Arrivée ce samedi 12 octobre 2013 sur le parking de l’Autre Canal à Nancy légèrement en avance contrairement à mes habitudes, pas une voiture à l’horizon et un silence pesant de soirée de fin du monde. C’est donc dans une ambiance calme et sereine que s’ouvre cette soirée du Nancy Jazz Pulsations, pour une soirée électro qui va nous réserver de belles surprise. Et oui, de l’électro dans un festival de Jazz me diriez vous ? Et bien pourquoi pas !
Etienne C. ouvre la soirée accompagné de sa trompette devant un public quasi inexistant.
Il fusionne le jazz et l’électronique. Fusion qui amène le spectateur dans l’univers abyssal de l’eau. Une belle entrée en matière pour cette soirée électro. La salle se remplie peu à peu sous le son purifiant de sa trompette et l’art visuel de Stickof et VJ No.
Le second groupe à mettre l’ambiance : les Canadiens de Misteur Valaire entrent sur une scène faite de néons colorés et de trois toiles blanches à l’arrière scène (sur lesquels seront projetées des images et vidéos pendant la prestation). Si vous ne les connaissez pas, Misteur Valaire ce sont 5 mecs issue d’une formation de jazz classique et qui aiment l’électro ainsi que le hip-hop. François-Simon à la basse, Louis-Pierre derrière ses percus et Julien à la batterie lancent le concert.
Les deux cuivres, Jonathan au saxo et Thomas à la trompette ne tardent pas à faire leurs entrées. Le public les découvre habillés en crooner, casquettes blanches, vestes noires floquées de leur logo et lunettes de soleil. Tout ce petit monde fait un excellent travail scénique parfaitement en place et nous rend parfaitement euphorique grâce à une énergie débordante et des beats entraînants. Jolie performance à découvrir en live à n’en point douter.
C’est enfin dans une salle comble, et même archi-comble que le duo de Sexy Sushi fait une entrée fracassante sur la scène de l’Autre Canal. Le groupe entraîne dans son sillage un public de punks, loups garous et autres power rangers. La chanteuse habillée d’une cape de chaperon noir et son visage grimée de bleu telle Shiva entre en scène accompagnée de Mitch et d’un imposant bourreau. Le décor est composé de polystyrène et autres baguettes de pain. Rebeka entame sa première chanson, J’aime mon pays, portée par son public (aussi bien au sens propre qu’au figuré). « Non mais qu’est ce qu’on fou dans un festival de Jazz ? » lance-t-elle à la fin de sa première prestation. Le concert continue de plus belle dans un « n’importe quoi » général.
Tantôt la chanteuse peindra de rose les visages des fans (ainsi que ceux de la sécurité), elle invitera tout le public à monter sur scène, tantôt son bourreau coupera une barrière à la disqueuse… Pour l’ultime rappel, tout le public demande Sex Appeal… Le groupe remonte sur scène, « on n’avait pas prévu de la jouer celle-là » précise Rebeka. Le public alors en transe monte sur scène et commence à se déshabiller à l’image de la chanteuse qui arbore de jolies bandes de scotch noir sur les seins. “Le sex-appeal de la policière, me fait mouiller devant-derrière ». Il n’y a rien à dire, le groupe a mis le feu à la salle comme à son habitude et reste fidèle à sa réputation de bête de scène.
La très charmante Miss Kittin tout en douceur poursuit la soirée. La jeune Grenobloise se retrouve, avec son nouvel album solo, pour une fois seule face à son public. Elle entre en scène sous les douches bleues et vêtue d’une cape et d’un masque de chat blanc. Quand tombe le masque on retrouve une Miss Kittin tatouée de motifs japonais et habillée en infirmière fétichiste. De sa voix suave et monotone, la Dj se lance dans un set endiablé en apesanteur.
Passer derrière le duo Nantais n’est pas forcément de tout repos et l’artiste est très stressée (elle l’avoue elle même) et sa tension est palpable. Le show est bien réalisé mais on ne retrouve hélas pas assez l’artiste derrière ses platines (dommage pour une DJ)… Le public reste un peu sur sa faim.
Pour clore le spectacle (car il est déjà 3h), on découvre Rone devant ses platines pour le Tohu Bohu Tour qui présente le deuxième album de l’artiste ! Erwan Castex, signé chez Infiné, fait parti des nouveaux artistes de bulles électroniques, tout comme Jamie XX ou encore Superpoze que l’on avait pu écouter cette année sur le Jardin Du Michel. Tout en finesse, le français nous amène dans un univers parallèle et intemporelle. Une écriture méticuleuse avec un visuel live réalisé au millimètre, tout le public est conquis !
Article et photos : Margaux Gatti