Interview : Linda Lewis

Interview : Linda Lewis

Linda Ann Lewis, aînée de six enfants, est née dans le West Ham à Londres dans une famille très unie. Dès son jeune âge, Linda affiche un talent vocal précoce indéniable et n’hésite pas à chanter en public dès que l’occasion se présente. Elle n’a que trois ans quand sa mère décide de l’envoyer dans une école de théâtre locale. Au cours des prochaines années, Linda sera régulièrement présente dans des petits rôles dans des série et au cinéma. En 1961, elle apparaîtra dans le film « A Taste Of Honey », et en 1964, elle jouera le rôle d’une fan hurlant dans le film des Beatles « A Hard Day’s Night »…

Au début des années 1970, elle déménage dans une maison à Hampstead qui suit les préceptes d’une communauté hippie. La maison était presque toujours pleine de personnes qui avaient un lien de près ou de loin avec la musique. Parmi ses résidents permanents il y a eu le producteur, Ian «Sammy» Samwell (qui est devenu découvreur de talent chez Warner Brothers), Robert Wyatt, le batteur et chanteur du groupe Soft Machine, et Jeff Dexter, DJ et promoteur de concerts. Des musiciens comme Cat Stevens, Marc Bolan et Elton John étaient des visiteurs fréquents. Un jour par hasard, alors qu’elle chantait et jouait de la guitare dans le salon, Ian Ralfini, qui était à l’époque à la tête de Warner au Royaume-Uni, l’a entendue et lui a proposé un contrat.

Folk, soul, pop, rock et reggae : Linda Lewis regroupe tous ces éléments !

Depuis ce moment, Linda est une chanteuse et une compositrice très demandée, mais elle a accepté de répondre à nos questions sans la moindre hésitation.

Bonjour Linda ! Votre carrière dans les arts a commencé à un âge très précoce : à trois ans, votre mère vous a envoyée dans une école de théâtre. Pourquoi avoir choisi le chemin de la musique finalement ?

Bonjour Nathalie ! Le chemin de la musique m’était prédestiné avant même que je naisse, car j’ai hérité de la voix de ma mère Lilly qui n’a jamais eu la chance de pouvoir l’exprimer. J’étais seulement dans des films parce que j’étais à l’école de théâtre et que c’était le seul moyen pour les jeunes d’avoir un travail rémunéré. Nous étions vraiment très pauvres et c’était la seule option à l’époque. Je chantais déjà beaucoup en ce temps mais je ne faisais pas d’enregistrement.

Aujourd’hui vous êtes chanteuse, compositrice, guitariste et claviériste autodidacte. Quel est le rôle dans lequel vous vous sentez le plus à l’aise ?

J’aime beaucoup chanter une fois que je suis sur la scène et le projecteur est rivé sur moi. Juste avant ce moment je suis une vraie boule de nerfs ! Aujourd’hui, je me sens plus à l’aise dans l’écriture de chansons.

Vous avez été choriste pour d’autres, comme par exemple David Bowie, Al Kooper, Cat Stevens, Steve Harley et Cockney Rebel, Rick Wakeman, Rod Stewart, Colibri et Jamiroquaï. Quelles sont pour vous les qualités indispensables pour être une très bonne choriste ?

Pour être un bon choriste que vous devez beaucoup vous entraîner puis quand vient le bon moment, il faut savoir lâcher prise et se faire confiance. Il ne faut pas avoir peur de faire des erreurs ou de se ridiculiser.

Avec qui avez-vous aimé travailler ?

Billie Holliday, Edith Piaf, Judy Garland. Toutes ces personnes ont chanté avec leur cœur et seront toujours éternelles, et ceci au prix de nombreux sacrifices dans leur vie privée. La partie technique n’est pas la partie la plus importante dans le chant. David Bowie a été le plus gentil. Je ne citerai pas les personnes les moins sympas, mais il en a eu quelques-unes !

Vos chansons ont été reprises pas mal de fois. Aimez-vous ces reprises ?

Oui, j’aime bien quand les artistes reprennent mes chansons et quand ils y ajoutent leur signature. Par exemple j’aime beaucoup la version de Joss Stones pour la chanson « Sideway Shuffle ».

Vous disposez d’une gamme vocale de cinq octaves. Mariah Carey a été comparé à vous à ce sujet. Aimez-vous la comparaison?

Je ne pense pas que Mariah et moi on se ressemble mais j’ai déjà été comparée à Minnie Ripperton, Michael Jackson ou à Blossom Dearie. J’aime le fait que l’on ne puisse pas me classer dans une catégorie.

Avez-vous des regrets ?

Je regrette de ne pas avoir travaillé avec Maurice White des Earth Wind And Fire et bien sûr Stevie Wonder lorsque j’en ai eu la chance mais je voulais rester fidèle à mon mari de l’époque : le producteur Jim Cregan. Quelle idiote j’étais !

Quel a été le meilleur conseil qu’on vous a prodigué en tant qu’artiste ?

Le meilleur conseil que j’ai reçu est que je suis unique et que je dois «continuer de continuer » ! C’est ce que je fais tous les jours ! Mon meilleur conseil pour les nouveaux chanteurs est de croire en votre chant et de vous amuser !

Quels sont vos projets pour les années 2013 et 2014 ?

J’ai beaucoup d’idées de chansons pour des émissions de télévision sous le coude. Fin octobre je vais aux Etats-Unis pour essayer de concrétiser tout ça. En attendant, je vais apparaître sur Vintage TV en septembre.

Quels sont vos artistes actuels préférés ?

Dans les jeunes talents, j’aime beaucoup Michael Kiwanuka et Laura Mvula.

Enfin pour terminer, la question rituelle pour Karma: préférez-vous les Beatles ou les Rolling Stones?

Les Beatles ! C’est une question de feeling !

Propos recueillis par : Nathalie Barbosa

http://www.lindalewis.co.uk/

Be first to comment