Dossier : Festival Hellfest 2012
Ça y est ! Christine Boutin a peur ! Non non, pas du probable retour de la gauche au pouvoir d’ici quelques semaines (du moins pas seulement) mais plutôt d’un évènement bien plus terrifiant qui aura lieu d’ici moins de 3 mois maintenant dans la région de Nantes : le Hellfest. Le Hellfest c’est LE rassemblement français des jeunes suicidaires et des bruleurs d’églises, l’apogée de la réunion morbide et du culte de Satan, la quintessence du chaos et de la destruction.
Après ces quelques clichés absurdes sur les métalleux que seule la présidente du Parti Chrétien Démocrate pourrait corroborer, essayons de nous mettre l’eau à la bouche avant cette édition 2012 et concentrons-nous sur la seule chose qui intéresse vraiment les milliers de festivaliers présents chaque année : la musique.
Pour cela, revenons quelques mois en arrière. En octobre 2011, on apprend que Van Halen annule sa tournée européenne avant même de l’avoir annoncée. Cette tournée comprenait 2 dates françaises dont le Hellfest 2012 qui se retrouve donc amputé d’une tête d’affiche. En janvier, la maladie de Tony Iommi est rendue publique et le 18 février, Black Sabbath annule à son tour la plupart des dates de 2012, aussitôt remplacé par Ozzy and Friendz. Avec 2 têtes d’affiche en moins sur la programmation initiale – et pas des moindres ! – le line up aurait peut-être pu dissuader les spectateurs d’acheter leurs billets. Faisons un tour d’horizon des groupes qui feront le déplacement à Clisson du 15 au 17 juin.
L’édition 2012 de la fête de l’enfer vise gros, très gros même. En 2011, 80.000 spectateurs s’étaient rendus sur les terres de Clisson. Cette année ce ne sont pas moins de 100.000 personnes qui y sont attendues. Pour cela, le festival fait peau neuve avec un nouveau lieu, plus de groupes, plus de scènes. En tout, on compte 157 groupes répartis sur 6 scènes (main stage 1 et 2, the altar, the temple, the warzone et the valley) avec pour chacune d’entre-elles un style musical plus ou moins défini.
Les Main stages (1 et 2) :
Les scènes « grand public » du festival sont placées côte à côte pour ne rien rater des principales têtes d’affiche que sont Megadeth, Guns N’ Roses, Ozzy and Friendz, King Diamond, Machine Head et Lamb of God. A noter qu’après l’annulation de Black Sabbath se sont rajoutés à l’affiche Black Label Society et Slash qui joueront le dimanche avant Ozzy et Mötley Crüe. De plus, Zakk Wylde et Slash rejoindront Ozzy sur scène pour une fin de festival exceptionnelle ! Parmi les autres monstres de ces deux scènes on retrouve les rockeurs sudistes de Lynyrd Skynyrd et Molly Hatchet, les hard rockeurs Suisses de Gotthard, le métal symphonique hollandais de Within Temptation, les américains de Blue Oyster Cult et Trivium, les punks de Turbonegro et Dropkick Murphys et le power métal allemand de Edguy.
La France y sera représentée par les 3 excellents groupes Bukowski, Black Bomb A et L’esprit Du Clan.
The Altar : La scène Death métal/grindcore (euh c’est pas pareil que le death ? Si mais ça crie plus et ça va plus vite ! Ah? OK !) sera représentée par les sympathiques Américains de Cannibal Corpse, les Suédois de Entombed et les Finlandais mélodiques de Children Of Bodom. Qui a dit que les Français ne faisaient pas de death et de grind ? 3 groupes hexagonaux investiront The Altar : les Stéphanois de Benighted, le death métal de Trepalium et les poètes parisiens au nom qui fait rêver : Sublime Cadaveric Decomposition.
The Temple : la scène black métal/death métal (si si, j’vous jure y’a une différence !) se situera à côté de The Altar et aura pour tête d’affiche les Suédois de Amon Amarth, les Polonais de Behemoth et les Norvégiens de Dimmu Borgir. A noter également l’excellent groupe de folk métal allemand In Extremo et les norvégiens de Satyricon.
Les Français de Belenos, Aosoth et Glorior Belli nous rappelleront que les Scandinaves n’ont pas entièrement le monopole du black et du death.
The Warzone : la scène punk/hardcore (de la poésie me dites-vous ?) sera notamment envahie par les américains de Tragedy, Darkest Hour et Biohazard ainsi que par les Scandinaves de Refused réputés pour leurs concerts d’une grande intensité. Du côté des groupes français, 4 formations se relayeront tout au long du week end sur la Warzone : Lasting Values, Strong As Ten, As They Burn et The Rodeo Idiot Engine.
The Valley : la dernière scène du Hellfest 2012 est une sorte de pot-pourri qui sera prise d’assaut notamment par des représentants du doom métal (non ne me demandez pas !) tels que Saint Vitus et Sunn O))), de la country avec Hank 3 ou encore du stoner (chuut) avec Orange Goblin ou Acid King.
Chauvinisme oblige, on finit avec les 4 groupes hexagonaux de cette ultime scène que sont Celeste, Alcest, Abysse et Year Of No Light.
Si une chose frappe à la lecture de ce tour d’horizon loin d’être exhaustif, c’est la diversité des genres musicaux présents pour ce festival (« mais nan c’est que du bruit de toute façon ! » Mmmh… Pas tout a fait !). Si les habitués du rendez-vous se sont certainement déjà réjouis de la présence de gros noms du métal et du punk tels que Machine Head ou Dropkick Murphys, on peut être surpris par l’apparition de groupes plutôt éloignés (du moins en théorie) des musiques dites « extrêmes ». On pense par exemple aux rockeurs sudistes de Lynyrd Skynyrd et Molly Hatchet, aux hard-rockeurs à la Bon Jovi de Gotthard ou au classic rock de Blue Oyster Cult et Uriah Heep, sans oublier bien sûr le country man Hank 3.
Mais que les fans de la première heure se rassurent, le Hellfest 2012 fait peau neuve mais ne change pas ce qui a fait son succès : du gros, du très gros son pendant 3 jours avec au final de la musique plein la tête et de la bière plein la vessie.
3 jours, 6 scènes, plus de 150 groupes annoncés, 100.000 personnes attendues, de la musique extrême, de la musique moins extrême. Le Hellfest veut frapper très fort pour cette édition 2012 et ça se voit ! Malgré l’absence de 2 grosses têtes d’affiche, tout est réuni pour que le 15 juin, comme les organisateurs l’espèrent, la fête de l’enfer devienne une boucherie sans précédents.
Le Magazine Karma espère d’ailleurs vous ramener un charmant reportage de l’Ouest de la France pour son baptême du feu dans les contrées de l’enfer.
Article : Nicolas Hann