Live Report : Festival We Are Young Team – Trinitaires – 5 avril 2013

Live Report : Festival We Are Young Team – Trinitaires – 5 avril 2013

Le vendredi 5 Avril avait lieu la première édition du festival We Are Young Team aux Trinitaires à Metz. Un festival axé sur l’instrumental, quel qu’en soit le style, la programmation a fait fort, puisqu’on retrouvait 8 groupes à l’affiche…

Ce soir,  c’est Poincaré qui inaugure la scène de la chapelle, un projet issu de Metz présenté de manière plutôt énigmatique: « 10 hommes, 10 guitares, 100 pédales ».

Poincaré - Photo : Matthieu Henkinet

J’ai donc tenu, à mettre en lumière le mythe, tout en continuant les mathématiques. Poincaré c’est donc 10 hommes, 20 bras, 20 jambes, 9 guitares électriques, 1 guitare basse, 10 racks de pédales contenant eux mêmes beaucoup trop de pédales pour les compter, entre 58 et 67 cordes, un projecteur vidéo et des poussées à 110 décibels.

Poincaré - Photo : Matthieu Henkinet

Autrement dit, un set percutant et même si tout n’est pas forcément carré (comme le nom du groupe l’indique), l’expérience sonore et visuelle est réussie et annonce le niveau de la soirée.

Zéro Absolu - Photo : Matthieu Henkinet

Pour la suite c’est au caveau qu’est donné le rendez vous, avec le nom que j’attends le plus, Zéro Absolu. Au détour du couloir qui y mène sont installés les stands de merchandising des groupes ainsi que celui de La Face Cachée, disquaire indépendant de Metz, qui a ce soir sorti quelques boites du magasin afin de proposer une sélection vinyles Post Rock, Post Métal et Shoegaze au public.

 

Zéro Absolu - Photo : Matthieu Henkinet

Zero Absolu prépare son matériel sur scène quand je prends place dans la salle. Alors qu’il s’apprête à jouer, la pièce commence à se remplir, les spectateurs n’aillant pas forcément tout de suite compris que le festival se déroulait dans deux endroits distincts. Pourtant, l’artiste ne tarde pas à remplir lui même la salle de sa musique.

Zéro Absolu - Photo : Matthieu Henkinet

Zéro Absolu dans le nom, un sur scène mais absolument polyvalent, il jongle entre guitare, basse, synthétiseur, batterie électronique et une multitude de pédales d’effets dont plusieurs séquenceuses pour solidifier l’ensemble. Il surprend aussi le public lorsqu’il se met à « hurler » pour accompagner certaines compositions. Certains se ferment et crient au gâchis, pour ma part, j’adhère.

En arrière scène, on retrouve une installation vidéo, accompagnant les morceaux, des images de nature, de ville, d’un show burlesque, d’un avion, l’ensemble est captivant et bien que l’artiste soit assez peu communicatif entre les morceaux, il laisse la musique et les images parler d’elles mêmes et capture pleinement l’attention du public qui se tasse dans la pièce.

Le set me semble bien trop court tant la qualité est au rendez vous, mais la soirée n’est qu’à ses débuts, et d’autres surprises m’attendent.

 

Papaye - Photo : Matthieu Henkinet

Je remonte alors dans la Chapelle des Trinitaires pour y trouver Papaye, un trio français des plus énergiques. Le batteur frappe comme un sourd sur sa batterie tandis que les deux guitaristes se chargent d’y ajouter une valeur oscillant entre punk, noise et pop déjantée.

Papaye - Photo : Matthieu Henkinet

Un groupe qui ne manque pas de ressources donc, en apparence, et qui le prouve lorsque l’un des guitaristes rencontre un problème avec le câblage de son rack de pédales d’effets. JB, le batteur s’improvise alors humoriste d’un instant pour faire patienter dans la bonne humeur les nombreux spectateurs, sans perdre la face, avant de se remettre à cogner les futs.

Le spectacle intrigue, mais plaît aussi au public qui répond positivement aux « blagues » comme aux morceaux.

Ikebana - Photo : Matthieu Henkinet

C’est au tour d’Ikebana d’investir le caveau. Il me semblait avoir déjà vu le groupe et en gardais un souvenir plutôt mauvais… Un souvenir erroné au final, puisque le combo distille un post rock certes plus « traditionnel » que ce que l’on a pu voir auparavant mais efficace, tout en débordant sur des sonorités rock par moments. Ils ne tardent pas à placer le caveau dans un état de transe, tant les spectateurs semblent figés dans l’écoute des morceaux.

Ikebana - Photo : Matthieu Henkinet

Je reprocherais cependant aux musiciens un manque de présence sur scène. Les morceaux sont propres, carrés, comme sur album au final et le live n’apporte pas vraiment de nouveauté.

Je suis moi même entraîné dans la transe locale, jusqu’à ce qu’une amie ne me tire par le bras en direction de l’étage supérieur.

Le seul élément - Photo : Matthieu Henkinet

Arrivé dans une zone moins bruyante, on m’explique la situation par un « il se passe un truc étrange au dessus ». Je me retrouve rapidement face à « Le seul élément« ,  réalisant une performance musicale enfermé dans un carré de toile. C’est au sein de cette dernière qu’il crée des morceaux, entre piano et batterie, le tout accompagné de projections. L’ensemble est tantôt glauque, beau, émouvant… On passe en réalité par une myriade de sentiments en assistant à cette création atypique. Si bien que le couloir est rapidement obstrué par le public, rendant le passage vers la chapelle et le rendez vous avec Maserati impossible, du moins pour le moment, puisqu’après quelques morceaux spectaculaires, l’artiste met fin à la performance, ouvrant alors la voie vers le prochain groupe…

 

Maserati - Photo : Matthieu Henkinet

Quand  j’arrive enfin à la chapelle, Maserati est déjà en train de jouer et les notes résonnent dans l’ensemble de la salle. Je reste quelques temps bloqué sur le batteur, qui envoie une énergie folle et donne un rythme particulier à des compositions néanmoins prenantes. Certains sons d’ambiance sont samplés tandis que les guitares s’occupent de déconnecter l’esprit des spectateurs.

Maserati - Photo : Matthieu Henkinet

Les compositions s’enchaînent rapidement, pourtant l’énergie du groupe semble être inépuisable.

Lost in Kiev - Photo : Matthieu Henkinet

A mon retour dans le caveau, le groupe Lost in Kiev s’affaire à faire vibrer les murs. J’avais été très séduit par leur album Motions et leur split avec Zero Absolu, distillant un post rock instrumental bien senti accompagné de samples de voix dans une ambiance à la mélancolie pesante, évoluant parfois vers des passages plus énervés, donnant tout un relief aux mélodies. Une grosse prestation et un grand plaisir à voir des français présenter un tel niveau dans ce registre si fermé.

The Shaking Sensation - Photo : Matthieu Henkinet

C’est à The Shaking Sensations de fermer la marche, toujours dans le caveau, sans changer radicalement de registre, quelques différences se font ressentir par rapport au prédécesseur, à commencer par l’absence totale de voix, pas même samplées, mais surtout la présence de deux batteries en soutien à des mélodies cristallines.

The Shaking Sensation - Photo : Matthieu Henkinet

On se laisse rapidement emporter par les notes, et ce jusqu’à la dernière vibration…. Encore un événement de qualité et de poids aux Trinitaires, qui n’en fini pas de séduire par son ouverture tous horizons !

The Shaking Sensation - Photo : Matthieu Henkinet

Article : Matthieu Henkinet

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