Interview : Beat Assailant‏

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Installé à Paris depuis quelques années, le plus américain des rappeurs français a croisé (sur scène comme en studio) le fleuron de la black music locale, de Ben l’Oncle Soul à Oxmo Puccino. En l’espace de quatre albums, Beat Assailant‏, Adam Turner de son vrai nom, a laissé une empreinte indélébile dans le groove hexagonal, avec son rap mâtiné de funk, de soul ou d’électro. Il replonge aujourd’hui dans les bacs avec City Never Sleeps, un manifeste urbain racé, cohérent et profond. Il sera samedi 28 juin 2014 à Verdun pour le Festival Musique & Terrasses et il nous en a parlé quelques minutes, dans un français avec un joli accent américain.

J’ai pour habitude de demander pourquoi l’artiste a choisi une dénomination plutôt qu’une autre. Donc pourquoi « Beat Assailant‏ » ?
En fait c’est le nom qui me suit depuis des années. Je l’ai depuis que je suis adolescent et ce sont des amis qui me l’ont donné. Je ne l’ai jamais changé depuis, car je pense qu’il doit me porter bonheur. (rires !)

On te décrit souvent comme « le plus américain des rappeurs français » ou alors « le plus français des rappeurs américains ». Lequel es-tu ?
Je ne sais pas en fait ! (rires !) C’est une phrase qui me suit un peu partout en ce moment. Tout ce que je sais, c’est que je fais du hip-hop. Je vis en France depuis longtemps maintenant et je m’y sens chez moi.

En quelques mots, comment décrirais-tu ton style d’écriture ?
J’essaie de parler avec mes émotions. Je pense que c’est que comme cela que l’on peut créer un lien avec les gens qui écoutent votre disque. J’exprime des sentiments qui sont vrais.

Ton vrai nom c’est Adam Turner. Il y a-t-il une différence entre Adam Turner et Beat Assailant‏ ? Est-ce ton alter ego ?
Dans un sens oui et non. Quand je fais de la musique, moi personnellement je n’en mène pas large ! (rires !) Alors que quand je suis sur scène je suis très excité. Je bondis partout. Mon show est très énergique. En privé je suis quelqu’un d’assez calme.

crédits photos : Yann Orhan

crédits photos : Yann Orhan

 

Ton album City Never Sleeps parle de choix décisifs dans une vie et de la vie en ville. Peux-tu nous en parler ?
C’est un album autour de la vie urbaine, oui. J’habite maintenant à Paris et j’ai toujours habité dans une grande ville. Cela représente ma vie en somme. J’avais envie de parler de mes expériences et des histoires que j’ai vécues. Le thème le plus important étant que l’on est de plus en plus nombreux en ville, mais on est de plus en plus isolé dans nos propres mondes. L’album parle de ce paradoxe et des choix que l’on doit prendre, des joies et des drames qui en sont les conséquences.

City never sleeps, c’est à la fois le titre de ton nouvel album et également la signature de l’œuvre du plasticien Jean-François Rauzier. Pourquoi cette collaboration sur ce projet ?
J’avais envie de faire quelque chose de différent avec cet album. Et je voulais trouver quelque chose qui corresponde à l’univers de l’album. J’ai croisé le travail de Jean-François Rauzier et j’ai apprécié son style. Il fait des hypersphotos très détaillées. Il y a des milliers de photos incorporées dans une seule photo, c’est vraiment fou. Tu peux la regarder mille fois et trouver des détails que tu n’avais pas vus auparavant. Il a écouté la maquette et il a tout de suite saisi le thème et l’atmosphère de l’album. J’ai immédiatement été emballé par son premier essai de photo.

 

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Tu as fait appel à Nicolas Gueguen pour la production de cet album. Pourquoi ce choix ?
C’est quelqu’un que je connais bien. Il est aussi le producteur du groupe Union et il a fait mon premier album il y a deux/trois ans. J’aime vraiment sa façon de travailler. On a bossé ensemble sur chaque titre et c’était vraiment agréable.

Tes titres sont tous en anglais sur cet album. Penses-tu un jour écrire un titre en français ?
J’espère ! J’aimerais vraiment bien. Mon niveau en français n’est vraiment pas assez bon. Je me sens plus à l’aise dans ma langue maternelle. C’est très dur de faire passer les émotions en quelques mots ou en quelques phrases. Mon vocabulaire est trop limité en français pour que j’arrive au résultat voulu : l’émotion juste ou la situation adéquate. Je ne maîtrise pas encore assez bien votre langue.

Enfin pour terminer, la question rituelle pour le magazine Karma: préfères-tu les Beatles ou les Rolling Stones? Et pourquoi ?
Les Beatles ! J’apprécie beaucoup leur savoir-faire et leur façon d’écrire des chansons. Ils maîtrisent tellement différents styles de musique, c’est totalement fou ! En plus leurs textes sont ultra forts !

 

Propos recueillis par : Nathalie Barbosa

 

 Ses prochains concerts :

28.06.2014 – Verdun (55) – Festival Musique & Terrasses
11.07.2014 – Coutras (33) – Festival Les Confluences de Coutras
18.07.2014 – Six-Fours (83) – Festival Voix du Gaou
20.09.2014 – Pontivy (56) – Festival En’Voie d’Expression
27.09.2014 – Brétigny-sur-Orge (92) – Le Rack’Am
18.10.2014 – Aulnay Sous Bois (93) – Le Cap
07.11.2014 – Savigny Le Temple (77) – L’Empreinte
20.11.2014 – Amiens (80) – La Lune des Pirates
26.11.2014 – Paris (75) – La Gaité Lyrique

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