Lofofora avec Tess et Scavenger – Rombas – 12 décembre 2014

Ce soir, direction Rombas pour une soirée organisée par l’association Damage Done Prod. Habitués des superbes affiches comme le Haunting The Chapel, aujourd’hui devenu un rendez-vous incontournable chaque début d’année aux Trinitaires (les 30 et 31 janvier 2015 avec notamment Asphyx et Caliban), la soirée Loudblast-Benighted dans cette même salle Jean Burger de Rombas et bien d’autres. Ce soir, l’asso nous a concocté une soirée autour de Lofofora et des régionaux Tess et Scavenger. Du bon son en somme dans une ambiance qui promet d’être électrique. Je connais bien les trois groupes et je peux vous dire que chacun assure un max dans son style.

Pour ouvrir le bal, c’est le groupe Scavenger qui a été sélectionné par Damage Done. Le combo nous présente des compos puissantes. Le power trio, les 2 Julien et Jonathan, envoie du lourd, riffs accrocheurs sur un couple bass-batterie bien lourd et superbement maîtrisé. Reuno qui est à côté de moi pendant la seconde moitié du set apprécie fortement leur presta. C’est vrai que c’est pro et les sonorités ne sont pas sans rappeler les morceaux des groupes de Seattle dont les membres sont fans. Il y a du Soundgarden et du Foo Fighters là-dedans. Julien au chant, malgré une extinction de voix les jours précédents, assure un max, pour le plus grand plaisir des nombreuses personnes présentes, bien secondé par John qui l’accompagne tout en matraquant ses fûts. La demi-heure qui leur est allouée ce soir est rondement menée et bien remplie. Perso, je ne la vois passer et c’est presque déçu que je les vois descendre de scène. Je dis presque car la soirée va être riche et ce qui nous attend ensuite est tout aussi bon.

C’est maintenant le tour de Tess d’entrer en scène. Le groupe promet du mouvement comme à son habitude. La scène est dans la pénombre pendant le morceau. C’est le seul instant de calme du set car, que l’on aime ou pas ce que le groupe fait, personne ne peut leur enlever leur énergie. Et Dieu sait que les cinq musiciens en débordent pendant leur set. Les guitaristes et le bassiste sont toujours en mouvement allant de droite à gauche, interagissant entre eux, ainsi qu’avec le public, quand ils se croisent. On a même droit à un joli saut depuis la grosse caisse de la batterie de la part de Vincent. Thibaut au chant n’est pas en reste. Le groupe me donne l’impression de fauves en cage et qui par la hargne qu’ils dégagent, tentent de se libérer de toute l’énergie contenue en eux. Le son est puissant et le public termine de se chauffer pour Lofo en headbanguant et en commençant à pogoter de plus en plus sauvagement. Chaque coup porté sur les peaux de la batterie ou sur les cordes des guitares est accompagné d’éclairs, des strombos et spots de la lighteuse, et bien que ce soit difficile de les shooter pour moi, cela imprime encore plus le rythme de leurs compos. Perso, j’adore leur puissance scénique et cette énergie qu’ils dégagent. Ne rien lâcher est le maître mot !

Ne rien lâcher s’applique aussi aux ainés de Lofofora. En effet, comme je le disais il y a deux semaines, 25 ans que le groupe écume les scènes de l’hexagone et au-delà. 25 ans qu’ils défendent une vision de la société, une révolte permanente contre un système qui nous abrutit et nous maintient dans une dépendance à la consommation tant matérielle qu’humaine comme dans une certaine servitude à de nombreux préjugés. Les titres Tsarine et L’Œuf sont là pour nous le rappeler. La verve rageuse de Reuno, vêtu ce soir d’un t-shirt de Chez Narcisse, le café-concert mythique du Val d’Ajol, s’exprime toujours aussi fort dans les textes qu’il colle aux compos de ses compères Phil, Daniel et Vinz. La set-list du concert est assez similaire à celle du concert de Nancy le 12 décembre, Le Malheur des Autres en plus. Il est à noter que bien que les deux concerts aient été proches dans le temps (à peine 2 semaines les séparent), plus de 400 personnes sont massées devant la scène et pour avoir passé une demi-heure dans la fosse, bien secoué, je peux vous assurer qu’ils sont motivés et que cela remue sévère aux pieds de Reuno et consorts. Les vagues de pogo sont puissantes. Gare à celui qui ne fait pas gaffe à ce qui se passe derrière lui ! Nombreux sont ceux qui montent sur la scène pour en redescendre en slammant, portés par les bras du public. L’ambiance est détendue et lorsque Reuno connait un petit incident technique, son micro n’émettant plus, le public entonne, suivi par celui-ci, Petit Papa Noel. Du grand délire qui suivra un peu plus tard pendant le concert par un petit extrait de Douce Nuit entre deux chansons. Le public est à fond et la bonhommie papanoelesque bien présente. Vu des tribunes, la masse grouille, saute, se percute et à la demande de Reuno, on assiste même à un rageur circle-pit de circonstance. Tous les ingrédients pour une super soirée concert sont présents depuis la première minute jusqu’à la fin du show. Comme à Nancy, Reuno interprète Amsterdam en hommage à Schultz avant de conclure avec Double A.

Tous les ingrédients ont été réunis pour que la soirée soit dantesque et elle le fut. Merci à Lofofora, à Tess et Scavenger pour leurs prestations sur scène, au public tout simplement vivant et à Damage Done Prod pour nous avoir réunis tout cela en un même lieu. Rendez-vous rapidement avec ces groupes sur les scènes de France et de Navarre. Pour Tess, ce sera avec Snot aux Trinitaires le 3 mars 2015. Pour Damage Done, ils organiseront bientôt une nouvelle édition du Haunting The Chapel comme je le disais en introduction et un super concert événement avec Overkill et Sanctuary le 18 mars prochain.

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