Chinese Man + Deluxe + Taiwan – Zenith de Nancy

Le Zenith de Nancy accueillait en ce mercredi 7 mai 2014 le dixième anniversaire du label Chinese Man Records, composé des groupes Chinese Man et Deluxe. Mille personnes s’étaient réunies pour partager le son de ce « monstre » qu’est le label Chinese Man Records. Avec ses 10 ans en tant que label indépendant, l’esprit était à la fête. Les autochtones de la soirée ? Un public massivement très jeune, grimées pour certaines franges dudit public, dread locks pour certains autres avec un enthousiasme à toute épreuve.

Un cri de guerre et de ralliement retenti dans les coulisses, signe avant coureur d’une entrée imminente. La scène est utilisée au maximum de ses possibilités et les différents modules et éléments de décor sont déjà en soit un spectacle.

C’est dans ce contexte que débarque les moustachus de Deluxe : Pépé au saxo avec ses airs de Borat, Kaya à la basse en indien, Pietre à la guitare avec son costume de maître de cérémonie digne des plus grands cirques, Soubri aux percussions dans son collant rouge moulant, Kilo est quant à lui caché derrière sa batterie surélevée.
Au milieu de cette ménagerie, il ne manquerait que Valentine la panthère noire et des claquements de fouet pour se demander si on ne s’est pas trompé de spectacle.

Mais aux premières notes c’est la voix de la tigresse Liliboy qui vient nous flageller. Ses déhanchements et pas de danse félins qui font danser sa jupe moustache ajoutent à cette scène quelque chose de magique.

Chaque acteur de cette représentation est un électron libre et tous finissent inexorablement par graviter l’un autour de l’autre jusqu’à former une boule d’énergie communicative.

Leur style ? Un mélange hip-hop, funk et jazz avec un timbre à la Duffy qui rend l’ensemble unique, délicieux et ô combien festif.
C’est ce genre de melting pot(es) qui vous met une claque musicale du fait de leur richesse culturelle et de la précision de leurs arrangements. Une sensation que j’avais ressentie avec le même type de combo australien : True Live.

« Si ça vous a plu… devenez moustachus !  » lâchent-ils en clôture de leur set. Y’a plus qu’à…

Changement de décor : platines de DJs massives avec écrans LED géants, podiums pour les trombones, Drum-box en plexi contenant l’outillage du parfait percussionniste. Les Chinese man n’ont jamais été aussi proches.

Style indéfinissable puisque chaque chanson parcourt un genre musical différent mais avec une constante : le rap, qui est inséré au sein de chaque style avec des doigts de fées.
Nous passerons donc du bayou de la Nouvelle-Orléans, à de l’electro-dub sur fond visuel de High Speed Photography bercée par une voix grave (façon voix de l’Ours dans Armagueddon), à Don’t Scream un mix entre Gesaffelstein et Eminem, puis par l’Afrique où les cuivres sont à l’honneur, Free Up The Bass défile sur les écrans sous un son reggae/rap.

Puis, les écrans présentent une jeune fille noire errant au milieu d’un désert. Des montagnes jaillissent du sol, la musique prend place dans ce visuel avec toute la puissance nécessaire pour donner à ce cocktail une sensation de fin du monde…

C’est en effet la « fin » du set alone des Chinese Man, mais pas le générique de fin.

Ils sont en effet rejoints par le collectif Deluxe vers 22h30 pour une ultime troisième partie réunissant pas moins de onze personnes sur scène (le batteur, trois DJs, une guitare, une basse, deux trombones, les deux percussionnistes dans leur huit-clos, la chanteuse, un saxo et enfin les deux rappeurs) pour une union joussive de leurs univers.

Article et photos : Yvan Cauvez

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