Interview : Röyksopp

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Röyksopp a annoncé la sortie de The Inevitable End, son nouvel album, pour le 11 novembre 2014 via Cherrytree/Interscope. Svein Berge et Torbjørn Brundtland le définissent comme le “dernier” album de Röyksopp même s’ils prévoient de sortir de la musique dans d’autres formats et d’autres configurations. Est-ce donc la fin du groupe de musique norvégien formé en 1998 et originaires de Tromsø ou plutôt la fin d’une ère ? Personne ne le sait vraiment, pas même le groupe lui-même. Le duo, qui affirmé sa place sur la scène électronique depuis son premier album Melody A.M., nous a accordé quelques minutes.

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Bonjour Svein et Torbjørn. Entrons directement dans le vif du sujet. Peut-on dire que vous avez voulu mettre un peu plus l’accent sur les paroles sur cet album grâce aux vocodeurs ?
Svein : Bonjour Nathalie ! Oui, je pense que nous pouvons dire ça. Nous avons utilisé les vocodeurs sur les chœurs principalement. Nous apprécions beaucoup les grands chanteurs et les belles paroles depuis que nous sommes enfants et ici nous avons voulu refaire un album peut-être un peu plus classique. Les vocodeurs, quant à eux, nous permettent de mettre de la distance et de mettre l’accent parfois sur certaines paroles en même temps. C’est un instrument intéressant. Nous avons en tout cas essayé de respecter notre âme et notre identité à travers ce biais et c’est ce que nous faisons à chaque album.

Torbjørn : Il y a tellement de choses que nous avons voulu faire avec cet album, c’est difficile de le résumer à un seul et même effet. Nous voulions communiquer au mieux la poésie des paroles. Cet album est la conclusion et le début de quelque chose. Il met un terme à cinq albums et il nous ouvre la porte sur l’avenir.

Vous avez utilisé des sons très dansants, plus que dans les albums d’avant d’ailleurs. Pourquoi ?
Svein : Pour moi, ce n’est pas un album sur lequel on danse mais plutôt un album qu’on écoute. Par contre on y retrouve beaucoup nos racines qui sont issues de la dance music, c’est vrai.

Votre univers semble être très lié à une esthétique visuelle. En général, vous avez des images précises en tête lorsque vous composez ? Avez-vous déjà des idées de visuels/lights pour la scène ?
Svein : Nous ne réfléchissons pas encore à cela. D’ailleurs nous ne le faisons jamais lorsqu’on compose. Pour moi la musique est déjà un voyage en soi. Quand les personnes nous écoutent, nous aimerions les faire voyager, oui, mais grâce à leur propre imagination. Ce n’est pas notre rôle de donner des images aux gens.

Apple a utilisé votre titre « Eple » pour Mac OS X, vous êtes du genre à faire la queue pour l’iPhone 6 ?
Svein : Non, pas vraiment ! J’ai lu une vieille histoire de science-fiction encore il y a pas longtemps et cela parlait de quelqu’un qui vendait un produit pour des millions de dollars et duquel tu ne pouvais plus du tout te passer. Cela t’asservissait totalement et je pense que c’est un peu l’époque dans laquelle on vit. Dans le livre, les personnes devenaient accros aux nouvelles technologies et je pense qu’il a été écrit dans les années 1950 !

C’est une vision assez pessimiste de la technologie ne trouves-tu pas ?
Svein : Non, pas pessimiste : réaliste ! Je suis persuadé qu’elle a aussi ses bons côtés et que utilisée à bon escient, elle nous facilite la vie effectivement. Tout est une question de dosage !

Ça vous inspire quoi la popularité de Daft Punk qui sont devenus très mainstream aujourd’hui ?
Svein : Ce sont deux gars très talentueux et ils sont vraiment uniques. Si nous parlons des vocodeurs, je pense que les nôtres sont bien meilleure, niveau qualité, que les leurs. En tout cas, nous ne voulons pas les copier et nous ne sommes pas jaloux de leur succès.

Est-ce qu’une collaboration avec eux ou d’autres personnes que vous admirez aura lieu un jour ?
Svein : Nous avons beaucoup travaillé avec des personnes qui viennent de Norvège ou de pays scandinaves car c’est vrai qu’au niveau distance c’est plus facile. Et puis nous avons cette même mentalité. Nous ne signons pas de contrat à l’avance. On fait quelque chose ensemble et on se dit qu’on verra ensuite comment ça fonctionne. Quand tu travailles avec quelqu’un aux Etats-Unis, on te dit « je veux bien t’écrire les paroles mais cela va coûter 25.000 dollars ». Nous ne travaillons pas comme ça. En tout cas, nous n’avons rien contre les collaborations. Au contraire si cela peut aider notre musique à atteindre un public plus large ou différent, pourquoi pas !

Pour terminer : notre question rituelle. Beatles ou Rolling Stones ? Et pourquoi ?
Svein : Tu vas peut-être avoir deux réponses différentes ici ! Moi ce sera plutôt les Beatles ! Ils ont eu beaucoup plus d’influence sur la musique et sur le rock que les Rolling Stones. Leur façon de composer est phénoménale !

Torbjørn : Même chose pour moi !

Svein : Aussi, je suis très fan de Ringo et de sa façon de jouer de la batterie !

Quand allez-vous revenir en France pour une tournée ?
Svein : Nous sommes à Paris en ce moment-même pour la promotion mais nous allons bientôt revenir !

Propos recueillis par : Nathalie Barbosa

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