Live report : Stoner Rise 2013

En ce début du mois de mars, c’est les vacances pour moi et c’est naturellement un moment propice pour partir sur les routes à la suite de mes groupes préférés. Le Stoner Rise, édition 2013, tombe donc à point dans mon emploi du temps et c’est avec bonheur que je vais rejoindre Mudweiser, accompagné de 7 Weeks et Loading Data. Le tour débute à Beauvais le jeudi 7 mars et doit se dérouler sur près de 17 dates entre Lyon, Paris, Belfort, Rennes, St Etienne, Clermont-Ferrand. L’affiche de la tournée, aux couleurs chatoyantes et aux dessins rappelant l’âge de pierre, a été réalisée par Reuno himself. Pour ma part, je serai présent à Lyon, Montreuil et Nancy. La route du rock va donc être fortement teintée de musique mêlant grattes au son lourd, basses sur lesquelles les mains s’écrasent violemment, batteries rythmant les morceaux et des voix graves et rocailleuses. Let’s go !

Ninkasi, Lyon, 8 mars.

La Pêche, Montreuil, 9 mars.

915 Kaffe, Nancy, 12 mars.

Le premier concert de mon mini-tour se déroule à Lyon, le vendredi, dans le nouveau lieu à la mode, le Ninkasi, près du Stade de Gerland. Le concert n’a pas lieu dans la grande salle, le Ninkasi Kao, mais à l’étage, dans le bar et cela promet une ambiance plutôt sympathique, tous les clients ayant accès gratuitement au concert. Ce soir, c’est Loading Data qui ouvre suivi de Mudweiser et enfin 7 Weeks pour clore.

Mudweiser – Photo : Cédric Mathias

Après quelques galères pendant la journée et un line-check rapide, les 4 de Loading Data, Loic, Louise, Eric (premier bassiste du groupe qui remplace Julien pour cette date) et Robin, ouvrent le bal pour chauffer un public qui arrive progressivement sur place. Un peu fébrile au début en raison des soucis du jour, les musiciens se chauffent peu à peu et envoient leurs décibels puissants dans les esgourdes qui se massent peu à peu devant la scène. Pas de crash barrière et la proximité avec les spectateurs est grande, coupée seulement par un rang de photographes qui immortalisent l’instant. Pendant près de trois quarts d’heure, ils alternent des morceaux de leur nouvel album à paraître, Double Disco Animal Style, enregistré à Los Angeles,  et leur opus précédent, Rodeo Ghettoblaster. Un set rondement mené, bien qu’un peu fébrile au début, qui promet de cartonner avec l’enchaînement des dates et plus de rodage.

Mudweiser – Photo : Cédric Mathias

Les Mudweiser investissent alors la scène pour un set rondement mené et virevoltant grâce au déhanché ravageur de Reuno, aux voltes de Jay et au rythme imposé par Xav à la batterie et Ole à la guitare. Mêlant sonorité stoner et des sons rappelant parfois Black Sabbath, les morceaux extraits de leurs deux albums, Holy Shit, sorti en 2009, et le nouveau-né, Angel Lust, sorti en février de cette année sentent fortement soit le bayou, soit le désert. « On dirait le Sud » comme disait Nino. Jay arbore une nouvelle caisse pour son pédalier, réalisée par une amie artiste : Mademoiselle a les nerfs au talent indéniable et que je vous recommande grandement. Le public est vite emporté par le chant de Reuno et les riffs accrocheurs du groupe. Ils enchaînent Bloody Hands, Rumble Love, Dead Point, Free As Fire, Missing In Action, un peu l’hymne du groupe pour moi, Best Served Cold, Swimming et le classique She’s Like Cocaine, extrait de l’EP Drug Queens (2011) et laisse un public conquis et chauffé à blanc aux copains de 7 Weeks.

7 Weeks – Photo : Cédric Mathias

La foule est maintenant bien compacte et il est difficile de se déplacer dans la salle pour se rapprocher de la scène et se préparer pour le dernier set de la soirée. Les Seven Weeks démarrent rapidement et dès les premières notes, l’ambiance est posée et le quatuor de Limoges peut déverser les décibels dans nos oreilles attentives. C’est pour moi, comme dans le cas de Loading Data, une découverte forte agréable et puissante. Ils enchaînent ainsi Acid Rain, Carnivora, titre de leur dernier opus, You’re So Special, Submarine, Diary Day 7, Seaside ou Year Zero, Let Me Drown, 600 Miles, Four Again, Loaded sur lequel Jay les rejoint pour les accompagner au chant et voltiger sur la scène, jouant avec Julien et Flo, et enfin Avon et Andy part 1. Depuis le set de Mudweiser, le public s’est décidé à bouger, une partie des spectateurs pogotant. Le concert s’arrête sur cette prestation mais peu ont envie de quitter le lieu tellement l’énergie reçue fut prenante.

Loading Data – Photo : Cédric Mathias

Le lendemain, à la suite des groupes et après avoir visité la ville le matin, je prends la direction de Paris pour le concert du jour  au Café La Pêche à Montreuil. Le running order est un peu différent ce soir : Loading Data ouvre toujours le bal mais c’est les 7 Weeks qui prennent la suite et laisse le soin à Mudweiser de finir le show.

Loading Data – Photo : Cédric Mathias

Les Loading Data, plus sereins que la veille, la journée s’étant déroulée sans anicroche et ayant retrouvé Julien leur guitariste titulaire, nous livrent un set on ne peut plus léché devant un public qui les connait bien. Celui-ci est peu nombreux mais déjà tout acquis aux groupes. Ils balancent les titres et me procurent un plaisir encore plus grand que la veille. Certaines mauvaises langues diront que c’est en raison de la charmante robe à franges que porte Louise, la bassiste du groupe, mais non c’est bien la presta du groupe qui me fait réagir (Bon ! Ok ! Elle est magnifique en plus d’être une formidable musicienne). On sent que les tracas de la veille ne les torturent plus et ils se lâchent plus encore.

7 weeks – Photo : Cédric Mathias

Les 7 Weeks prennent le relais et nous livrent de même un set énergique. Le son me semble plus audible qu’au Ninkasi et je ressens encore plus leurs riffs mais aussi l’énergie que le groupe libère sur scène. Flo remue à droite de la scène, Manu au clavier se donne à fond et les sons qu’il a concoctés pour le groupe ne dénotent pas au milieu des guitare, basse et batterie. Une partie du public, malheureusement peu nombreux (peut-être le concert de St Vitus à Paris a-t-il détourné une partie du potentiel), écoute attentivement pendant que l’autre partie remue sur la musique. L’ambiance est assez familiale, de nombreux proches des musiciens ayant fait le déplacement jusqu’à Montreuil ce soir-là.

Mudweiser – Photo : Cédric Mathias

Mudweiser clôt la soirée avec son stoner-desert rock efficace. Après avoir découvert leur nouvelles chansons lors des quatre dates faites avec eux en Octobre (Besançon, Freiburg, Bulle et Strasbourg), je les découvre à chaque nouvelle date sous un nouveau jour, plus puissantes encore et mieux rodées naturellement. Le chant rocailleux de Reuno mène le quatuor aux confins d’une ambiance rock n’roll façon Road 66 ou western qui n’est pas pour nous déplaire. Le public réagit immédiatement, bien chauffé par les deux premiers groupes et ça danse et remue dès les premières notes. Ils proposent avec brio Bloody Hands, Rumble Love, Dead Point, Crystal Death, Free As Fire, Missing In Action, Best Served Cold, Witch Song, Evil Woman, She is Like Cocaine et Swimming. C’est du coup vraiment dommage, bien qu’appréciable pour les présents dans la salle qui peuvent regarder le concert tranquillement, que le public ne soit pas plus nombreux car c’eut pu être phénoménal. Ce n’est que partie remise pour la prochaine date au 915 Kaffe à Nancy, le mardi suivant.

Mudweiser – Photo : Cédric Mathias

Après une date le dimanche à Rennes au Mondo Bizaro pour le Stoner Rise et pour moi le concert de Matisyahu au Bataclan, rendez-vous est pris pour un troisième live à Nancy le 12 mars, au nouveau café rock en vogue, le 915 Kaffe.

Arrivé sur place plus tôt pour papoter avec les potes, j’assiste aux balances et après avoir dîné,  j’aperçois la foule massée devant les portes du Kaffe, attendant l’heure fatidique de l’ouverture. Les groupes sont en train de se sustenter tandis que, peu à peu, s’amassent les rockers à l’extérieur. Au top départ, déjà plus de 100 personnes sont là à attendre.

Loading Data – Photo : Cédric Mathias

Ce soir, la date est orpheline de Loading Data, restés à Paris, et ne comprend que 7 Weeks et Mudweiser. Le public, refroidi par la température extérieure, est motivé pour mettre le feu au 915 – façon de parler bien sûr – alors que les 7 Weeks commencent leur set. Les 200 personnes présentent se pressent devant la petit scène, à peine surélevée (15 ou 20 cm à tout casser), et la communion entre les groupes et le public ne peut que se faire. 7 Weeks nous livre un set qui me paraît de mieux en mieux et que j’apprécie de plus en plus. Je suis content d’avoir pu enfin découvrir ce groupe que je devais suivre avec Mud en 2011 mais qu’un souci mécanique m’avait empêché de voir alors sur scène. Ils alternent les titres de Carnivora et des albums précédents avec brio et le public se chauffe progressivement, les corps commençant à se bousculer, prémices de pogos à naître.

Mudweiser – Photo : Cédric Mathias

Quand Mudweiser prend la barre, le bar commence à tanguer et les 200 personnes présentes dans le bar headbanguent de bon cœur, remuent et d’un coup l’ambiance éclate. Certain commencent à slammer, se font porter, le premier rang semble se fondre avec les derniers tels des vagues d’une mer en furie. Mudweiser  nous gratifie de Bloody Hands, Rumble Love, Dead Point, Crystal Death, Missing In Action, Witch Song, She is Like Cocaine, Swimming, Evil Woman dont la vidéo montre bien l’ambiance survolté de ce concert. Pouvez-vous croire que nous sommes mardi ? A Nancy ? Qu’il fait en dessous de 0 dehors ? Eh bien, c’est une surprise énorme et les groupes, surpris aussi, semblent prendre un pied immense sur scène et dans le public pour les gars de 7 Weeks présents au premier rang pendant que les copains achèvent en règle la foule. La soirée et ma participation à cette tournée s’arrêtent là pour l’instant mais ce fut des moments de pur bonheur, du gros son, bien lourd, bien gras comme je l’aime et je dois avouer que 7 Weeks, Loading Data et bien sûr Mudweiser envoient du lourd à chaque fois. Si vous ne les avez jamais vus sur scène, je vous les recommande chaudement. Ils seront d’ailleurs présent au Swap Meet de Mecrin, en Meuse, lors de la grande rencontre Harley du 5 mai 2013 et le week-end suivant à Strasbourg et en Franche Comté. Rendez-vous y ! Vous ne le regretterez pas.

Article : Cédric Mathias

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