Jeudi 16 octobre, le festival Zikametz s’installait dans la chapelle des Trinitaires pour une programmation plutôt rock avec trois groupes notables. Retour sur une soirée animée, variée et marquante.
C’est le groupe Thyself, grand gagnant du tremplin Zikametz, qui s’est chargé d’ouvrir le bal. Leur identité était déjà bien construite lors de leur précédent passage sur la scène des Trinitaires, on ne peut qu’admirer leur progression. Les membres du groupe font tous preuve d’une réelle affirmation scénique à travers des morceaux complexes et puissants. L’envoûtement subi la dernière fois est de retour et le set passe une fois encore à une vitesse phénoménale. Qu’ajouter, si ce n’est que la prestation était d’une qualité irréprochable.
Après l’alternatif de Thyself, un autre monde s’ouvre à nous. Les toulousains Kid Wise récupèrent les planches et posent leur décor avec une magnifique intro au violon. Au nombre de six, ils nous dévoilent, tout comme leurs prédécesseurs, des morceaux sophistiqués mais aux tonalités plus pops et atmosphériques. La voix d’Augustin est profonde et bouleversante et la magie s’opère. Les titres sont planants, doux et dynamiques, ponctués de magnifiques interludes au piano. Le public est indéniablement conquis. Plus qu’un simple univers musical, il y a également une réelle dimension esthétique à leur set, entre sons, lumières et silences, la sensation est enivrante. Qu’il s’agisse de Hope ou de Funeral, les titres sont bercés de magie. Il n’est plus question de réalité, nos pieds ne touchent plus le sol et notre esprit est transporté quelque part au fond d’une galaxie multicolore un peu brumeuse. Le set est long et tant mieux, leur merveilleuse prestation relève, en effet, plus de celle d’une tête d’affiche que de celle d’un second groupe et c’est avec grande tristesse qu’on les regarde quitter la scène.
Fin de la poésie pour la soirée, on clôture la programmation par du rock, du vrai. Guitare, basse, batterie, le strict minimum, strictement efficace. Les irlandais de Kid Karaté font une entrée fracassante avec le déversement d’une puissante énergie. Le public bouge et boit de la bière, le bassiste, lui, tourne au whisky après chaque morceau. Torses nus, slims noirs, cheveux longs pour le chanteur, on se retrouve en quelque sorte face au grand cliché du rock, ce qui n’est pas désagréable et plutôt accrocheur. Mais, malgré le dynamisme des morceaux, le schéma se met vite à tourner en rond et le style du groupe n’a rien d’extraordinaire au sens propre du terme. Amusant et rock’n'roll, le set est appréciable et apprécié mais le charisme du groupe semble légèrement étouffé, dommage !
Néanmoins la soirée fut riche et superbe, faisant découvrir trois groupes d’horizons différents et ayant pu répondre à toute attente musicale de la soirée. Bravo à Zikametz pour cette belle programmation !
Article et photos : Lauriane Bieber