La rumeur persistante de la proche fin de Faith No More avait fait le tour de la toile, notamment à cause d’une image en forme d’avis mortuaire postée sur le site officiel et la page facebook, annonçant donc la fin du groupe pour 2012. L’info nous a été confirmée à notre arrivée au Festival Sonisphere 2012. Mais les musiciens entendent bien faire les choses en grand et quitter la scène par la grande porte.
Avant même l’arrivée du groupe de San Francisco devant les festivaliers, regarder l’équipe technique monter le décor tenait déjà du spectacle. Bien décidé à mettre en scène ses funérailles de la meilleure manière possible, Faith No More avait fait en sorte d’habiller le plateau de rideaux blancs et de toutes sortes de fleurs. Le résultat est impressionnant et tranche radicalement avec ce que l’on peut voir habituellement pour un groupe de ce genre.
Les musiciens arrivent sur Woodpecker from Mars, qui installe directement une ambiance sombre et énergique, propice à l’entrée en scène du charismatique Mike Patton, armé pour l’occasion d’une canne et d’un chapeau (la consigne avait été donné de s’éloigner de la canne, l’animal risquant de s’en servir en cas de photographe un peu trop aventureux). Plus dandy que rockstar d’apparence, le chanteur est pourtant bien décidé à donner de la voix sur scène et à prouver, si cela était encore nécessaire, l’étendue de ses capacités vocales. Les années n’ont en rien réduit les performances de Mike Patton, toujours aussi à l’aise lorsqu’il s’agit de chanter, de rapper, ou même de pousser de puissants cris évoquant son passage par Fantômas.
Mais Patton, bien maître de cette cérémonie funèbre, n’est pas seul à bord, et les musiciens sont tout aussi inspirés, conscients qu’ils représentent clairement l’évènement majeur de la journée et même du festival. Nous noterons, amusés, la présence de Digging the Grave au sein de la setlist (littéralement « creuse la tombe », ndlr), titre qui s’intègre tout naturellement au thème de la soirée. Le très attendu Epic aura ravi les fans, alors que le chanteur prend un plaisir particulière à interpréter Midlife Crisis, dans laquelle il intègre un passage chanté en Français.
Dix-sept chansons au final pour un show qui aura largement été à la hauteur des espérances, permettant aux fans de la première heure de voir une dernière fois le groupe avant sa séparation, et aux autres de découvrir une bête de scène et un groupe qui, en mixant les genres, s’est forgé une identité unique. A n’en pas douter le moment fort de ce Sonisphere France.
Devant le plaisir presque palpable que prennent les musiciens à se produire ensemble, on ne peut qu’espérer un retour en arrière à propos de leur décision. Peut-être dans quelques années verrons nous la reformation des fameux Faith No More. Il faut bien garder la foi…
Article : Guillaume Hann
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