Après avoir commencé leur festival Freeeeze dans la toute nouvelle salle de Nilvange, le Gueulard +, Boumchaka garde les bonnes habitudes pour la suite des événements. Le jeudi 29 janvier, le Nimby allait donc bouger au rythme de l’électro et vu les artistes programmés, il y en avait pour tous les goûts.
Avec des concerts programmés toute l’année dans son antre, impossible pour l’association de ne pas faire escale dans le bar thionvillois. Surtout que la petite taille de l’endroit permet aux courageux venus nombreux, de se réchauffer et d’échapper à la neige. Freeeeze porte décidément bien son nom. La musique de SeLF n’allait pas tarder à finir de réchauffer l’atmosphère.
C’est même avec des chants d’oiseaux et autres bruits de la nature que Gilles Sornette, la moitié du duo et véritable Mac Gyver des machines, commence le set. Entouré de synthé, guitare et instruments bizarres, il pianote, tape, et crée des compositions aériennes. D’un air détendu, il fait bouger doucement les corps et offre une expérience sonore inédite et recherchée. Jusqu’à ce que les oiseaux viennent chanter de nouveau et annoncer la venue de la chanteuse LéLa Frite. Dès ce moment, c’est comme si le groupe emmenait le public pour un voyage dans une autre dimension. Avec ses mimiques, ses mouvements amples et son regard hypnotisant, la chanteuse montre l’alchimie qui l’unie avec son partenaire et ses sons atmosphériques.
Les textes de SeLF sont étranges, n’ont de sens que si on souhaite leur en donner et font dire que LéLa ne vient pas de notre planète. Sa voix modifiée ajoutée à sa prestance ajoute du mystère, jusqu’à ce qu’elle sorte un livre intitulé « J’ai servi de cobaye pour les extra-terrestres » et commence à en lire des passages. Peu importe leur origine humaine ou alienne, les gens ne souhaitaient pas voir le duo retourner à la maison. Mais il fallait bien laisser la place à Kognitif.
Inspiré par l’abstract hip-hop, le trip-hop et « tout autre style de musique en -hop », le musicien de Poitiers compose la parfaite bande son pour continuer et clore la soirée. Encapuchonné, et sous les lumières bleues de la scène, il se sert de sa MPC pour créer des instrus qui rappellent, entre autres, DJ Shadow et son sampling complexe. Avec de grandes influences venues du jazz ou de la soul, le son du producteur est organique, loin des sonorités synthétiques comme on peut en entendre souvent dans le milieu. Le BPM se veut lent, puis plus rapide, proche du rythme du hip-hop avant de retourner vers l’électro pure et dure. En tout cas, le public en redemande et Kognitif repart de plus belle pour quelques minutes de show supplémentaire qui auraient pu continuer jusqu’au bout de la nuit.
Très bonne soirée que cette deuxième date du Festival Freeeeze qui aura su allier expérimentations et délires accrocheurs, à la composition raffinée et inspirée. Et surtout l’occasion de montrer qu’en matière de concerts dans les bars, Boumchaka sait toujours de quoi elle parle.
Crédit Photo : Stéphanie Pinchon
Auteur : Nathan Roux