Interview : Ghostpoet

Interview : Ghostpoet

La Rockhal présentera Ghostpoet à l’EXIT07 à Luxembourg-Hollerich le mardi 4 juin 2013. Il est l’un des artistes britanniques les plus originaux du moment. Ghostpoet proclame une nouvelle voix dans la scène de la street poetry et il fera une escale au Luxembourg avec son groupe en live. Il y jouera des chansons de son album premier Peanut Butter Blues & Melancholy Jam, qui lui a valu une nomination au Mercury Prize, et de son nouvel album Some Say I So I Say Light. Avec son mix enivrant composé de guitare indie, d’une batterie fracassante, de beats électroniques et de synthés sinistres, définir la musique de Ghostpoet n’est pas facile et c’est une des raisons pour laquelle il a autant de fans. Le Magazine Karma a pu s’entretenir un peu avec lui.

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Bonjour ! Il y a du bruit autour de toi ! Où es-tu en ce moment ?

Bonjour Nathalie ! Je suis dans un pub à Londres. Attends je vais sortir…

 

Tu utilises souvent les jeux de mots avec de la nourriture. Je pense notamment au nom de premier album (= le blues de beurre de cacahuète et de la confiture de mélancolie). Quelle est ta relation avec la bouffe ? 

(Rires) Très bonne, je te remercie ! Je pense que l’on peut parler d’une bonne harmonie ou d’un très bon mariage ! J’aime les bonnes choses et la nourriture en fait partie !

 

Est-ce que tu prends beaucoup de temps à choisir les paroles qui collent parfaitement à tes chansons ?

En fait, pas vraiment. J’essaie de trouver la bonne combinaison de paroles qui va avec la musique mais je n’y perds pas un temps monstre, non. Il faut que cela soit fluide et que cela vienne naturellement, sinon je perds très vite patience en fait.

 

Dans quelles conditions as-tu enregistré ton premier album ?

Je me suis beaucoup inspiré de ma vie d’étudiant pour mon premier album. J’observais beaucoup les gens autour de moi et j’écrivais là-dessus. Là je pense que les choses n’ont pas trop changé aussi pour le deuxième album. Mais le premier était du fait maison et surtout c’était un hobby pour moi la musique. J’y consacrais le temps que je pouvais et je faisais des petits concerts dans les bars et clubs autour de la Coventry University où j’étais étudiant. Puis j’ai été nommé pour le Mercury Prize et les choses sont allées très vite.

 

Comparé aux autres rappeurs, tu ne parles pas de drogues, de sexe ou d’armes. Tu es un gars normal en fait?

Oui, on peut dire ça ! (rires) Je ne suis qu’un simple artiste qui écrit sur ce qu’il voit ou ce qu’il entend. Je ne me considère pas comme un rappeur d’ailleurs mais je suis plutôt un observateur. Je décris ce qui se passe à un moment x de mon existence et je le décris en musique. Je ne me considère pas comme un messager.

 

 

Y a-t-il eu un moment où tu as pensé ne jamais percer dans la musique ?

Je fais de la musique depuis beaucoup d’années et je n’ai jamais vraiment pensé qu’un jour je pourrais en faire un métier. Cette pensée est assez récente en fait. J’ai la chance énorme que le public s’est intéressé à la musique que je fais très très vite. Je considère la musique comme une progression : j’aime écrire, composer, produire. Tout le processus me plait ! Tout le reste c’est du bonus ! J’espère pouvoir continuer encore un long moment.

 

Tu n’as donc pas vraiment ressenti de pression par rapport aux attentes concernant ton deuxième album ?

Non. Aucune pression. Je n’associe pas la musique à un stress. Je pense que le jour où ce sera le cas, j’arrêterai d’en faire. J’espère que ma musique va plaire mais j’ai fait des études, j’avais un métier dans une compagnie d’assurance, donc si ça ne marche pas, je pourrai gagner ma vie autrement. Et puis, je pourrai toujours continuer à faire de la musique à côté, rien ne m’empêche de garder cela.

Il y a quelques années, je pensais souvent à ce que j’avais envie de faire étant adulte. Cela me prenait la tête. Aujourd’hui je vois cela différemment. Je n’ai pas besoin d’être riche et je n’accumule pas mon argent. Je dois juste en avoir assez pour vivre.

 

Enfin pour terminer, la question rituelle pour Karma : préfères-tu les Beatles ou les Rolling Stones?

Aucun des deux en fait ! Je n’ai jamais été fasciné par les Beatles et je n’ai jamais ressenti de connexion avec les Rolling Stones non plus ! Je ne me suis d’ailleurs jamais attardé sur le sujet. En fait, pour prendre un groupe de l’époque, moi j’écoutais plutôt du Led Zeppelin.

Propos recueillis par : Nathalie Barbosa

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