Live Report : Antipop sur Folk – Chez Paulette – 1er mars 2013
Pour sa première édition, l’Antipop sur Folk, évènement musical mettant en avant la folk bien sûr, mais également le rock, s’est offert le luxe de poser ses valises Chez Paulette, la salle mythique. L’équipe du Magazine Karma y était pour vous faire revivre les émotions de cette soirée.
La route fut longue pour arriver à Pagney-derrière-Barine, village situé juste à côté de Toul, et si mon sens de l’orientation est loin d’être mauvais, je dois l’admettre, je n’y serais jamais arrivé sans un GPS. Mais après ces kilomètres, il est temps de se mettre au travail. Car ce soir ce ne sont pas deux, trois, mais bien quatre prestations auxquelles nous allons assister.
Si la prometteuse affiche de cette soirée s’est vue amputée d’un groupe à quelques jours de l’évènement (The Yokel ayant été contraint d’annuler leur participation pour cause de blessure du chanteur-guitariste), l’équipe de Le Phare Prod ne s’est pas laissée abattre. Chez Le Phare, quand on promet quelque chose, on tient parole. C’est finalement à Florian Schall qu’est incombé la lourde tache de sauver la situation. Déjà chanteur et guitariste de Twin Pricks, le Messin s’est vu offrir la première danse de la soirée, en solo.
Une guitare électrique et un Florian Schall, il n’en faut pas plus pour former The Holy Mundane. Pendant une trentaine de minutes, il nous emmène dans son univers. Un univers qu’il nous fait visiter au rythme de ses sombres compositions et de quelques reprises. Si la mélancolie fait partie intégrante de sa musique, celle-ci n’en reste pas moins agréable à écouter. On se prend à suivre cet étrange personnage dans son voyage intérieur et on laisse un sourire se dessiner sur nos visages aux commentaires timides de l’artiste entre les morceaux. L’ambiance est intime et, même si le public est épars, l’émotion est bien là. Une très belle mise en bouche qui nous a été offert par un artiste qui n’a pas fini de nous surprendre ce soir.
Mais pour l’heure, il est temps d’accueillir sur scène Craig Bjerring, alias Oldseed. Mais qui est Oldseed me demanderez-vous ? Et bien à vrai dire, alors qu’il monte sur scène dans sa chemise à carreaux (oui, celle-là même que l’on imagine à l’évocation du Canada), je n’en sais pas plus que vous (on ne peut pas tout savoir n’est-ce pas ?). C’est donc avec un plaisir non dissimulé que je découvre la country-folk de ce Canadien émigré en Allemagne. Dans un style assez proche de ce que peuvent faire Eddie Vedder ou Aaron Lewis, Oldseed nous raconte sa vie, ses ressentis, dans des textes à la fois simples et beaux. Uniquement accompagnée de sa guitare acoustique, sa voix, tantôt puissante, tantôt douce, nous transporte et nous donne des frissons qui ne disparaîtront que bien après sa descente de scène.
Ne se laissant pas intimider par la barrière de la langue, Craig nous offre quelques anecdotes et commentaires assez drôles sur ses morceaux et invitera Florian (Schall, encore et toujours !) à se joindre à lui pour un verre de vin.
Hélas, le malheureux devra décliner l’invitation car c’est à présent au tour de Twin Pricks, dont il est chanteur et guitariste, de prendre d’assaut les planches de Chez Paulette. Contrairement à ce qu’indique leur nom, les Twin Pricks (littéralement « Jumeaux Cons ») sont en réalité quatre. Le duo d’origine a en effet été rejoint par un bassiste et un batteur, amenant à l’ensemble du set une couleur bien plus rock qu’à l’origine. Si dès les premières frappes on sent les influences métal/hardcore du batteur, on se rend vite compte du talent présent sur scène. Proposer des schémas de batterie tirés métal ralentis pour s’adapter à des morceaux pop-rock, il fallait y penser. Résultat : un rock progressif aux élans pop suffisamment bien disséminés pour ne pas gêner l’auditeur lambda.
Une musique énergisante et électrisante dont on n’est jamais rassasié. Une chose est certaine, on attend avec impatience l’album, dont la date de sortie n’est, malheureusement, pas encore fixée.
Si les émotions de ce soir sont, jusqu’ici, fortes, l’heure tardive ne nous empêche pas d’attendre avec un intérêt particulier la prestation de Capture. Les jeunes Lorrains, dont le set n’avait pas vraiment convaincu l’un de mes confrères, s’installent rapidement sur scène et démarrent leur show. Premier constat : c’est fort. La basse résonne jusqu’au centre de ma cage thoracique et chaque frappe de batterie semble pouvoir ébranler un mur. Passée la première vague, on discerne pourtant un ensemble agréable et harmonieux. Un rock électro comme, certes, on en entend beaucoup, mais néanmoins parfaitement exécuté. La prestation est carrée et dynamique et l’on passe un très bon moment à écouter le groupe et à se laisser porter par les notes de leurs compositions. Une clôture de soirée à la hauteur, donc, de tout le reste.
Seul point noir de la soirée : le public. Une très bonne affiche, des prestations de qualité et un lieu mythique n’auront, malheureusement, pas suffit à faire déplacer les foules pour ce premier Antipop sur Folk. La faute, probablement, aux vacances scolaires ainsi qu’à la localisation du lieu (venir à Pagney-derrière-Barine sans voiture doit être un véritable parcours du combattant… surtout un vendredi soir !). Espérons que ce manque d’affluence ne découragera pas les organisateurs qui ont tout de même proposé aux présents une très belle soirée et une organisation impeccable pour ce coup d’essai !
Article : Dom Panetta
A retrouver dans les prochains jours : les interviews des différents groupes !