Live Report : The Agonist / Threat Signal – Les Trinitaires – 4 octobre 2013

La salle emplie des Trinitaires de Metz se souviendra de ce vendredi 4 octobre 2013 où l’affiche présentée par Damage Done Prod et Metz en scène a fait sans conteste un magnifique sold out, pour ce voyage musical autour du globe puissamment metal, où se voyaient placés en tête d’affiche Threat Signal et The Agonist.

Les Israéliens de Ferium, dont la formation remonte à 2008, ouvrirent le bal proprement avec des titres tels que Mirror ou Change of the Wind, issus de leur premier album Reflection ne devant plus tarder à sortir. Puisant leurs influences dans des groupes tels que Meshuggah, c’est avec une puissance déjà bien affirmée qu’ils porteront ce rôle complexe d’ouvreur de soirée, avant les têtes d’affiche tant attendues par l’auditoire.

Malgré cela, ce fut sans embûche qu’ils réussirent à faire bouger les têtes déjà nombreuses devant la scène. S’ajoutant aux mélodies une générosité et une reconnaissance indéniables de la part du groupe envers leur public déjà conquis, ils n’hésitèrent pas à distribuer leurs EPs depuis la scène au beau milieu du set. Ferium remplit donc sa mission à bien, de plonger son public dans une ambiance sombre et lourde comme on les aime.

Changement de continent, ce fut au tour des australiens de Dawn Heist de s’emparer de la scène. Groupe OVNI de la soirée, le chanteur n’hésite pas à donner dans le clair sur des titres bien plus mélodiques que ceux de leurs prédécesseurs. On aurait donc pu s’attendre à un relâchement de l’attention du public mais étrangement et fort heureusement celui-ci n’eut pas lieu. Remettant en jeu leurs enregistrements, le live est inévitablement fait pour eux, Pat, passant du black au clair avec un naturel déconcertant sur des morceaux aux passages parfois atmosphériques.

Leur décalage avec le reste de l’affiche fût donc très vite oublié, pour être au contraire très apprécié. Reste à puiser dans cette puissance et ce dynamisme scénique pour la constitution de leurs prochaines productions studio. Groupe en devenir, Dawn Heist, venant de sortir le clip de leur nouveau single Zenith, se trouve actuellement sur une voie glissante vers un succès proche dans ce style qu’est le melodic deathcore.

Continuons notre périple autour du globe pour nous arrêter en Scandinavie avec nos chers Finlandais de Mors Principium Est, dont la reconnaissance n’est plus à remettre en question. Affiche cosmopolite pour un groupe cosmopolite accueillant d’autant plus la présence d’un bassiste français, leur bassiste en titre ne pouvant se produire ce soir. Arrivée du groupe sur scène, la couleur est vite annoncée, et Dawn Heist fit vite office de calme avant la tempête.

Violent, rapide, efficace et saupoudré de quelques passages chaotiques,  Mors Principium Est tient bien plus une place de tête d’affiche que cette troisième place qu’on lui accorde derrière Threat Signal et The Agonist. L’arrêt du show suite au septième morceau paraît prématuré et couper le groupe dans son élan. Dommage, bien que n’enlevant rien au spectacle offert par le groupe.

Destination finale, le Canada, avec la première tête d’affiche, Threat Signal assurant son set sans bassiste mais avec son charismatique chanteur Jon Howard. Tout comme Mors Principium Est, c’est avec une grande aisance que les Canadiens prennent place et déversent leur metalcore à un public en ayant déjà pris plein les oreilles.

Threat Signal s’inscrit parfaitement dans la continuité de cette affiche proposant des titres à la fois bruts et complexes tels que Through my eyes ou encore Beginning of the End, que les chevelus présents n’ont pas hésité à scander sous la coupe de Jon, maître dans l’art du ferrage de son auditoire. On notera particulièrement sa générosité remarquable et son plaisir à être là se faisant ressentir tout au long de leur show. Un passage donc triomphal pour ces Canadiens ne démentant pas leur réputation…

Et l’attente de tous fut enfin comblée par l’arrivée de The Agonist, tête d’affiche, eux aussi Canadiens et représentés par leur emblématique chanteuse Alissa White-Gluz. Attente du groupe ou d’Alissa ? Ici réside l’ambiguïté, car tout ce que l’on a pu entendre du groupe était une mixture musicale innommable et déroutante. Les morceaux s’enchaînaient les uns après les autres, ou bien était-ce le même durant tout le set ?

A défaut de pouvoir extraire quelques chants clairs des morceaux, ou un quelconque plaisir musical dans ce bourdonnement perpétuel, l’image, elle, était là et la sympathie canadienne restait de mise. Le show fut malgré cela bon, grâce de nouveau à cette proximité et cette envie de partager des musiciens, dont la clameur du public le leur rendait bien et à la beauté d’Alissa réussissant à faire passer ce manque de mélodie avec quelques sourires.

Une bonne affiche en soi, une bonne soirée bien réchauffante, faisant oublier cette arrivée tranchante du froid et la pluie bien éclaboussante à l’arrivée. Une preuve encore, que le metal est loin d’être mort en Lorraine !

 Article et photos : Lauriane Fox

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