Interview : Brigitte

BRIGITTE-Dimitri______Coste-

Avec les titres Battez-vous, La vengeance d’une louve, Je veux un enfant, Oh la la ou encore la reprise du célèbre Ma Benz de NTM, Brigitte a écrit son propre road-movie musical dans l’esprit d’un Thelma et Louise entre Jacques Demy et Quentin Tarantino et s’impose parmi les icônes féminines de la nouvelle scène française. Au printemps 2014, elles décident de présenter en avant-première les chansons du nouvel album avant de l’enregistrer et font une tournée des clubs intitulée « l’Elaboratoire Tour » : Un rendez-vous partagé et réussi, Brigitte affiche complet sur chacune des dates. Pour cette nouvelle aventure, placée sous le signe de la gémellité, Brigitte signe son retour avec un nouvel opus au titre évocateur A bouche que veux-tu, sorti le 17 novembre 2014.

Harmonies aériennes, glamour et sensualité sont les maîtres mots de cette épopée musicale. Les filles ont eu envie de nous faire danser à travers des compositions plus rythmées et plus colorées qui nous évoquent Minnie Ripperton, Diana Ross, Donna Summer, Roy Ayers, Mulatu Astatke. Le premier single éponyme de Brigitte crée l’évènement avec un clip de plus de six minutes qui dévoile un univers disco chic sur fond de paillettes.

Après un premier album encensé par la critique et acclamé par le public, c’est tout naturellement Brigitte repart sur les routes dès le mois d’octobre 2014 à l’occasion de la sortie de leur nouvel album. En attendant, Sylvie Hoarau nous a parlé de leur succès avant leur passage par la Rockhal le 30 janvier 2015.

Photo de Dimitri Coste

Photos de Dimitri Coste

Bonjour Sylvie ! Après votre premier album, vous avez joué dans beaucoup de pays : la France mais aussi, la Birmanie, la Russie, le Laos. Comment expliquez-vous ce succès international ?
On a joué dans beaucoup de pays différents, c’est vrai. Je n’ai pas vraiment d’explication. C’est peut-être le fait que nous soyons deux filles à écrire, à composer, à mener un projet de front. Ça touche les gens. Nous avons aussi des visuels qui sont très forts. Nos clips tournent aussi très vites grâce à internet. Tout ça permet de faire circuler l’information au-delà des frontières. Le succès n’est pas facile à expliquer. C’est un vrai atout, en tout cas, que d’être deux. Il y a pleins de filles qui composent mais notre collaboration nous a permis de plus nous assumer. Forcément, cela se ressent à l’extérieur.

Le charme à la française est un atout qui fonctionne bien. Vous en jouez d’ailleurs aussi un peu, rien que par la dénomination « Brigitte ». Vous utilisez consciemment la carte de l’atout français ?
Non, c’est vraiment inconscient. Nous sommes toutes les deux naturelles et sincères. Ce que nous faisons n’est pas du tout prémédité dans une quelconque stratégie marketing. On ne s’amuse pas à être des filles que nous ne sommes pas. Bien sûr nous avons envie d’être aimées et de séduire. Quelle femme ne le voudrait pas ? Aujourd’hui, nous nous sommes débarrassées de nos clichés, de nos peurs et aussi de nos timidités respectives. Nous avons grandi.

Vous étiez-vous fixées des objectifs pour ce second album A bouche que veux-tu ?
Non, pas d’objectifs. Nous voulions un album de partage. Il est dans la continuité du premier. Nous le voulions sensuel, rythmé. Il y a un musicien, le clavier, ce qui lui donne une dimension supplémentaire.

Est-ce que ça vous énerve quand on dit que c’est un album très « féminin » ?
Pas du tout. On est des filles, donc forcément ! Il y a par contre des chansons dessus pour les hommes et les femmes.

Peux-tu nous parler des débuts de Brigitte ? Comment le projet est-il né ?
Au début, nous ne faisions aucun plan sur la comète. Nous aimions être ensemble à parler et à nous confier. On apprenait à se connaître et on définissait nos propres besoins et nos envies. Parfois, quand on composait ensemble, on s’imaginait mettre des longues robes à paillettes sur scène. On fantasmait ! Aujourd’hui, nous pouvons le faire et c’est vraiment magique, mais au début c’était plus un jeu, ou des défis, qu’on se lançait. Brigitte est un peu né comme ça : par défi.

Est-ce que c’est l’amitié qui a créé le duo ou le duo qui a créé l’amitié ?
Je pense que c’est indissociable. Je ne peux pas répondre à cela. C’est un peu comme poser la question de l’œuf et de la poule… (rires)

Peux-tu nous parler de tes influences musicales ?
J’ai eu beaucoup de périodes dans ma vie. Mon père faisait pas mal de musique et à la maison, il y a eu du Johnny Cash, des Beatles, Jimi Hendrix, beaucoup de musique antillaise, réunionnaise, africaine, du disco… pas beaucoup de chanson française. J’ai découvert la chanson française plus tard lorsque j’étais au lycée. J’écoutais du Serge Gainsbourg, du Georges Brassens, du Boris Vian. J’écoutais aussi de la pop, du punk anglais, du rock comme les Pixies par exemple.

D’où te vient alors cette facilité pour les harmonies ?
Je pense que c’est venu lorsque j’ai intégré la chorale de l’université où je faisais de la musique ancienne. Depuis, les harmonies m’ont un peu suivie.

Conseillerais-tu aux jeunes musiciens, chanteurs ou chanteuses d’intégrer une chorale ?
Oui, il faut encourager les chorales ! Mais faites-le pour le plaisir du son !

Vos concerts sont toujours réglés comme du papier à musique. Vous accordez-vous des moments d’improvisation tout de même ?
Oui, cela arrive. On garde cela souvent pour la fin des spectacles. Les improvisations peuvent aussi être bien encadrées, non ? On aime bien avoir un spectacle qui est bien rôdé, c’est plus rassurant et ainsi cela ne nous donne pas trop d’angoisses. Aussi, nous ne nous accordons pas de moments de répit pour nous empêcher de trop réfléchir et d’avoir le trac.

Enfin notre question rituelle : si tu devais choisir entre les Beatles ou les Rolling Stones, qui choisirais-tu et pourquoi ?
Je ne peux pas choisir. D’ailleurs voilà : je choisis de ne pas choisir, na !

J’ai une variante spécialement pour toi : Debbie Harry ou Diana Ross ?
Là aussi c’est hyper dur, comme ce sont deux chanteuses qu’on adore ! Je ne veux pas me priver, donc là aussi désolée, je prends les deux.

Propos recueillis par : Nathalie Barbosa

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