Le vendredi 29 juin 2012, la première édition du Festival Musiques Hors Format ouvrait ses portes, après une entrée en matière plutôt réussie aux Trinitaires la veille (> voir notre live report). C’est sur la place de la République que se poursuit jusqu’à la fin du week-end les concerts du Festival Musiques Hors Format.
Mo’Kalamity entame la journée. Les musiciens commencent l’intro avant la venue de l’auteur, compositrice et interprète. Cette artiste qui s’est imprégnée des sonorités Reggae depuis son plus jeune âge, partage avec nous son univers et ses pensées. En effet, avant chaque titre, elle nous explique les directions de ses textes et son implication personnelle. Originaire du Cap-vert, elle ressent le besoin de nous transmettre sa culture basée sur le partage, l’entraide et le respect entre les individus. C’est une artiste engagée sans prétention qui se produit devant nous ce soir, avec des messages de paix en lesquels chacun peut se retrouver.
Le groupe a présenté ses deux albums avec une démonstration appuyée de bonne humeur. En effet, ce qui m’a le plus marqué lors de leur prestation est le sourire qu’ils affichaient tous. Ils étaient heureux d’être là et le public l’a ressenti. Les fans étaient bien évidemment présents au rendez-vous, mais les autres personnes venues pour la découvrir, ont été facilement convaincus par ces rythmes envoûtants. Les membres du groupe prendront également le temps de signer des autographes et de recevoir les cadeaux de leurs fans. Je tiens à souligner la ténacité des groupes de reggae, comme Mo’Kalamity. Leur passion pour la musique est leur principal moteur et quand un public est présent et réceptif comme ce soir, c’est leur plus belle récompense.
Pour le deuxième concert de cette soirée, c’est la chanteuse Irma qui a pris le public sous son bras et l’a fait voyager. Cette jeune camerounaise, dont l’album a été produit par My Major Company, grâce au soutient des internautes, était face à nous avec son large sourire et son bonnet fétiche qui est devenu son signe distinctif. Le concert commence dans un rythme ensoleillé avec les titres présents sur son premier album, chanté à gorges déployées par le public. Accompagnée de ses musiciens presque tous multi-instrumentistes et dont le talent n’est plus à remettre en cause, Irma nous balade dans son univers, aux légères notes Soul. Mais l’un des meilleurs moments de la soirée reste tout de même celui où la jeune femme se retrouve face à son public, en compagnie de sa seule guitare. L’instant semble tellement intimiste que l’on a l’impression d’être seule avec elle, alors que la Place de la République est bondée. C’est ça l’effet Irma, elle vous captive et vous emmène là où elle veut, tout dans une simplicité remarquable.
Mais pas question de s’endormir ! Irma nous réveille vite à coup de BeatBox, pour une reprise des Jackson Five « ABC ». Et quelle reprise !
Ses musiciens finissent par revenir, et nous présentent des chansons absentes de son album. L’occasion une fois de plus de partager sa passion pour la musique qu’elle a depuis son plus jeune âge.
Le public, admiratif, la rappellera de nombreuses fois sur scène, et la jeune femme ne ratera pas une occasion de reprendre sa guitare et aussi de remercier son public ainsi que tous les internautes ayant financé son album.
> retrouvez l’interview d’Irma
La première journée de ce festival s’achèvera avec les Bass Maker, groupe fondé par deux curieux personnages mélangeant Roots, Raggamuffin, Ska et Rocksteady. Tout est mixé par un dj en arrière scène, pour créer un son unique et instantané. Plutôt surprise par ce virage à 180° entre les groupes précédents et celui-ci, j’ai été un peu chamboulée par ces rythmes aux cadences extrêmement rapides, ces deux personnages au charisme hors du commun et ce mix de genres musicaux. Mais je suis finalement assez bien rentrée dans leur jeu, me laissant braquer sans broncher par leur titre « Hold up » qui a entamé ce concert riche en énergie.
Entre textes tantôt humoristiques et tantôt plus sincères sur des problèmes de société, le groupe est à lui seul un paradoxe. Et ça fonctionne ! Lorsqu’ils chantent un de leur titres intitulé <<Bouges tes fesses>>, le public exécute, et se lance dans une danse de foule transcendante et ce jusqu’à la fin du concert. On retient de Bass Maker cette transmission d’une énergie incroyable pendant presque une heure, dans un style riche et original qui colle parfaitement à leurs personnages. Le duo n’a pas fini de nous faire danser et de faire vibrer les baffles !
Article : Samantha Rodriguez