà eu l’occasion de voir le groupe dans le cadre d’un grand festival en extérieur et la prestation ne m’avait pas emballé, aujourd’hui je constate avec plaisir que la formation s’épanouit bien plus sur une scène proche du public.
Le groupe qui suit a installé son nom parmi les groupes les plus respectés du hardcore actuel, il s’agit de Comeback Kid. A son entrée sur scène, le groupe ne fait pas défaut à la dynamique de la soirée et donne d’office son meilleur jeu. Pourtant, là où chaque concert du groupe laisse habituellement des traces, ici la fosse reste statique. Le premier surpris est Andrew, chanteur du groupe, qui harangue la foule en leur demandant de l’énergie : « We need you ». Aucun effet. Au bout de quelques morceaux, il en va d’un speech sur l’énergie nécessaire au hardcore. Aucun effet.
Le public de la Kulturfabrik semble avoir décidé de bouder le groupe et ne s’agite vaguement que sur quelques anciens morceaux. Le dernier album qui est au passage l’un des meilleurs de Comeback Kid n’a vraisemblablement pas touché le Luxembourg. Dommage pour le groupe et pour ceux qui savent ce que peut être un de leurs vrais concerts…
Le dernier groupe à se présenter à la Kulturfabrik ce soir est Terror. Évoluant dans un hardcore plutôt « traditionnel », le groupe s’est forgé une réputation à coup de tournées à travers le monde, souvent en première partie de légendes de la discipline. Cette fois ils sont en tête d’affiche et sont décidés à y rester.
Scott, le frontman profite d’un regain d’intérêt de la part du public pour chauffer un peu plus les lieux, annonçant détester les barrières et que la scène appartient au public. On regrettera que la sécurité ne comprenne pas l’esprit et se jette avec un peu trop de véhémence sur les personnes prenant le chanteur au mot.
Le groupe ne déroge pas à sa réputation de groupe de scène et offre une prestation à la hauteur, laissant quelques acouphènes dans les oreilles des uns, des bleus sur le corps des autres.
Le Never Say Die n’aura pas déçu, cette année encore et le virage de la programmation vers plus de hardcore a été fait avec goût. Tout ce qu’il faut pour décompresser en milieu de semaine, on en redemande…
Article et photos : Matthieu Henkinet