Live Report : Festival Zikametz – Trinitaires – 12 septembre 2013

Live Report : Festival Zikametz – Trinitaires – 12 septembre 2013

Le mois de Septembre, quand on vit à Metz, rime avec Automne, pluie, rentrée des classes, embouteillages liés aux travaux du Mettis et… Zikametz. Le festival, du haut de ses dix éditions s’est implanté dans le paysage local et propose dix jours de festivités dans Metz et surtout aux Trinitaires. J’étais justement au premier des concerts du Zikametz 2013, qui faisait office de lancement de saison des Trinitaires.

J’avais rencontré une partie de la souriante équipe du Festival lors de leur petit déjeuner de presse (http://magazine-karma.fr/live/festival-zikametz-programmation-et-croissants/ ), et alors que je rentre dans les Trinitaires je constate que même le stress et le froid n’ont pas effacé la jovialité ambiante. Au programme de ce soir, trois groupes que je ne connais que très peu, voir pas du tout, le rendez vous est pris avec la découverte.

C’est Grand Blanc qui ouvre le bal. Sur scène, trois musiciens respectivement au clavier, à la basse et à la guitare/chant dans une ambiance relativement sombre. Ils distillent une coldwave relativement sobre. Le chant en français est rauque, rappelant parfois la vague punk des années 80. Il se mêle aisément aux sonorités old school du groupe.

Mis à part quelques coups d’éclats, la présence scénique est minimale, tout comme l’éclairage. Le groupe cherche à attirer le public dans un univers qui manque d’attrait, un pari peu recommandé. Cependant la foule de ce soir est attentive et salue les morceaux de ses applaudissements.

Suit le live d’Insect Ark, un one woman band nous venant de Brooklyn. La frêle jeune femme s’installe tranquillement derrière une table sur laquelle repose une guitare lap-steel. Les sons qu’elle fait sortir des enceintes sont planants, la toile musicale vient s’accrocher à tous les spectateurs, jusqu’à ce que raisonne une batterie, samplée, ne vienne jouer les perturbatrices. L’artiste en profite pour saisir une basse et marteler des riffs musclés tout en bougeant frénétiquement sur scène. On a un réel sentiment de construction / destruction, une envolée vers un retour à la réalité.

Alors que le second morceau commence, je crains déjà la répétition et je ne tombe pas loin, puisque bien que la forme ne soit pas toujours la même, le modèle et le fond sont toujours semblables. Bien que la formule m’aie plu de prime abord, j’aurais souhaité être plus surpris dans l’évolution du set.

Je ne me décourage pas pour autant, malgré l’ambiance dépressive instaurée par les deux premiers groupes, puisqu’il reste un nom à l’affiche: John 3:16. Il nous vient de Genève et qualifie sa musique de Drone/Industrial/Dark-Wave/Guitar-driven. Sans aller aussi loin, je peux affirmer qu’il fait de la guitare, accompagné de ses pédales d’effets et d’un ordinateur et qu’il s’inscrit résolument dans une mouvance rock, ou comme le dit l’expression « il envoie le bois ». Bien que seul, il occupe la scène avec hargne. Sa musique enrobée d’effets est englobée dans des samples alliant batterie et sons d’ambiance.

Mon seul regret quant à la prestation de John 3:16 est justement lié à ces samples. L’artiste est régulièrement obligé de venir se pencher sur son ordinateur pour connaitre le timing exact, cassant ainsi l’alchimie de la présence scénique.

Rien de dramatique, puisqu’on le retrouve rapidement penché sur ses pédales, allant jusqu’à retirer une chaussette pour jouer d’un pad avec son pied à la recherche de sonorités inédites.

La cuvée Zikametz 10 s’est donc offerte un bon débouchage, en compagnie de groupes atypiques et donne le ton en direction de la découverte. Le prochain rendez-vous est pris avec l’artiste lorrain qui grimpe, Cascadeur.

Article & photos : Matthieu Henkinet

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