Blondie – Rockhal à Esch/Alzette – 19 juin 2014

Blondie, la bande à Debbie Harry, a poussé le punk au-delà des clubs miteux des quartiers malfamés de la Grosse Pomme, où ils ont font leurs débuts, et l’ont amené sur les dancefloors des clubs branchés comme le Studio 54, pour ne citer que le plus célèbre. Ce groupe mythique était à la Rockhal jeudi soir 19 juin 2014 pour fêter ses 40 ans de carrière et nous étions présents pour cette soirée revival avec notre plus belle tenue à paillettes !

Revenons d’abord un peu en 1975 à New York. A cette époque il y avait une prêtresse qui aimait autant Rimbaud que Keith Richards : Patti Smith. A côté d’elle il y avait une bande de loubards qui font des chansons très courtes, très simples mais efficaces : The Ramones. Toujours au même moment, il y avait aussi des petits gars au look plus sage, mais aux chansons provocantes, totalement barrées et aux titres évocateurs comme Psychokiller par exemple. Vous l’aurez deviné : je parle des Talking Heads. Parmi tout ce beau monde, il y avait la star, la bombe ou encore le sex-symbol de l’époque : Debbie Harry du groupe punk/rock/disco Blondie et sa non moins célèbre crinière blonde.

Elle a une plastique de rêve et contrairement à Patti Smith, elle en jouera toute sa vie. Elle est sexy, belle, forte et en plus elle a quelque chose à dire. Toutes les femmes fortes, belles qui feront de la musique après elle, lui devront à tout jamais une fière chandelle.

Une Blonde bien fraîche ?

Voilà, le décor est planté. Nous revoilà en 2014 à la Rockhal. La silhouette de Debbie s’est épaissie un peu mais le plus dur à digérer est que la voix de la chanteuse est à peine reconnaissable lorsqu’elle entonne le premier titre One Way or Another. Ses cordes vocales ont dû souffrir après 40 ans d’excès en tout genre. Notamment sur le titre Maria, sa voix est deux, voire trois, tonalités en dessous de l’original. Cette voix cristalline qui est sa marque de fabrique finit par apparaître deux ou trois titres plus tard sur Call me ou sur Hanging on the telephone.

Inutile de dire que le groupe a pris de l’âge, c’est évident, mais on regrette un Chris Stein un peu plus présent sur scène et non caché derrière sa guitare. On a l’impression qu’il veut laisser la place à la jeune génération de musiciens, eux bien présents sur scène. Seul point positif : Clem Burke, le batteur originel du groupe, qui n’a pas perdu sa superbe. Il a fait preuve d’une belle énergie tout le long du concert et a soutenu de manière magistrale le côté rock de chaque chanson.

Debbie, perruquée, liftée (donc inexpressive) et dansant comme un pantin désarticulé, a enchaîné les anciens et nouveaux titres pour notre « listening pleasure » selon ses dires.

Une mention spéciale est à faire pour les titres Atomic et Heart of Glass qu’elle a interprétés avec une belle fougue, accompagnée par des images du célèbre club CBGB à New York dans les années 1970 en arrière-fond. Quel contraste avec le groupe Blondie d’aujourd’hui ! Quant aux nouveaux titres comme Sugar on The Side (en collaboration avec Systema Solar et aux airs caribéens) et A Rose by Any Name, ils n’ont pas fait le poids comparés aux anciens titres.

Article par : Nathalie Barbosa
Photos par : Manu d’Andréa

 

 

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