Karma a passé deux soirées au festival les IndisciplinéEs à Lorient, dans la salle Cosmao Dumanoir, les 7 et 8 novembre 2014. Un beau festival, à la programmation soignée, avec des concerts organisés sur une semaine, que nous sommes heureux de vous faire découvrir !
Le feu! d’artifice du vendredi
Feu! Chatterton lance la soirée. Groupe encore inconnu il y a un an, il est en passe d’exploser auprès du grand public, après la sortie de son premier EP.
Il y a dans l’écriture poétique d’Arthur, le chanteur, beaucoup de lyrisme. Un savoir-faire rare dans le mélange et le choix des mots, dans la réhabilitation des mots d’avant, de ceux qui se sont petit à petit perdus dans la richesse de la langue française. L’interprétation est parfaite, l’émotion passe à travers sa voix, au timbre si particulier. Les chansons de Feu! Chatterton sont un voyage, dans lequel on s’embarque sans s’en rendre compte. En quelques minutes, toute la salle est sous le charme d’un charismatique interprète, habité par ses textes. Et c’est une ovation méritée qui salue le départ des cinq parisiens.
Arrive ensuite le concert de The Struts, quatuor anglais de Derby. Qu’on se le dise, ce concert est de ceux dont on se souvient. Pour de nombreuses raisons. D’abord, pour le goût immodéré et (trop) prononcé du chanteur Luke Spiller pour les paillettes et pour sa gestuelle inimitable, ensuite, pour la débauche d’énergie et la générosité impressionnantes dont les quatre membres du groupe font preuve pour faire danser et chanter une foule pas forcement conquise aux premiers riffs. Enfin, pour l’efficacité avec laquelle, finalement, ils arrivent a emmener tout le monde avec eux, mais encore, pour cet instant suspendu ou Luke Spiller, en plein milieu d’une reprise de Get It On, descend dans la foule, fait s’accroupir tout le monde et organise une battle côté gauche contre côté droit. Des moments toujours appréciés par un public qui ne demande qu’à participer, pourtant trop rares dans les concerts. Ces anglais-là ont la recette infaillible pour emballer leur show, pour en faire un moment de bon rock et de pur plaisir.
Après le salut des Struts, la soirée passe à l’électro, avec Acid Arab d’abord, puis Etienne de Crecy et son projet Super Discount. La salle devient dancefloor, les amateurs du genre sont ravis. La nuit s’achève dans une ambiance survoltée.
Fakear et Klaxons en tête d’affiche le samedi 8 novembre 2014
La salle se remplit doucement quand la soirée débute avec Fuzeta, jeune groupe breton. Le quatuor joue une pop mélodieuse, chantée le plus souvent a trois voix, dans une belle harmonie. On les retrouvera prochainement a l’affiche des Bars en Trans, qui n’a plus a démontrer son talent pour dénicher les groupes de demain. A suivre de près, donc !
Les groupes bretons sont décidément bien talentueux et c’est au tour de Bantam Lyons de le prouver. Le quatuor propose un joli set aux sonorités plus rock, bien aidé par un public chaleureux.
La salle s’est bien remplie quand les Belges de BRNS montent sur scène. Autour de Timothée Philippe, au chant ET a la batterie, une fois n’est pas coutume, le groupe met une énergie folle a convaincre un public pourtant déjà conquis d’avance. Sur chaque chanson, les Belges se donnent à fond. Ils reçoivent une ovation bien méritée à la fin de leur set. Mention spéciale pour Mexico, gros succès auprès des festivaliers.
C’est au tour des Klaxons. Les Anglais, tout en blanc, livrent ici un de leurs derniers lives en France, avant la séparation du groupe. Des fameux Echoes, ou Golden Skans, au récent There is no other Time, aucun titre emblématique du groupe n’est oublié. La foule est à fond, les mains en l’air. A l’applaudimètre, le groupe l’emporte haut la main. Ils quittent la scène sans rappel et laissent déjà un peu de nostalgie derrière eux.
VID-20141109-00004 (extrait d’Echoes Live)
Pas le temps de s’apitoyer, la relève de l’électro Fakear prend le relais. L’homme fort du moment est très attendu. Il ne décevra pas.
C’est là-dessus que s’achève le festival pour nous, après deux belles soirées musicales. Au passage, on souligne aussi la qualité de l’organisation. Le festival se poursuit jusqu’au 10 novembre.
Article et photos : Manuella Binet