Si on traduit « sore loser » on obtient « mauvais perdant ». En y regardant de plus près, on constate que les membres du groupe de blues-rock belge du même nom n’ont finalement jamais été des perdants, qu’ils soient bons ou mauvais d’ailleurs. The Sore Losers ont été des winners quasiment dès le début de leur formation en 2009. En 2010, ils sortent un premier album éponyme et cette carte de visite leur permettra d’atteindre la finale au Humo’s Rock Rally, un des plus grands concours de Belgique. Ils seront ensuite sur la scène principale du Pukkelpop Festival à Hasselt, près de chez eux. En février 2014, ils sortent leur deuxième album appelé Roslyn et font la première partie de nos amis les Triggerfinger dans leur tournée européenne. Ils seront en concert privé à la Soulkitchen (Luxembourg) le samedi 29 novembre 2014 (nous vous réservons d’ailleurs un concours à ce sujet bientôt) et Jan Straetemans, chanteur et guitare rythmique du groupe, nous a accordé un moment privilégié entre biberons, couches et répèts.
Bonjour Jan ! Tout d’abord, toutes mes félicitations pour la naissance de ta fille Stella qui est née il y a quelques jours ! Ça va, pas trop dur ?
Bonjour Nathalie ! Merci beaucoup ! Je suis chez moi en ce moment et ce jusqu’à vendredi. En fait, c’est moins difficile cette fois-ci qu’avec ma première fille, où là je dormais vraiment très peu. Ici, j’ai l’impression qu’elle s’acclimate bien. Bon, je croise les doigts pour que ça continue comme ça !
Pourquoi avoir choisi ce nom « The Sore Losers » ? C’est le titre d’un film, c’est bien ça ?
Oui, c’est le titre d’un film d’horreur de série B, qui est très très mauvais d’ailleurs. En fait, on a beaucoup aimé l’esthétique de ce film. Il y a aussi pas mal de bons titres de musique de type « garage rock » qui nous correspondaient tout à fait. On a commencé en tant que groupe de rock garage mais là notre musique évolue plus vers du blues rock, mélangé à de la country aussi.
Dans votre biographie, le texte fait référence aux films d’horreur, en disant que votre musique « splatters », donc éclabousse, comme dans les splatter movies ?
Oui, on aime beaucoup ce texte. En fait c’est un ami à nous, qui est journaliste, qui l’a écrit. Il a été fait sur mesure (rires).
Quelles références avais-tu étant plus jeune ?
Tout jeune, j’écoutais toutes les chansons où il y avait de bons solos de guitare électrique. La première référence qui me vient là tout de suite, c’est Guns N’Roses. J’ai toujours aimé les Gibson et surtout les Les Paul. Ensuite j’ai un peu évolué dans mes goûts en écoutant du Tom Petty, Roy Orbison, Bob Dylan, car ce sont de très bons compositeurs. En plus de cela, j’ai aussi toujours aimé la dynamique des chansons punks et du garage rock bien sûr et j’ai découvert l’attitude rock de The Ramones.
Peux-tu nous raconter comment est né le groupe The Sore Losers ?
Officiellement, le groupe s’est constitué en 2009, mais on se connaissait déjà avant. Chacun jouait dans différents groupes et on a souvent fait la première partie des uns et des autres. J’ai toujours écrit pas mal de chansons et là ça faisait un moment que j’écrivais des titres qui ne correspondaient pas du tout au groupe dans lequel je jouais. Donc je les ai mises de côté et quand nous nous sommes mis ensemble, c’est comme si elles étaient faites pour ce groupe. On a eu un contrat avec une maison de disque assez rapidement et puis le concours du Humo’s Rock Rally nous a ouvert pas mal de portes et surtout de grandes scènes comme le Pukkelpop et le Werchter. Une de nos chansons a même été utilisée pour une publicité en Belgique. Le Pukkelpop nous a vraiment fait plaisir car nous sommes originaires de Hasselt et c’est le festival auquel on assistait depuis qu’on était gamins. On n’avait pas imaginé pouvoir un jour jouer sur cette grande scène. Ensuite, on a tourné pas mal en Belgique et aux Pays-Bas. Trois ans après on a sorti notre deuxième album Roslyn.
Merci pour cette superbe transition. Pourquoi ce nom énigmatique ?
C’était le nom du personnage de Marilyn Monroe dans le film Les Désaxés (ndlr : The Misfits, en anglais). C’était l’idée de Rob Jones, alias Animal Rummy, qui avait fait les couvertures pour The White Stripes, The Raconteurs, Jack White et son label Third Man Records. Nous avions envie de bosser avec lui et il a tout de suite été emballé par notre musique. Du coup, il nous a proposé cette couverture qui a plusieurs sens. Il y a cette fille, qui est un peu un monstre. Un peu comme notre musique, qui peut être perçue de plusieurs manières. En tout cas, on aimerait qu’elle le soit.
Est-ce que vous vous connaissiez bien avant de partir en tournée tous ensemble ?
Non, pas vraiment. On a grandi ensemble sur tous ces concerts, en tant que personnes et aussi en tant que musiciens. Nous nous connaissions à peine, mais là nous sommes vraiment devenus des amis. Désormais, nous écrivons ensemble tous nos titres, chacun y met du sien. Je pense qu’on a trouvé une bonne dynamique dans l’écriture et un certain équilibre. Pour ce deuxième album, nous avons travaillé tous ensemble dans un très bon studio en Suède, le Svenska Grammafon Studio à Göteborg. C’est dans ce même endroit que Jimmy Page a enregistré ses sons de guitare pour Led Zeppelin. C’était une belle expérience !
Nous connaissons bien les Triggerfinger maintenant car ils ont fait beaucoup de dates et de festivals ces dernières années dans nos contrées. Comment vous êtes-vous retrouvés en première partie de leur tournée en Europe ?
En fait, nous avons le même agent et on n’arrêtait pas de se croiser sur différents festivals, notamment en Belgique. Ils nous ont proposé de faire la première partie à Liège et à partir de là, cela s’est fait naturellement. Sans eux, nous n’aurions pas eu accès aussi facilement à de nombreux concerts, notamment ceux en Allemagne. Ce sont vraiment de chouette gars et on leur doit énormément.
Les considérez-vous un peu comme des modèles en matière de carrière ?
Au début, oui. Maintenant que nous les connaissons mieux, je pense que ce sont plutôt un peu comme des grands frères. Nous savons qu’ils bossent énormément et ils donnent vraiment beaucoup sur scène. Ça fait plaisir de les voir en live, d’ailleurs. On a eu souvent l’occasion de les observer quand on faisait leurs premières parties. On se mettait dans la salle loin derrière et on se disait souvent « Tiens, c’est sympa ce qu’ils ont fait là !» et maintenant on réutilise certains de leurs trucs en matière de présence scénique ou même en matière de musique.
Vous allez venir au Luxembourg dans une salle très intimiste, la Soulkitchen. Triggerfinger y était aussi il y a quelques mois d’ailleurs. Comment abordez-vous ce type de concert ?
Nous aimons tous les types de concert. En fait, je pense même que je préfère ce type de show, car ça me rend nostalgique. Nous avons tous commencé dans des petits bars où il fallait être bon pour attirer un tant soit peu l’attention des gens, qui n’étaient pas forcément là pour t’écouter. Tu étais quasiment en contact direct avec ton public. Il n’y avait pratiquement aucune barrière, ni distance. Dans les festivals, les gens sont déjà assez excités et ils ont déjà vu des concerts avant de venir te voir, donc ils sont déjà chauds. Nous avons fait énormément de premières parties et les personnes qui étaient là, n’étaient pas venues pour te voir, toi spécialement. Donc là aussi, cela prend du temps pour chauffer une salle. A Luxembourg, nous avions d’ailleurs fait la première partie pour The Raconteurs, le groupe de Jack White, à l’Atelier en 2008. C’est un très bon souvenir car c’était un de nos premiers concerts « à l’étranger », même si le Luxembourg est à quelques pas de la Belgique finalement.
Une dernière question avant de terminer : notre question rituelle. Beatles ou Rolling Stones ? Et pourquoi ?
C’est vraiment délicat comme question. Bon, je ne vais pas réfléchir trop et je vais y aller à l’instinct : les Beatles. Je les choisis pour tout ce qu’ils ont fait pour la musique pop et pour toutes les barrières qu’ils ont réussi à abattre. Ils ont rendu tellement de choses possibles ! Les Stones restent un de mes groupes préférés cependant.
Propos recueillis par : Nathalie Barbosa
Tous leurs prochains concerts ici :
The Sore Losers Live
28/11/14 BE – Namur, Belvédère
29/11/14 LUX – Luxemburg, Soulkitchen
04/12/14 NED – Amsterdam, Paradiso
08/12/14 GER – Koln, Luxor
09/12/14 GER – Stuttgart, Kulturkirche
14/12/14 GER – Berlin, SO 36
15/12/14 GER – Dresden, Beatpol
16/12/14 GER – Hamburg, Gruenspan
17/12/14 GER – Munster, Gleiss 22
19/12/14 Eupen, Camping Hertogenwald new
20/12/14 Brussel, AB