Mercredi 4 juin avait lieu comme à l’accoutumée, la conférence de presse du festival Solidays, dans un des bâtimenst de la région Île-de-France, partenaire de l’événement. L’occasion de revoir l’équipe du festival, son président Luc Barruet, les parrains et bien sûr le président d’honneur, Antoine de Caunes. Celui-ci en a d’ailleurs profité pour faire un appel concernant le lieu de l’édition 2015. En effet, l’an prochain, l’hippodrome de Longchamp qui accueille depuis plusieurs années maintenant le festival sera en travaux. Une terre nouvelle est donc en cours de recherche.
Nous avons également utilisé ce temps de parole et d’échange afin de poser quelques questions à Hylda Gbenou, responsable artistique et programmatrice de Solidarité Sida.
Tu étais il y a deux semaines membre du jury concernant les Musiciens du Métro (> voir notre article). Peux-tu nous parler de ce projet ?
Ce partenariat a été mis en place en 2008, avec la RATP, pour accueillir des jeunes artistes. On s’est dit que « les musiciens du métro » pouvait être une belle histoire à raconter. Ça nous a permis d’accueillir Irma par exemple, avant qu’elle n’explose, donc c’est une belle opération.
Quels sont tes critères pour choisir les groupes gagnants ?
C’est un mélange de pas mal de choses. Et puis c’est aussi une discussion. Je ne peux pas dire qu’il y ait des critères comme « ça doit être du rock ». Il est plutôt question de savoir comment projeter sur Solidays un artiste que l’on voit 20 minutes et comment ça peut fonctionner avec le public. En ce sens, ça facilite un peu les choses. On a pas de critères en tant que tel. Il faut que ça plaise, que ça fonctionne. On voit les réactions du public devant nous, de toute manière.
Ca marche de la même manière pour la prog des Solidays ?
La prog est collégiale et, en même temps, je suis la seule personne à Solidarité Sida qui travaille sur la programmation à l’année. Cela dit, on a aussi des bénévoles et des professionnels qui nous donnent des coups de main, qui nous proposent d’écouter tel ou tel artiste. Après, sur la façon dont on choisi les groupes, il y a ce qu’on écoute et ce qu’on voit en live, qui est le facteur déterminant, clairement.
Malgré tout, tu arrives à mettre des coups de cœur dans la prog ?
C’est une mélange de tout ! C’est sûr, la priorité, ce ne sont pas « mes goûts » (rires). La priorité c’est de réussir à faire une offre riche, diversifiée, éclectique, d’avoir tous les styles de musique. Après, bien évidemment, il se trouve que je suis une passionnée de musique et j’ai des coups de cœur indépendamment du style. Parmi mes coups de cœur cette année, il y a Christine & the Queens, qui n’est pas spontanément ce que j’irais écouter mais qui est démentielle sur scène avec un univers très très riche. Les choses se rencontrent facilement entre le coup de cœur et l’offre éclectique et riche. Mais c’est vrai que sur 80 concerts, il y a la possibilité de placer un ou deux coups de cœur.
D’autres groupes à voir ?
Houla. Il y a un petit groupe que j’aime beaucoup également qui s’appelle Kobo Town, qui a une histoire marrante parce que ce sont des canadiens qui font de la musique de Trinidad. C’est un mélange reggae calypso qui est très très bien fait. J’ai hâte de les découvrir sur scène. Il y a aussi Talisco, un artiste en développmenet dans lequel on croit beaucoup. Et puis, bien sûr, tous les artistes un peu plus attendus, Woodkid, FFF, Patrice, Shaka Ponk, Rodrigo y Gabriela.
Vous avez également programmé Lyre le Temps, il me semble…
Oui, Lyre le Temps, un petit groupe coup de cœur, excellent en live, qui a un univers très actuel, qui mélange les genres, entre le hip-hop un peu swing, très très cool. Ils avaient très envie de venir. Et puis nous, on est content de pouvoir mettre un coup de projecteur sur des groupes en développement, qui peut-être mériteraient d’avoir un peu plus de visibilité qu’ils en ont aujourd’hui.
Tous les styles sont donc représentés, mais on moins de metal tout de même !
Ah c’est pas moins de metal, c’est qu’il n’y a pas de metal du tout (rires) ! C’est une question assez récurente. A partir du moment où on se veut éclectique, on se doit de représenter tous les styles, mais on a jamais réussi à trouver un groupe qui pouvait s’insérer dans l’ensemble. Le metal a son public mais tu es fan ou tu détestes, c’est très clivant. A partir du moment où on a une offre qui se veut fédératrice avec des groupes qui jouent en simultané, on peut difficilement passer à côté. On ne cherche pas à aller piocher dans une niche, bien qu’elle ait son public et son existence.
Enfin, plutôt Beatles ou Rolling Stones ?
Rolling Stones, de très loin, ça ne s’explique pas, j’ai eu un coup de cœur à 17-18ans, pour les mélodies, l’histoire, le côté sulfureux, le côté avant-gardiste !
Article et propos recueillis par : Ugo Schimizzi