Troisième et dernier jour après une nuit reposante et au sec (enfin…pour ceux qui ont eu la chance de regagner leur pénates dans Paris ou l’Île-de-France). On attaque ce dimanche avec le trio Triggerfinger et déjà une belle averse. Le rock de ces trois là fait du bien et donne du baume au cœur, tout autant que la présence scénique de Ruben, bien inspiré.
Joie intacte et envie démultipliée, Marco Prince amène avec lui le soleil et l’énergie de FFF sur la scène Bagatelle. On retrouve les anciens briscards à la baguette avec un grain de folie apprécié, tandis que la foule jump comme un seul homme. On fête ensuite les 35 ans des sœurs de la perpétuelle indulgence qui proposent cette année encore un spectacle apprécié, après leur passage aux côtés de FFF.
19h. On snobe Vanessa Paradis tout autant que son management snobe une partie des photographes pour plutôt aller découvrir le « coup de cœur » du festival Christine & the Queens. Et on ne s’y trompe pas. Le public est amassé devant la scène et le pit des photographes est rempli à ras bord. Vanessa Paradis peut remballer, la relève a déjà pris le dessus dans les cœurs et les esprits. Christine & the Queens impose une musique cérébrale, finalement étudiée, à la chorégraphie millimétrée, d’une précision implacable et à la beauté envoûtante. On comprend l’engouement, même si cela ne restera pas pour nous le meilleur souvenir du week-end.
20h. Les concerts commencent à se raréfier et on fuit une nouvelle fois les grands espaces et le reggae de Patrice, pour se concentrer sur le retour des Belges de Girls in Hawaii. Les six garçons sont à l’aise et heureux, sourires aux lèvres et mélodies suaves dans la voix. Une belle performance pour une réapparition bienvenue. Un beau moment.
Détour par la scène Paris pour revoir Metronomy, deux ans après leur passage sur Bagatelle. Le combo a encore pris du poids et de l’assurance et leur show est bien huilé, apprécié et vivant. Leur pop enchante et fait bouger, alors que quelques rayons faiblards dardent les plaines et les festivaliers. On se présente donc sous les meilleurs auspices avant le sprint final de cette édition 2014. Woodkid va alors littéralement remporter l’ensemble des suffrages et s’assure très certainement une place prochainement sur la scène Paris.
Entouré d’une section de cuivres et de cordes de part et d’autre de son pied de micro, le franco-américain se targue également de voir à ses côtés deux percussionnistes, un DJ et un dernier musicien au synthé. Une belle équipe pour le compositeur aux allures de loubard, casquette vissée sur la tête et un air matois épinglé sur le visage. La scène est cocasse tout autant qu’admirable, tant le jeu des lumières et la musique grandiloquente subliment la scène. Pour une fois, Woodkid a autorisé la diffusion du concert sur l’écran situé à droite de la scène et c’est tant mieux. Sans aucun doute le meilleur moment du festival et un souvenir impérissable, tant l’énergie déployée et l’innovation dont peut faire preuve l’artiste laissent loin derrière tout rival.
Skip the Use achèvera néanmoins le festival vers 23h avec leur rock burné et les bonds incessants de Matt Bastard, décidément encore aussi souvent pris de démangeaisons et d’envie de crier. « On va se la faire à la Metallica cette année » clâme-t-il pour leur quatrième passage aux Solidays. On apprécie, mais on cherche aussi le renouveau du groupe. Qu’importe, il ne pleut plus, François Hollande est venu saluer les festivaliers indifférents et nous, on attend déjà avec impatience l’an prochain !
Article : Ugo Schimizzi
Photos : Juliette Delvienne