Interview : Thunder

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Thunder, groupe de hard rock britannique, vient de fêter en 2014 ses 25 ans de carrière et revient en février 2015 avec un nouvel album appelé Wonder Days. Ils étaient en promotion à Paris le 8 décembre 2014 pour présenter cet album. Mais d’abord revenons un peu en arrière. Danny et Luke, se connaissent depuis qu’ils ont 11 ans et ont commencé à jouer de la musique ensemble dès l’âge de 15 ans. Leur carrière a pris son envol au moment crucial de la rencontre avec Andy Taylor (Duran Duran) comme producteur. Lors de leur premier concert, 35 personnes sont venues les écouter à Southend en juillet 1989 (aujourd’hui on ne compte plus le nombre de personnes racontant avoir été présents) et ont amorcé l’enregistrement de leur premier album Backstreet Symphony suite à cela avec Andy Taylor et l’ingénieur du son de Bryan Adams et Aerosmith : Mike Fraser. Après moultes séparations et rabibochages sans oublier une pléthore d’albums, le groupe revient aujourd’hui plus soudé que jamais. Un dernier acharnement du sort n’y fera rien. Plus de détails avec Danny Bowes, le chanteur, ici :

Bonjour Danny ! Ton groupe a eu plusieurs noms dans son existence. Au début vous vous appeliez « Nuthin’ Fancy ». C’était un hommage à un disque de Lynyrd Skynyrd ?
Bonjour Nathalie ! Inconsciemment peut-être. On devait sûrement écouter ça à l’époque. En fait, on a choisi ce nom, car on pensait vraiment qu’on n’était « nothing fancy » à l’époque, donc rien de spécial, quoi. On était juste des enfants qui jouaient avec leurs instruments de musique.

Hudson Terraplane

Hudson Terraplane

Après vous avez pris le nom de « Terraplane ». Vous aimez les voitures ?
Oui, on adore, c’est vrai ! C’était l’idée de notre manager au départ. Il nous a montré une photo d’une Hudson Terraplane et nous a dit que notre musique devait être aussi rock’n’roll que cette voiture.

On retrouve une voiture d’ailleurs sur la photo complète de votre nouvel album Wonder Days. C’est une Ford Escort version rallye, non ?
La vache ! Tu t’y connais en voiture ! C’est une Ford Escort Mexico pour être exact. Mon oncle en avait une et c’était mon héros. J’adorais sa voiture.

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Mon copain est fan de tout ce qui a un moteur en fait. C’est lui qui m’a aidée à mettre un nom sur cette voiture. On peut parler de votre carrière ? Quel a été le moment clé pour toi ?
Je pense que c’est le Donington Festival en 1990. Après ce festival, nous avons été engagés pour jouer au Hammersmith Apollo à Londres, donc le concert était très important pour nous et pour notre carrière. Nous venions de sortir notre album en mars et il fallait absolument qu’on le vende. Quelques jours avant le festival et suite à une bonne crève à cause de l’air conditionné dans le bus de tournée, je n’avais plus du tout de voix. Rien ! Même pas un petit filet. C’était vraiment la merde, car nous avions pas mal de concerts de prévus après ce festival et je ne savais pas si j’allais la récupérer un jour ou non ! Trois jours avant le festival, je suis allé voir un médecin qui m’a fait une piqure de stéroïdes et il m’a dit de la fermer pendant les trois prochains jours. Je suis finalement monté sur la scène du Donington Festival en ne sachant pas si j’avais retrouvé ma voix ou non. J’ai eu la peur de ma vie mais ça m’a envoyé une telle dose d’adrénaline que j’en garde un souvenir mémorable ! Après nous avons joué trois soirées de suite au Hammersmith Apollo et les concerts étaient sold-out ! Comme quoi, des fois, cela ne tient pas à grand-chose !

En 2013 vous vous étiez bookés pour six festivals au départ et finalement vous avez joué plus d’une vingtaine de concerts. C’est ce qui vous a donné envie de refaire un album ensemble ?
Absolument. Il y a eu un certain cheminement dans ma tête. Je me suis dit « A quoi bon faire des concerts si on ne fait plus rien après ? » Cela n’avait pas de sens. Donc, on a fait le plus de concerts possibles en 2013 et après Luke et moi, on s’est remis au boulot. Luke m’a rapidement proposé des chansons incroyables et très franchement, si je n’avais pas été convaincu par le résultat, on aurait enterré l’idée aussi vite qu’elle était venue.

Finalement c’est bien la qualité des chansons qui t’a convaincu de refaire une tournée ?
C’était l’argument décisif, oui.

Comme on parle de cet album, peux-tu nous dire pourquoi vous avez choisi cette couverture en particulier ?
Sur cet album, on regarde en arrière à l’époque des années 1970 et à ce moment-là nous étions encore jeunes mais nous voulions être plus vieux. Ce sentiment est très bizarre. C’est ce sentiment de ne pas avoir le bon âge à la bonne époque. En même temps, nous étions insouciants et c’est ce qui rend l’enfance aussi belle. Ce n’est pas une photo de nous étant plus jeunes. On a dû monter cette photo avec des accessoires de l’époque, cela n’a pas été simple mais elle reflète le sentiment général de l’album.

Une chanson que j’aime beaucoup sur cet album s’appelle Chasing Shadows. Quelles ombres poursuis-tu personnellement ?
Pour moi, les ombres, c’est l’inspiration pour faire une chanson. Ma vie, c’est de faire des chansons et j’ai toujours eu peur d’un jour ne plus pouvoir écrire ou composer. De m’assoir devant une page et qu’elle reste blanche à tout jamais. Luke a la faculté de se lever le matin et de se dire : « aujourd’hui, je vais écrire des chansons. » Il le fait, comme s’il allait bosser au bureau le matin. Il fait ça sur commande. J’ai toujours admiré cette faculté car moi, je n’y arrive pas.

Peux-tu nous dire pourquoi vous avez choisi le titre Wonder Days ?
Il y a une chanson de l’album qui s’appelle When The Music Played et elle parle du moment exact où tu découvres de la bonne musique. En disant cela, je repense à mon enfance où à l’époque j’étais convaincu que la musique, c’était juste une passion. C’est ça pour moi les Wonder Days. Je ne pensais pas encore aux données, aux droits d’auteurs, ou à l’argent. Je faisais de la musique pour faire de la musique car j’aimais ça. C’est tout. J’aime ce moment précis où une chanson te donne du courage, te rend triste ou t’incite à aller de l’avant. C’est incroyable ce que la musique peut faire !

Vous avez vécu pas mal de choses en 2014. Ben Matthews, guitare et synthé de Thunder, s’est vu diagnostiquer un cancer des amygdales. Comment va-t-il aujourd’hui ?
Il va mieux. Il s’est battu tout l’été contre cette maladie. Pour l’instant, il est délivré de ses cellules cancéreuses mais il a dû suivre un traitement très lourd. D’ailleurs, il n’a pas pu être présent tout le long du processus de création de l’album. On s’est adapté à son état et à son planning de traitement. La dynamique pour cet album n’a pas été habituelle. Là aussi, les sentiments étaient souvent très variables. On était hyper contents de faire cet album et en même temps, on voulait que Ben soit présent et qu’il se remette vite sur pieds.

Comment envisagez-vous 2015 avec l’état de convalescence de Ben ?
Pour le moment, nous avons dit oui à quelques festivals pour l’été seulement. On attend de voir s’il sera capable d’être avec nous avant de promettre et d’organiser quoi que ce soit.

Une dernière question avant de terminer : notre question rituelle. Beatles ou Rolling Stones ? Et pourquoi ?
Je vais faire un mélange : les chansons des Beatles avec l’attitude indécente des Stones sur scène.

Propos recueillis par : Nathalie Barbosa

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