Live Report – Marilyn Manson – Festival Sonisphère 2012

Au milieu du cortège d’artistes présents au festival Sonisphère 2012, un seul se fait remarquer en jouant les divas. Marilyn Manson, que l’on ne présente plus, n’a pourtant plus tout à fait la même aura médiatique qu’il y a quelques années. Cela ne l’empêche pas de demander à changer de loges plusieurs fois d’affilée, ou d’interdire purement et simplement l’accès aux photographes pendant son show. Passons. Bon et ce concert justement ?

L’entrée en scène du groupe peinturluré se fait sur la bande originale du film Suspiria, (composée par Gobelin) idéale pour instaurer une atmosphère sombre. On s’attend à un déluge d’effets grandioses et une mise en scène gothico-grotesque. Petite déception de ce côté puisque le décor ne casse pas trois pattes à un canard, fut-il gothique (et m’impose même l’utilisation d’expressions désuètes pour l’occasion). On pourrait penser que la configuration en festival ne permet pas forcément beaucoup de liberté à ce niveau, mais Faith No More, qui jouera juste après Manson s’offrira une mise en scène exceptionnelle.

Marilyn Manson – Photo : Ugo Schimizzi

Passons à nouveau, pour nous concentrer sur la musique. Et là, pas de souci. Le show est carré et les musiciens assurent leur métal industriel avec brio. On saluera la performance de l’ancien bassiste du groupe, Twiggy Ramirez, qui officie désormais en tant que guitariste. Pas de technicité remarquable, certes, mais un jeu de guitare efficace qui donne envie de bouger la tête, au (gros) son des accords saturés.

Niveau setlist, la bande à Marilyn fait dans le classique et c’est tant mieux ! Sur les 15 morceaux joués, on compte beaucoup de tubes, si bien que le profane y trouvera tout autant son compte que le spécialiste. On appréciera notamment la présence de mOBSCENE ou encore de Rock Is Dead, qui figurait en son temps sur la B.O. de Matrix (oui, ça commence à dater tout ça…), et bien évidemment les indétrônables reprises de Personal Jesus (Depeche Mode) et Sweet Dreams (Eurythmics).

Les rappels sont l’occasion de pimenter un peu le jeu de scène, puisqu’une estrade est ajoutée, qui évoque fortement un rassemblement d’un quelconque parti dictatorial. Il fallait bien un peu de provoc’ dans un concert de Manson. L’occasion pour la rockstar déjantée d’interpréter le fameux Antichrist Superstar et de finir par The Beautiful People.

Twiggy Ramirez – Photo : Ugo Schimizzi

D’avis de fans, un très bon concert du showman Marilyn Manson.  Mais lorsque l’on connait la réputation d’agitateur du personnage, on était en droit d’attendre un peu moins de caprices de star et un peu plus de provocation rock. Cela n’enlève rien à la qualité du concert, qui a définitivement fait craquer nos cervicales et constituait une introduction de choix à l’évènement de la soirée, le concert de Faith No More.

Article : Guillaume Hann

Retrouvez tous les articles dans notre dossier consacré au Festival Sonisphère 2012 sur : http://magazine-karma.fr/live/dossier-festival-sonisphere-2012-2/

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