La Love Life Parade, très belle initiative de Solidarité Sida a réuni 500 000 personnes et 30 groupes dans les rues de Paris afin de fêter dignement les 20 ans de l’association. Retour sur un voyage au coeur de l’automne ensoleillé, de Bastille à Opéra.
Le moins que l’on puisse dire, c’est que véritablement, ce dimanche 30 septembre 2012, toutes les conditions étaient réunies au départ du cortège place de la Bastille à Paris. Aux environs de 14h, Luc Barruet, le directeur-fondateur de Solidarité Sida prend la parole face à un parterre majoritairement composé de jeunes. Une nouvelle fois, il exhorte les foules à ne pas oublier les dangers importants qui continuent de sévir dans le monde mais aussi en France. Lutter contre l’indifférence.
Voilà véritablement le mot d’ordre. 160 000 personnes l’ont entendu en juin dernier, pour le Festival Solidays. Ils seront plusieurs centaines de milliers cette après-midi, simples badauds ou véritables aficionados de la programmation automnale, à faire écho à son discours.
Tout proche, François-Xavier Demaison, parrain depuis un an et demi de l’aventure arbore également un sourire ravi, savourant son plaisir et le faisant savoir à ses followers sur Twitter. Il aura également la gentillesse de nous accorder quelques mots, partageant à son tour les vœux de Luc Barruet et affirmant sa confiance dans la musique fédératrice !
Au départ donc, Place de la Bastille, symbole parmi les symboles, 10 chars, emmenant à leur bord trois groupes qui se succéderont lors d’un parcours les menant jusqu’à l’Opéra Garnier. On voit passer Bénabar et sa section cuivre bien en jambe, lunettes de soleil vissées sur les yeux, tant le soleil est, lui aussi, présent. Suit le Peuple de l’Herbe, toujours aussi agité. Un à un, les immenses camions emportent avec eux les scènes mouvantes, drainant dans leur sillage un cortège fédérateur et fédéré de fans.
Pour la première étape, nous partons nous « envoyager » avec La Rue Ketanou. Le trio mettra – pour le plaisir de chacun – une éternité à quitter la place, mais il leur suffira de trois notes et une parole pour laisser s’envoler l’imagination de la foule surmotivée. Plutôt que 55 min, c’est bien 1h20 que durera le concert des facétieux voyageurs, parcourant un répertoire fourni, du dernier album en date, « A Contresens » jusqu’aux éternels classiques, Les Hommes que j’aime, Où je vais, Les Mots, La fiancée de l’eau, Pépé. Bref, un répertoire de haut vol, chantant et dansant comme pouvait s’y attendre et le souhaiter le public.
Chacun a fêté comme il se doit le passage d’un groupe fidèle, déjà présent lors de la première Love Life Parade en 2006 et qui a renouvelé toute sa gentillesse et sa spontanéité lors d’une interview, qu’ils ont pu nous accorder à peine descendu de leur char !
Le temps ensuite d’interviewer Luc Barruet, quelque peu débordé, tentant d’apprécier le spectacle tout en attendant les conclusions d’une belle journée et nous voilà reparti. Le quatuor de C2C a pris les commandes à bord du Char Numéro 10, en queue de peloton. Départ devant la Mairie du 4ème. En lieu et place du cordon de sécurité, ce sont bien des gendarmes mobiles qui escortent le camion, boucliers et tonfas à la main. La foule, démente, pousse et hurle, pour voir ou apercevoir le phénomène français mixer en plein jour.
On arrive à se frayer un chemin et grimper à bord de l’engin pour cinq petites minutes fugaces mais savoureuses. Quelques clichés plus loin, on débarque, chemin retour entre gendarmes débordés et public aimant.
Course contre la montre pour remonter la parade, on arrive enfin aux abords du char de messire Didier Wampas – « c’est le roi » – et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’effectivement, aujourd’hui comme du reste à l’accoutumé, Didier Wampas, c’est le roi. Aussi fêlé qu’à son habitude, le fringuant chanteur caracole sur son camion… ou à côté. Descendant à tout bout de champ dans l’enclos sécurisé, il s’amuse régulièrement à faire faux bond au service d’ordre, aux régisseurs et son manageur.
C’est tantôt dans les bras des badauds qu’on le retrouve, tantôt à la terrasse d’un café ou… dans une fontaine ! Didier Wampas ne s’arrêtera pas avant d’avoir vu l’Opéra. Histoire de se procurer un meilleur point de vue, le chanteur grimpe alors sur la structure et finit sur le toit…tout naturellement.
Vous l’aurez compris, cette Love Life Parade version 2012 aura été le théâtre de bien des surprises, de joies et de bonheur, rappelant encore et encore, avec plaisir et finesse, tout le pouvoir de la musique. Solidarité Sida, tout est dans le titre, continue d’exister depuis 20 ans, avec talent et intelligence. Longue vie à eux…et à tous ceux qui luttent chaque jour !
Article : Ugo Schimizzi
> Voir la galerie photos associée de la Love Life Parade 2012