Live Report : Black Flag – Rockhal – 14 mai 2013
Mardi 14 mai j’avais rendez-vous à la Rockhal avec un des groupes phare du début des années 1980. Pour ceux qui ne connaissent pas les Black Flag, combo au logo emblématique composé par un drapeau noir stylisé représenté par quatre barres noires, un petit rappel s’impose.
La Rockhal a hissé le drapeau noir
Black Flag est d’abord un groupe qui a révolutionné le son punk hardcore et qui l’a conjugué à la façon « Do it yourself ». Le cocktail de sons hybrides a rallié à sa sortie un bon nombre de fans qui se sont sentis directement visés par leur musique atypique, mais aussi par leurs paroles anarchiques et anti-systèmes. Ils figurent dans la même lignée que certains groupes plus récents comme Bad Religion ou les non moins célèbres The Exploited.
Le groupe originel, qui a été créé par Greg Ginn (guitare) et Chuck Dukowski (basse), était accompagné par Keith Morris (chant) et Brian Migdol (batterie). La dénomination de « Black Flag » trouve son origine dans … un insecticide ! Si, si ! « Black Flag » est une des plus anciennes marques d’insecticide aux Etats-Unis. Officiellement le groupe s’est dissout en 1986, mais s’est récemment reformé sous deux formes : premièrement « Flag » avec le chanteur originel Keith Morris et enfin deuxièmement le groupe que nous sommes allés voir à la Rockhal en ce mardi soir « Black Flag » incluant le guitariste Greg Ginn, pilier du groupe phare des années 80, Keith Morris ayant été remplacé par Roy Reyes au chant.
Je m’attendais donc à ce qu’un public un peu plus âgé soit présent à la Rockhal et j’ai été pour le moins assez surprise de voir que l’audience était très hétéroclite. A mon arrivée j’ai été accueillie par la chanson I don’t care et je me suis rapidement rendue compte que le groupe était bien loin de celui que j’avais dans mes souvenirs. Que devient souvent un groupe de punk hardcore quand il vieillit ? Certains d’entre vous diront qu’ils se sont assagis, d’autres, comme moi, penseront qu’ils ont nettement perdu de leur mordant. Greg Ginn, guitariste aussi adulé que décrié, semblait absent sur scène et son head banging n’était pas très vif. Le chanteur Roy Reyes, aux longs cheveux blonds et gouttes de sueur qui perlaient sur son front, était quant à lui plus proche de la satire ou de l’autodérision que d’un vrai chanteur de punk. Pourtant ce n’est pas faute d’avoir essayé, Roy n’a pas cessé d’enchaîner les poses phalliques avec le micro, notamment pendant le titre I can see you ou pendant leur nouveau titre Down in the Dirt, mais n’a lui aussi pas convaincu le public.
Après plus de 50 minutes de concert, je suis partie de la salle sur un air qui a très bien résumé mon état d’esprit à la fin de la soirée : Stupid me.
Article : Nathalie Barbosa