Live Report : Scorpions – Zenith de Strasbourg – 24 novembre 2012
C’est au Zénith de Strasbourg que s’est rendue l’équipe du Magazine Karma ce samedi 24 novembre pour profiter d’une prestation live, et pas des moindres : l’une des toutes dernières des germaniques Scorpions, qui font leurs adieux à la scène. Histoire de marquer le coup, le groupe sillonne les routes pour dire au revoir à tout le monde, pour une ultime tournée qui a d’ailleurs tendance à s’éterniser un peu. Ne nous en plaignons pas, Scorpions en live, c’est généralement très bon. Et ce soir-là, c’était comment ?
En guise d’introduction, nous avons eu droit à un autre animal, puisque c’est le groupe Electric Ducks (les canards électriques, donc - ndlr) qui ont ouvert le bal. Les canards contre les Scorpions, le match était couru d’avance, mais cet ancien cover band d’AC/DC a fait mouche avec quelques petits riffs bien sentis et une présence scénique suffisante pour chauffer un Zénith de Strasbourg quasi comble. Bonne entrée en matière, bien que l’influence des Australiens se sente encore dans les compositions du groupe.
Les Teutons prennent le relais et entrent en scène avec A Sting in the Tail. Coming Home aurait également fait l’affaire, mais la chanson fait son effet. On regarde, amusé, la scène se surélever pour mettre en avant Kottak, le batteur du groupe. Comme d’habitude, il aura son quart d’heure de gloire en fin de show, bien mérité.
La setlist fait la part belle aux anciens morceaux, mais le groupe s’adresse autant aux fans de la première heure qu’aux nouveaux venus, et interprète notamment des titres récents tels que The Best is Yet to Come, une ballade tristounette pas vraiment mémorable. Pas grave, puisqu’au rayon ballades, les musiciens ont du stock. C’est ainsi qu’on a pu entendre avec plaisir une version acoustique de Send Me an Angel, pendant laquelle le groupe a utilisé à bon escient l’avancée de la scène pour se rapprocher au maximum de ses fans. Les titres s’enchaînent et on apprend à apprécier les tubes distillés avec parcimonie (The Zoo, Rhytm of Love, Holiday). On reste cependant impressionné par les qualités vocales du chanteur, toujours au top malgré les années. Le show est bien rôdé et la setlist ne varie d’ailleurs pratiquement pas d’un concert à l’autre.
La fin du concert approchant, c’est l’occasion pour les zikos de se laisser aller au traditionnel solo instrumental, la guitare en tête. Dommage que, pris dans son élan, le bretteur technicien ne se perde dans un déballage de notes pas toujours du meilleur effet. Le solo de batterie est quant à lui l’occasion d’assister à toute une mise en scène passant en revue les albums les plus marquants de Scorpions, aidé par l’écran géant en fond de scène. L’occasion également pour Kottak de faire son show et de jouer pour un public qui en redemande…
…Et qui a droit à une fin en beauté autour de titres fédérateurs, de Blackout à Big City Nights qui clôture le show et est repris en chœur par toute la salle. Trois chansons en rappel et autant d’hymnes du hard rock, puisque Still Loving You accompagne le retour en scène du groupe, suivi de Wind of Change, pendant laquelle défilent des images de la chute du mur de Berlin. Le public retient son souffle, malgré les centaines d’exécutions à leur actif, le groupe continue de transmettre l’énergie et la puissance des paroles comme au premier jour. Le concert s’achève en apothéose sur l’indémodable Rock You Like a Hurricane, qu’on désespérait presque d’entendre.
Après tant d’années passées sur les routes et tant de titres inscrits au panthéon du rock, Scorpions demeure un excellent groupe à voir sur scène. Leurs adieux au monde de la musique marquent un tournant dans l’histoire des formations de légende et on ne peut que trop vous conseiller de profiter des dernières dates pour flatter vos oreilles, si ce n’est pas déjà fait !
Article : Guillaume Hann