Vendredi 16 mai, il est 3 heures du mat. Ça fait deux heures que je suis rentré du concert, et pas moyen de fermer l’œil. Que se passe-t-il ? D’habitude je remets l’écriture de ma bafouille au lendemain, mais là pas moyen. Trop plein d’énergie peut-être…. Ça ne m’étonnerait pas vu ce que les mecs de Stereostar69 ont envoyé ce soir aux Trinitaires à Metz.
La chapelle des Trinitaires accueille régulièrement des artistes de qualité et ce soir c’est au tour de ce groupe de Metz à la réputation grandissante de faire vibrer les murs et le public.
Cette formation, constituée voici maintenant trois ans par ce que l’on pourrait appeler les routards du rock messin monte sur scène à 20h50 tout pile, et c’est parti pour un set de une heure trente plein de chaleur, de puissance, mais aussi de finesse notamment avec l’intervention de Florian Schall en guest (parmi d’autres) sur un Take me back to where I belong très prenant.
Peu à peu, on pénètre dans l’univers de Christophe et ses potes qui, pour l’occasion, nous ouvrent les portes en grand. Le public constitué visiblement par de nombreux fans qui suivent le groupe ne s’y trompe pas. A peine la sono commence-t-elle à faire entendre ses premiers décibels qu’une ambiance survoltée se fait ressentir dans la salle.
Le charisme de Christophe, front man, et de ses acolytes ne laisse aucun doute sur l’expérience de la scène qu’ils ont pu acquérir depuis des années notamment avec feu le groupe In And Out dont la majeure partie du band est issue, à l’exception de Steph le guitariste aux cheveux longs et aux riffs acérés, petit dernier arrivé dans l’équipe en 2012. La basse, tenue par Phil, gronde sur les coups de boutoirs inlassables assénés par Matt, batteur très en forme ce soir. Les riffs s’enchainent, le chant de Christophe n’a plus qu’à s’exprimer, le tout soutenu par des séquences et des samples savamment réalisés par les gars. Du bon boulot, à tous les étages.
Ce concert a lieu à l’occasion de la sortie du 3e opus du groupe, sous le label 16.1° Records. 31West 8th Street – tel est son nom – est un EP 5 titres, qui fait en effet parler de lui depuis un moment, mais son acte de naissance officiel a été délivré hier soir. Rien de plus inutile que d’essayer de qualifier le style d’une musique, pourtant c’est un passage quasi obligé. Allez savoir pourquoi ? Qui mieux que les artistes peuvent décrire leur musique. Alor,s nous avons posé la question à Christophe. La réponse quelque peu embarrassée nous conforte dans l’idée que de nos jours, les clivages disparaissent et c’est tant mieux. Disons que Stereostar69 donne dans « Electro Indie Rock wave ». Les influences de Deus, Girls in Hawaï, Air et Depeche Mode sont indéniables. Nous voilà bien avancé n’est-ce pas ? En tout cas, nous, on a fait notre job. Faites en ce que vous voulez. De toute façon, pour connaitre un groupe, rien ne vaut l’écoute de sa production et c’est ce que nous vous encourageons vivement à faire avec cet EP (et les deux précédents), parce que, nous, franchement on a été séduit. Une certaine maturité dans l’écriture et dans la production est en train de s’installer. C’est évident. Les idées sont pour le moins originales. S’inspirant du principe des « albums-concept », les garçons de Stereotar69 nous proposent de traverser l’Atlantique pour nous rendre avec eux au 31 West 8th Street à New York. C’est là qu’ils ont posé leurs valises il y a quelque temps. En faisant connaissance avec les locataires de cet immeuble, l’idée d’écrire sur ce bâtiment presque insalubre et ses habitants, a germé. Etonnant, non ? Le talent fera le reste. La musique c’est l’œuvre du groupe. Pour les textes, c’est Christophe qui s’y colle. Et le résultat est …. très convaincant. Une musique accessible, énergique et suffisamment fine pour intéresser les oreilles attentives à la qualité d’écriture et de production. Bingo. En plein dans le mille. Vous ratissez large les gars, et sur ce coup, vous raflez la mise !!
La générosité du Band ne fait aucun doute, d’autant plus si l’on apprécie la participation (sur l’album et aussi sur scène hier soir) d’une flopée d’invités, notamment au chant avec Fabien Pilard, Florian Schall et Anne-So et aux claviers avec Benshom Beerbaum.
En résumé on a passé une excellente soirée en votre compagnie messieurs, et à en juger par le bonheur et la joie que l’on a pu observer sur les visages dans le public, nous n’étions pas les seuls à être heureux d’être là. On en redemande. Ça tombe bien, vous êtes chez Paulette à côté de Toul le 30 mai 2014. Préparez-vous à pousser les murs, on arrive.
Article et Photos : Manu D’Andréa