Interview – Capture

Interview – Capture

En arrivant à Pagney-Derrière-Barine, un village des plus pittoresque de la campagne Meurthe et Mosellane, j’avoue m’être demandé ou je mettais les pieds (ou plutôt les roues d’ailleurs). Heureusement, c’est assez rapidement que je trouvais l’enseigne de Chez Paulette, un bar / salle de concert que l’on n’attend pas le mois du monde dans ce village isolé. En franchissant la porte je me retrouve face aux 4 membres de Capture accoudés au bar, en pleine interview vidéo. Il n’y a pas à dire, les jeunes Nancéiens sont plutôt demandés ces temps-ci. J’attends alors patiemment mon tour, qui ne tarda pas, les musiciens (et la musicienne) m’accueillent souriants. C’est mon sourire qui vacilla pour ma part lorsque lors des présentations ils évoquèrent leur souvenir mitigé de leur dernière apparition sur notre site internet. Prenant mon courage à deux mains, je me fis la promesse de réchauffer nos relations avec le groupe et lançais la première question…

 

On a déjà parlé de vous dans un live report quand vous avez fait la première partie de Tellier aux NJP, qu’est ce qui s’est passé pour vous depuis ?

Alors on a eu l’occasion de faire des dates en région. On a participé aux sélections régionales des Inouis du Printemps de Bourges. Cette année, c’est Laura Cahen qui a gagné et elle le mérite vraiment, du coup on va essayer de tenter notre chance l’année prochaine. On a aussi participé au tremplin du Jardin Du Michel, qu’on a gagné d’ailleurs. Il n’y a pas longtemps on est allé à Reims pour les Inrocks Labs, on a été sélectionnés pour le Nord Est. Sinon, plus récemment on a travaillé sur l’enregistrement d’un nouveau titre et un clip qui sort le 11 mars. D’ailleurs on est en studio en ce moment.

 

Aujourd’hui vous jouez chez Paulette, il parait qu’en mai vous allez investir le jardin du Michel, vous refusez les salles non nominatives ? Ça se passe comment ? (Et plus sérieusement ça fait quoi d’être sélectionné pour représenter la région)

(rires)
On est en lorraine quoi. On attend le festival du pâté lorrain pour compléter la collection. Mais oui, c’est assez fou en fait. Le JDM c’est un festival où on va depuis depuis le lycée, ça fait plaisir de pouvoir y jouer. Et puis on se retrouve sur la même programmation qu’IAM, c’est quelque chose…

 

Capture - Photo : Matthieu Henkinet

Justement, en 2012 on vous a bien vu dans la région, vous avez déjà des projets pour en sortir ? Une tournée ?

On n’a pas pas encore de tournée dans nos plans, mais on essaie de s’exporter. Jusqu’à maintenant on a été aidés, c’est facile de remplir des salles en région avec des potes et être soutenus, convaincre à l’extérieur c’est autre chose. Il y a eu quelques sorties, comme à Reims pour les Inrocks Labs où on a eu un bel accueil et pas mal de public, c’était assez surprenant, on avait jamais mis les pieds là bas. On a une date prévue à Paris en juillet, on prend ça comme un nouveau challenge. J’imagine que ça va venir petit à petit.

 

En compilant ce que j’ai lu sur le groupe, on vous qualifie d’indie rock wave pop minimaliste, personnellement j’ai relevé un côté post rock, on peut dire que vous faites du post indie rock wave pop minimaliste ? Au delà des étiquettes fantaisistes, quelles sont vos réelles influences ?

Oui on peut dire ça. En fait on essaie d’avoir un panel. Avec Guillaume ,on écoute pas mal de hardcore par exemple alors on essaie un peu de salir l’image pop wave qu’on nous a collé. Plus généralement, on écoute un peu de tout, d’ailleurs on nous compare souvent à Foals, mais on ne les écoute pas H24, quand l’album sort on l’écoute mais ce n’est pas non plus notre base. On écoute aussi bien de la chanson française de la pop ou du rap. C’est dommage de rentrer dans des cases, on fait de la pop core en fait.

Vous êtes relativement jeunes, ça on peut le lire partout, mais on s’en fout un peu au fond. C’est surtout le groupe qui est assez récent. Pourtant vous avez déjà vécu pas mal de choses, un EP auto produit, de gros tremplins, une reconnaissance régionale, de belles premières parties… Votre meilleur souvenir ?

Je pense que c’est au moment où on a passé le niveau du concert en bar pour aller vers les gros lives. Avant on faisait de la musique pour délirer entre nous le dimanche après midi et d’un coup on s’est retrouvé aux NJP devant 1200 personnes… Ça fait son effet. Il y’a eu tout le côté « professionnalisation », les résidences… On a commencé à penser aux grosses scènes. On s’est un peu retrouvé là par surprise, et on ne va pas s’en plaindre. Mais on a pas fait un groupe pour être dans le grand journal, contrairement à ce qui a pu être écrit. (sur le sujet, voir le live report NJP : ICI)

 

En préparant l’interview j’ai pu voir que vous êtes partout sur la toile: Twitter, Tumblr, Facebook, Bandcamp… mais pourtant vous restez simples dans vos interventions. Le contact avec le public est bon, vous avez vos fidèles ?

On a toujours voulu avoir un ton proche, on n’est pas Radiohead. On ne veut pas sembler prétentieux. Avec Facebook on a la possibilité d’être en contact, alors on profite de la proximité. Et puis on ne veut pas faire de la com’ d’entreprise comme de nombreux groupes, on est pas là pour être formels.

 

En parlant de ça, j’ai beaucoup aimé un message que vous avez retweeté le mois dernier. Je cite: « Le problème de votre EP 3 titres, c’est que personne ne peut baiser dessus, même les mauvais coups durent plus longtemps que ça « , d’où la question suivante: a quand un vrai album / un nouvel EP ?

C’est pas en projet pour le moment, on veut rester sur du format trois titres. Un album c’est un gros investissement aussi bien au niveau financier qu’au niveau du travail. Il faut bouffer du studio, c’est au moins un an de travail pour préparer les morceaux. Au moins, avec les EP on peut essayer de nouvelles choses régulièrement, ça nous laisse la liberté de changer d’orientation quand on en a envie et en fonction des influences. Et puis ça permet d’être plus réguliers, on reste dans les esprits. On préfère bosser comme ça. L’album ça attendra. En fait pour répondre à la question, on préfère le format pipe.

 

Pour finir, chez Karma on a une question rituelle, vous êtes plutôt Beatles ou plutôt Rolling Stones ?

Aucun des deux. On est plutôt Julien Clerc ou Cheb Khalled.

Propos recueillis par : Matthieu Henkinet

A lire, notre live report sur la prestation de Capture à l’Antipop sur Folk

Découvrez le nouveau clip de Capture, intitulé sorti le 11 mars ci-dessous :

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