Interview Post-Mortem #2 – Michaël Marche

Interview Post-Mortem #2 – Michaël Marche

Une interview Post-Mortem ? Quelle idée ! A travers ce concept, retrouvez la vie et le parcours d’un artiste ou d’un groupe…encore bien vivant ! Rassurez-vous, nous n’inventons rien et nous n’avons tué personne ! Il s’agit d’une initiative de Môssieur Louis, permettant de voir d’un oeil différent, la carrière artistique de formations que vous connaissez par coeur…ou dont vous ignorez tout. Pour cette interview, nous accueillons Michaël Marche !

Môssieur Louis : Bienvenue Michaël MARCHE. Nous sommes le 12 novembre 2012 et vous venez de périr. Je vous accueille aujourd’hui au paradis des musiciens. Avant d’y pénétrer, la règle est de subir quelques questions posées par votre humble serviteur.

Identité : Michaël MARCHE, né il y a près de quarante ans en Lorraine. Comédien, compositeur, interprète et auteur de chansons mais également de pièce de théâtre. Vous avez sortie deux albums, « En ballade » avec le groupe Kalomanga en 1998 et « Michaël Marche » en 2001. En ce jour du 12 novembre 2012 et dans le but de pêcher, vous avez jeté un bâton de dynamite sur un lac gelé. Bâton que votre chien de chasse s’est empressé de vous rapporter avant l’explosion fatale.

Est-ce que tout cela est exact ?

 

Michaël Marche : En fait non, mon cher Môssieur Louis puisque j’ai sorti un troisième album en 2006 « Espèces en Voix d’Apparition ». J’ai également joué Dieu dans un court « Gone With The Mint »…Enfin au moment de mon accident mortel, j’avais jeté le bâton de dynamite dans le simple espoir de faire péter la glace comme ça, pour rien… J’avais oublié que j’étais venu avec le chien…

 

ML : Comment vous sentez-vous maintenant ?

Michaël Marche :  Plus entier que jamais !

 

ML : Qu’est-ce qui va vous manquer le plus sur la vie terrestre ?

Michaël Marche :  S’il y a au paradis : des femmes, du vin, un bon copain, une guitare, un papier et un crayon alors peu de choses sur terre me manqueront…

 

ML : Et qui va vous manquer le plus ?

Michaël Marche : Les gens que j’aime mais je sais qu’il passeront tôt ou tard par ici… Le public aussi, surtout celui des premières heures parce que c’était une époque où les gens n’étaient pas coincés avec un casque sur la tête et ainsi gavés de musique, blasés… C’était également le joli temps des mélodies, des gimmicks… Bref, mon premier public me manquera plus que celui qui m’a fait l’honneur, plus tard,  de m’écouter parfois…

 

ML : En regardant derrière vous, quel est le moment de votre carrière que vous aimeriez revivre ?

Michaël Marche :  Quand vous dites ça comme ça, j’ai l’impression d’avoir eu une belle carrière – vous êtes un bon journaliste Môssieur Louis – et de meilleurs moments que d’autres…  Je crois que ma rencontre avec Francis Cabrel et son association de promotion des artistes a été un moment de déclic, de joie d’être enfin reconnu par des gens dont je ne partageais pas l’ADN… Ce moment est en compétition avec un autre, je me permets donc de tricher un peu avec votre question… J’ai été envahi de bonheur en participant à la création d’une troupe de théâtre parisienne « Dans Les Decors »… Ces deux moments sont de ceux pour lesquels j’ai été prêt à perdre tout le reste…

 

ML : Et celui que vous n’aimeriez surtout pas revivre ?

Michaël Marche : Mon premier concert, parrainé par Cabrel… Après 9 jours de travail, de cuite, de cigarettes et de rires, je suis arrivé sur scène quasiment aphone… J’étais paniqué !!

 

ML : S’il y avait une chose que vous aimeriez refaire, quelle serait elle ?

Michaël Marche :  J’aimerais, si c’est possible ici, retomber amoureux comme je l’ai déjà été, avec la même force et la même perpétuité…

 

ML : Avez-vous un regret ou un remord quelconque ?

Michaël Marche :  D’être mort avant d’avoir réalisé mon premier film… C’est l’histoire d’un garçon qui ne peut s’exprimer que par le chant, la musique et qui, grâce à un pouvoir magique, peut transformer le monde en comédie musicale… Sympa, non ?!

 

ML : Après avoir rejoint le paradis, avec quels musiciens également décédés aimeriez-vous fonder un groupe céleste ? Et comment l’appelleriez-vous ?

Michaël Marche :  Je redoutais un peu cette question… Les musiciens vont me haïr à cause de cette réponse mais ce ne sont pas les musiciens qui me manqueront le plus, même s’ils sont partie intégrante de ce que j’aime dans mon métier… Je suis dans la chanson et ça n’est pas pareil, c’est un autre art, une autre invention humaine… J’aimerais monter un groupe avec des créateurs de chansons, qu’ils soient musiciens ou non, bien que je préférerais finalement qu’ils soient tous auteurs-compositeurs et interprètes… J’ai l’impression que celui qui peut créer une mélodie, les mots qui vont avec et donner l’émotion qu’il faut dans son interprétation est plus dans ma vérité à moi…

Dans mon groupe, il y aurait Jacques Brel, Otis Redding, Léo Ferré par exemple mais je compte bien monter plusieurs groupes ici, vu les possibilités qui me sont offertes… Je laisserai à Jacques le soin de choisir le nom du groupe…

 

ML : d’un point du vue plus général, quelle est la personne que vous avez hâte de revoir au Paradis ?

Michaël Marche :  Jacques Brel parmi tant d’autres !! J’espère qu’il donne des concerts ici parce que je l’ai loupé en bas…

 

ML : Que voudriez-vous qu’on retienne de vous ?

Michaël Marche :  Mon souffle… Et qu’en général, j’ai été meilleur que pas bon dans l’ensemble de toutes mes entreprises, artistiques ou non…

 

ML : Quel épitaphe avez-vous choisie ?

Michaël Marche :  « Je compte bien revenir…»

 

ML : Avant de vous laisser rejoindre la grande salle de concert divine, quelle aurait dû être votre actualité proche ?

Michaël Marche :  Je remontais un groupe de chansons originales, j’allais « réaliser » une mini-série surréaliste « la théorie du con d’plot » ainsi qu’une série comique « S.M.Go » entre autre…

 

ML : Merci Michaël MARCHE.

Michaël Marche :  Ça vous fera 50 balles…

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