Comme Imogen Heap ou encore Amanda Palmer, Lindsey Stirling est une artiste moderne et indépendante qui a su se construire une présence en ligne formidable et une relation forte et symbiotique avec ses fans. Elle est connue pour répondre aux demandes des spectateurs et a enregistré des versions uniques des génériques de Phantom Of The Opera et Game Of Thrones, des jeux vidéo Zelda, Pokemon et Skyrim, tout comme des chansons de Michael Jackson et Rihanna. Elle les met toutes à disposition sur Lindseystomp, une chaîne YouTube débordant de vidéos musicales et de court-métrages comiques, souvent avec son alter ego – une superfan qui s’appelle Phelba.
Autre fait marquant : la chanson Crystallize de Lindsey Stirling a été la huitième vidéo la plus visualisée sur YouTube en 2012, avec plus de 78 millions de clics et lui rapportant 3,6 millions de souscriptions à sa chaîne YouTube. Son premier album s’est vendu plus de 200 000 fois aux États-Unis sans le soutien d’un grand label et a été décoré de disques d’or en Allemagne et en Suisse. Des chiffres qui font tourner la tête ! Elle sera avec son style unique et son violon électronique à la Rockhal le 18 octobre 2014 et elle nous a accordé quelques instants avant son arrivée. Ou bien était-ce Phelba ?
Bonjour Lindsey ! Je sais que tu as une formation classique en violon. Tu as dû donc être en contact avec la musique très tôt dans ta vie, n’est-ce pas ?
Bonjour Nathalie ! Oui, je ne me souviens pas de mon premier contact avec la musique mais je sais que mes parents écoutaient beaucoup de musique classique ou de la musique d’orchestre. Mon père avait un très vieux tourne-disque et, de temps en temps, il mettait aussi un peu de rock. C’est peut-être tout ça qui m’a donné le goût du mélange, qui sait ?
Les artistes ont souvent une relation particulière avec leur instrument. Te souviens-tu de ton premier violon et où est-il aujourd’hui ?
Oui, je m’en souviens très bien. C’était un violon de toute petite taille. Malheureusement, je ne sais pas où il est aujourd’hui, comme à l’époque où j’ai commencé le violon, mes parents ne pouvaient pas en acheter un. Mon premier violon était donc un violon de location. J’aimerais beaucoup l’avoir encore aujourd’hui !
La signature de ton style est composée de beaucoup de mélanges de genres très différents. Comment t’es-tu appropriée cette musique très personnelle ?
Je faisais du classique et je commençais à ne plus aimer jouer la musique des autres. Je trouvais ça hyper frustrant. J’en avais tellement marre, que j’avais envie de tout plaquer. Un jour, j’ai commencé à faire mes propres versions des titres entendus à la radio. J’ai expérimenté pas mal, je recherchais les bons sons ou le bon rythme. Mon style est aujourd’hui une fusion entre le classique, qui est mon premier amour, le rock, l’électro et la musique celtique aussi. Je n’aime pas trop faire des choix (rires) !
Ton style t’a valu aussi pas mal de refus lors que tu es allée te présenter aux maisons de disque. Que te disaient-elles ?
C’était très décourageant et c’est probablement l’une des périodes les plus dures de ma carrière. Certaines trouvaient ma musique trop fouillis, les autres disaient qu’elle n’apportait rien de nouveau. D’autre disaient que ce n’était pas assez bon ou encore que cela ne se vendrait jamais ! On m’a aussi dit qu’il n’y avait pas de marché pour ce type de musique. Je pense avoir tout entendu ! Ce qui est en fait très drôle et très ironique, c’est que plusieurs d’entre elles ont voulu m’offrir un contrat dès que j’ai commencé à avoir un peu de succès alors qu’elles m’avaient refusée au départ. Je ne suis pas sûre qu’elles se souvenaient de moi, mais bon, ça a regonflé ma fierté !
Peux-tu nous parler de ton alter-ego : Phelba ?
Ah ça (rires) ! J’ai toujours aimé la comédie et j’aime bien faire l’imbécile. Phelba est née comme ça. Elle ne prend pas les projets au sérieux. Elle trouve toujours l’occasion de faire une bonne vanne. Elle court, rit et elle est toujours à 2 000 pourcents ! Elle est surexcitée et passionnée par tout et le plus important : elle se fout pas mal de ce qu’on pense d’elle.
En fait c’est une version très exagérée et un peu nerdy de moi !
Les réseaux sociaux et internet ont joué, et jouent encore aujourd’hui, un très grand rôle dans ta carrière. Quel rapport as-tu envers ce moyen de communication ?
J’ai toujours aimé les réseaux sociaux et ils m’ont énormément apporté. Je poste régulièrement des vidéos sur YouTube et j’essaie de répondre aussi aux fans dès que j’ai le temps. Phelba m’aide aussi pas mal dans ce rôle, car je peux lui faire faire n’importe quoi et aussi lui faire dire des choses que je ne dirais jamais moi-même !
Phelba t’aide à exorciser un peu ta peur par rapport avec ton apparence ?
Oui, mais ça a été un processus très long. J’ai mis longtemps à m’apprécier autant physiquement que mentalement. J’ai eu des soucis d’anorexie, de boulimie et je pense, encore aujourd’hui, avoir une relation particulière avec la nourriture. J’ai dû apprendre à m’aimer.
On arrive déjà à la fin du temps imparti. Notre question rituelle. Beatles ou Rolling Stones ? Et pourquoi ?
Je vais être très classique et je vais prendre les Beatles ! Phelba serait là, elle aurait sûrement pris les Rolling Stones par esprit de contradiction (rires) ! Mon père écoutait beaucoup les Fab 4 et une de mes chansons préférées est I Want to Hold Your Hand.
Propos recueillis par : Nathalie Barbosa