Pour la troisième année consécutive, le Magazine Karma a pris ses valises et s’est installé durant trois jours sur les plaines de Longchamp pour le Festival Solidays. Retour sur un week-end pluvieux mais heureux !
Au petit jeu des habitudes, c’est avant tout la course à la programmation qui commence pour chacun. Politique locale du festival solidaire, la vente du précieux carnet permet – outre la récupération des horaires de passage – de collecter quelques euros de plus pour une bonne cause, bien aidée également par le merchandising pris d’assaut et les gobelets en consigne dont certains ne viendront jamais récupérer leurs deniers.
Bref, nous sommes avant tout ici pour parler musique et la soirée à ce sujet s’annonce bien. A ma gauche, La Rue Ketanou s’attache, tout au fond du site, sur la scène Bagatelle à faire régner leur esprit de fête, tandis qu’à l’autre bout du domaine, sous le dôme, c’est Breton qui se dandine sagement avec une musique entraînante afin de lancer au mieux la soirée.
Il n’est pas encore 20h, lorsque Chinese Man fait son entrée remarquée sur la grande scène – la bien nommée Paris – en plein jour. « Notre tour bus a fini dans le fossé, on a jamais reçu une console, mais on est là et on va fêter ça ! »… c’était sans compter la belle coupure de courant au bout d’une chanson, qui a néanmoins permis au public d’assister à une démo plus que convaincante des deux MC’s invités pour l’occasion, en attendant la remise en marche des machines et écrans. Un show puissant, festif, une communication avec la foule idéale, bref, même si Chinese Man est plus habitué aux salles obscures et passages à la mi-nuit, ils prouvent un taux d’adaptation – malgré les galères – record.
Yodelice prend la pause sur Bagatelle, soleil dans les yeux et cheveux au vent. Belle prestation et voix enjôleuse, même si un peu plus de naturel ne serait pas de refus ! Dur choix à 23h, puisque le public doit se scinder entre Disiz au Dôme, Fauve à Bagatelle et Carbon Airways sous le chapiteau de Cesar Circus. Karma fera les trois, profitant à la fois de la dynamique et du phrasé du rappeur français, du travail accompli des deux jeunots et profitera de la deuxième partie du set de Fauve pour se refaire une idée du combo déjà interviewé il y a quelques mois de cela (voir ICI). Force est d’ailleurs de constater que la bande au blizzard persistant s’améliore en live, travaillant un peu plus ses chorégraphies et ses vidéos depuis leur passage l’an passé à Rock en Seine. On déplore encore une voix un peu trop étouffante du chanteur, qui a néanmoins le mérite de balancer ses tripes sur scène.
Minuit arrive et Shaka Ponk fout le bordel comme à l’accoutumée sur la grande scène. Plusieurs centaines de résistant se donne rendez-vous devant la scène Domino, pour assister au concert intime de Odezenne, qui ne boude pas son plaisir. Un peu moins évident en termes d’accessibilité, mais un talent bien présent et une énergie également stimulante.
Quelques gouttes de pluie et la fatigue ont raison de nos corps las. Il faut dire que le site de Longchamp – d’ailleurs en travaux l’an prochain – se parcourt durant de longues minutes et les corps fourbus doivent encore reprendre navettes et métros voir RER avant de rentrer dans leurs pénates.
Article : Ugo Schimizzi
Photos : Juliette Delvienne