Plus tôt cette année, grâce à son album « Strange Days », An Pierlé a repris clairement sa place dans le monde de la pop belge. An a opéré un retour aux sources et laissé, tout au long de ses 11 morceaux, libre cours à sa voix et son jeu de piano expressif. Le très beau « Strange Days » a reçu un accueil particulièrement chaleureux de la part de la presse et du public. Toutes ces réactions positives ont énormément stimulé la créativité d’An. Le projet de « Strange Days » a consisté à écrire, barrer, recommencer, assembler, écrire encore et barrer encore.
« Quelques morceaux n’étaient pas encore tout à fait terminés, mais je les jouais déjà sur scène. Les fans me parlaient souvent de ces chansons, et c’est ainsi qu’est née l’idée de les terminer et de les enregistrer assez rapidement. »
« Les chansons présentes sur le nouveau mini album ‘Strange Ways’ sont plus extrêmes, plus espiègles et expriment différentes ambiances. »
Cela fait déjà près d’une quinzaine d’années qu’An Pierlé remue les émotions, plantée derrière son piano. D’abord seule avec MudStories, premier album en 99, puis entourée du White Velvet, groupe drivé par son amoureux-compagnon de route-producteur Koen Gisen. La dernière fois, c’était pour Hinterland (2010). Rapidement, la chanteuse, nommée en mai dernier compositrice officielle de la ville de Gand en Belgique, est retournée au charbon. Mais seule cette fois-ci : elle qui avait mis le piano un peu de côté s’est remise devant les noires et blanches. Quatorze ans après Mud Stories,Strange Days revient donc au piano-voix, à peine coloré de quelques arrangements minimalistes.
En 1996, An Pierlé s’était fait remarquer pour la première fois avec une reprise de Gary Numan, « Are Friends Electric ? », avant de se pencher sur « Il est 5 heures, Paris s’éveille » de Dutronc. Ici, elle s’attaque au « Such a shame », de Talk Talk, dans une version dépouillée qui semble couler de source.
Entre accès de vérité et accessibilité, An Pierlé n’a elle-même jamais voulu choisir, à la fois farouche et chaleureuse.