Interview : Papa Roach

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Papa Roach est un groupe de rock alternatif et de nu metal californien formé en 1993 par Jacoby Shaddix, Dave Buckner, Will James et Ben Luther, dans la petite ville nord-américaine de Vacaville en Californie. Depuis le 24 octobre 2014, Papa Roach est en tournée avec In Flames en Allemagne et en Scandinavie. Le groupe sera de retour en Europe (et en France) en 2015 à plusieurs reprises pour différents festivals et concerts avec leur nouvel album « F.E.A.R » qui sortira début 2015 sur Eleven Seven Music (distribution Warner). Tobin Esperance, qui a rejoint le groupe après le départ de Will James en 1996, est le bassiste du groupe depuis lors et il a depuis écrit une trentaine de chansons pour Papa Roach. De passage en France pour l’écoute de leur prochain album, c’est bien Tobin qui a accepté de répondre à nos questions.

Bonjour Tobin ! Vous reviendrez en 2015 avec un nouvel album appelé « F.E.A.R. ». Pourquoi cet acronyme en particulier, qui correspond aussi au titre de votre premier single ?
Bonjour Nathalie ! Effectivement c’est un acronyme qui signifie « Face Everything And Rise » (ndlr : traduisez « Faites face à tout et soulevez-vous »). En fait cet acronyme, c’est Jacoby (ndlr : Shaddix, le chanteur du groupe) qui l’avait noté sur les murs du studio lorsqu’on était en train d’enregistrer. Il ne savait pas trop à quoi cela pourrait servir mais la phrase lui a plu et il nous a dit qu’il voudrait peut-être l’utiliser plus tard. Je trouve que la peur, donc Fear, est un sujet universel et elle joue un grand rôle dans nos vies en général. Souvent, les personnes se font dicter leur conduite par leurs peurs personnelles. En même temps, cet acronyme reflète quand même un certain espoir. Nous voulions faire un album lumineux ou du moins qui annonce une lumière au bout du tunnel.

Est-ce que ce nouvel album reflète vraiment cet état d’esprit pour tous les membres du groupe ?
Oui, absolument. Nous avons d’abord écrit la musique et les paroles sont venues après. Nos chansons reflètent les événements de nos vies à ce moment-là. Nous ne voulions pas faire un album-concept avec une idée ou un sujet bien précis. Cet album est un instantané de nous quatre et chacun y a vraiment mis du sien. Nous avons vécu pas mal d’épreuves et ce n’est jamais simple vu le nombre d’années qu’on a déjà passées ensemble, donc on n’a pas voulu se plaindre ou se lamenter sur notre sort et on est allé de l’avant.

Qu’est-ce qui vous a fait choisir Kevin Churko et Kane comme producteurs de ce nouvel album ?
En fait, c’est notre manager qui nous ont fait cette proposition. Personnellement, je ne connaissais pas du tout leur travail avant de bosser avec eux. Le manager nous a cité quelques albums sur lesquels ils avaientt bossé et nous a parlé de l’album Blood du groupe In This Moment, album que j’aime vraiment beaucoup. Les Kane c’est vraiment un duo très talentueux, car ils ne sont pas que producteurs, ils sont aussi auteurs, compositeurs, et ils font aussi le mixage.

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Kevin Churko a travaillé avec une liste très éclectique d’artistes… Ca va d’Ozzy Osbourne à Céline Dion. Cela ne vous a pas effrayés ?
C’était une expérience vraiment très riche, au contraire ! Je trouve cela vraiment bien d’avoir quelqu’un qui s’adapte à ton style et non l’inverse. Nous avions tellement confiance que nous sommes allés en studio avec une page blanche. Nous n’avions rien d’écrit avant d’aller le rejoindre. Sa dynamique a beaucoup apporté à notre façon de composer les titres.

Tu parlais de « lumière au bout du tunnel » concernant ce nouvel album. Te considères-tu comme quelqu’un de croyant ?
D’un point de vue universel, je pense que je suis quelqu’un de spirituel, oui. Cet album se veut plein d’espoir en tout cas. Nous voulons croire à une certaine destinée. Cependant, de nous quatre, je pense que c’est Jacoby le plus spirituel. On le voit dans ses textes qui sont tout de même assez lourds.

Cet album coïncide avec l’anniversaire des 15 ans de la sortie de l’album Infest, qui a été l’album du succès. Quel regard portes-tu sur votre évolution ?
Je suis très fier de cette longévité, car comme je le disais, ça n’a pas été rose tous les jours. Nous avons souvent rebondi pour garder notre amitié intacte. Aujourd’hui nous sommes plus adultes, nous avons grandi, surtout mentalement, d’ailleurs. Nos vies ont changé. On s’est marié et on a eu des enfants, mais le cœur de notre groupe et de notre musique est toujours le même. Je suis conscient du fait qu’on s’est souvent perdu le long de notre cheminement, mais de mon côté, je pense avoir su convertir ma putain d’agression en énergie positive.

Comment étiez-vous il y a 15 ans ?
Nous buvions beaucoup et on prenait toutes sortes de drogues. Nous mettions tout le monde en colère et on était très immature. Aujourd’hui, nous sommes mieux organisés et beaucoup plus équilibrés. Nous faisons très attention à nous-mêmes et aussi aux fans. On respecte beaucoup plus les personnes qui croisent notre chemin que cela soit en privé ou d’un point de vue professionnel. Aussi, je fais beaucoup plus attention à ce que je raconte aux médias. Nous étions de jeunes punks à l’époque, donc, souvent, on disait n’importe quoi et il n’y avait aucun filtre. Un jour, tout était nul et le lendemain tout était rose. J’étais très imprévisible, mais je ne regrette rien aujourd’hui même en regardant en arrière et en prenant dans la figure toutes les conneries qu’on a pu faire.

Quand vous étiez de jeunes punks, cela vous arrivait-il de détruire des chambres d’hôtels, comme le veut la tradition rock ?
Oui, absolument ! Il nous est arrivé de jeter des téléviseurs du 14ème étage dans la piscine qui était en contrebas. On pissait sur les meubles et on chiait partout. Il nous est même arrivé de coller les meubles au sol avec de la super-glu. Franchement je n’en suis pas fier. On a eu des factures d’hôtel qui, je pense, battaient tous les records. On ne se rendait pas compte qu’il y avait des personnes qui devaient réparer nos conneries et notre merde derrière nous.

Est-ce qu’il y a une question des journalistes que tu ne peux plus entendre aujourd’hui ?
Oui, celle notamment concernant l’origine du nom du groupe « Papa Roach ». Je pense qu’on a fait le tour de la question ! (rires)

OK, je prends note. Vous avez partagé la scène avec beaucoup de groupes et pas des moindres. Pour n’en citer que quelques-uns, il y a eu Slipknot, Eminem ou encore Buckcherry. Y a-t-il un groupe avec lequel tu aimerais bien partir en tournée ?
Je n’y ai jamais pensé, tiens. Il y a pas mal de noms qui me viennent en tête mais souvent les groupes ne sont même plus ensemble en fait (rires).  On a eu la chance d’être dans pas mal de festivals, ce qui fait qu’on a rencontré beaucoup de nos influences musicales comme Rage Against the Machine ou The Prodigy par exemple. Souvent, quand on découvre un groupe sur scène qui nous plait, backstage on leur dit qu’on adore ce qu’ils font et tout d’un coup on décide de partir en tournée ensemble. C’est vraiment fou. Là, sur ce dernier album, il y a une chanson qui s’appelle Gravity, qui a était faite en collaboration avec Maria Brink, chanteuse du groupe In This Moment. Du coup on a décidé de faire la promotion de l’album et de partir en tournée ensemble.

Comme vous avez appelé cet album « F.E.A.R. », peux-tu nous parler de tes peurs les plus intimes ?
En fait, moi, j’ai de très grandes peurs. J’ai peur de ne plus être créatif dans ma musique. J’ai peur de ne plus être capable d’aimer quelqu’un de la façon dont cette personne mériterait d’être aimée. Je n’ai pas peur des serpents, des araignées et même des cambrioleurs. Ma femme se moque toujours de moi et me dit que je n’ai peur de rien et que ça l’agace prodigieusement. Cela fait deux fois que des cambrioleurs essaient de rentrer chez nous et cela fait deux fois que je me retrouve à les pourchasser jusque dans la rue en caleçon et avec une batte de baseball à la main.

Au moins comme ça ils seront prévenus. Pour terminer : notre question rituelle. Beatles ou Rolling Stones ? Et pourquoi ?
Pour moi, ce sera les Beatles. Mon père et ma mère ont toujours été fans et j’ai grandi en écoutant leur musique. Elle me surprend encore tous les jours et les Beatles ont changé la musique à jamais.

 

Propos recueillis par : Nathalie Barbosa

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2 Comments

  • […] Le groupe de metal Stoneghost a sorti un album en autoproduction appelé New Age Of Old Ways mais vient de se faire signer sous le label Mascot Records et le ressortira donc pour l’occasion le 27 avril 2015. Avant la ressortie de leur album, avec une nouvelle couverture pour l’occasion, on a parlé avec Jason Smith, chanteur mais aussi artiste-tatoueur, qui nous a parlé des dessous de leur retour en force. Cela n’a pas été sans mal, car il était très concentré dans une discussion sympathique avec les membres de Papa Roach (avec qui nous avions parlé ici). […]

  • […] PAPA ROACH is back ! Il y a quelques semaines le groupe californien avait révélé en avant-première et en guise « d’introduction », le titre « Warrior », avant de lancer son véritable nouveau single, « Face Everything And Rise », illustré par un clip percutant réalisé par le chanteur Jacobi Shaddix en personne ! Regardez ici  et relisez notre interview avec le groupe ici. […]

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